Contrairement aux années précédentes, les plus hautes autorités de notre pays, à travers le département de la Promotion de la femme, de la famille et de l’enfant, ont décidé de sursoir à toutes manifestations folkloriques, dans le cadre de la célébration du 8 mars, dont le thème 2020 est : « Soutien aux FAMa ». Ce thème est une occasion pour les femmes leaders de se monter utiles, au moins une fois dans leur vie d’association.
Pratiquement absentes aux moments ou la nation a plus besoin d’elles, les femmes leaders doivent redorer le blason, cette année en joignant l’acte à la parole.
Après le massacre de Sobane Da, la double attaque sanglante contre les camps de Boulkessi et de Mondoro, l’attaque barbare contre le camp d’Indelimane, sans oublier Bamaramaoudé, le week-end dernier, les femmes sont restées de marbres, face à la détresse de toute une notion. Manque de solidarité si tu nous tiens !
FENACOF ; CAFO ; Convergence du Mali ; Réseau des femmes parlementaires et ministres du Mali ; Cadre de concertation des partis politiques du Mali, etc. ont brillé par leur silence en ces douloureuses occasions, aucune sortie publique de condamnation, aucun communiqué de sympathie… Que se passe-t-il alors ? Mauvaise foi ou manque d’initiatives ? En tout cas, ces femmes sont bien présentes et ne manquent pas manque aucune occasion pour plaider leur autopromotion.
Aussi, au regard de leur niveau intellectuel, de leur détermination à être aux côtés des plus faibles, nous estimons qu’elles doivent être en mesure de susciter des débats ou des questions qui puissent sortir le pays du gouffre.
Les autorités viennent donc de mettre la balle dans le camp des Maliens, notamment celui des leaders des organisations féminines qui sont au-devant de la scène de ce rendez-vous. Leur soutien ne doit plus se limiter au bout des lèvres.
On sait que les femmes jouent un rôle crucial dans la société malienne et statistiquement, elles y ont un poids important. Dans la société malienne, la femme a toujours occupé une place de premier choix en sa qualité d’épouse et de mère, de travailleuse et de citoyenne. Pour reconnaitre ce statut, les plus hautes autorités de notre pays ont toujours mis la femme au centre des préoccupations. C’est à ce titre que la constitution malienne de 1992 garantit l’égalité des droits de tous les citoyens sans distinction de sexe et le Mali a adopté une politique nationale en matière de genre en 2010. En 2012, le Mali a lancé son premier plan d’action national (PAN) pour la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies sur les femmes, la paix et la sécurité (PAN 1325). Le deuxième PAN 1325 a été lancé en 2015, pour la période 2015-2017. Enfin, une loi garantissant un quota de 30 % de femmes dans les nominations aux instances de décisions nationales et aux organes électifs a été adoptée en décembre 2015. Pourquoi ne pas mettre à profit ces avantages ?
Chaque femme peut apporter une contribution de taille à une veuve, à un enfant orphelin. Donc, ces femmes doivent rapprocher davantage les familles des forces de sécurité, surtout celles dont les maris sont tombés sur-le-champ de l’honneur, pour les encourager et les galvaniser, par des actions concrètes de reconnaissance nationale.
« Nous les femmes, nous sommes interpellées à tous les niveaux dans le contexte actuel du pays. Que ce soit dans le domaine de la santé, de l’éducation, de paix et sécurité, entre autres, nous devons être au rendez-vous, pour que ce rôle qui nous est attribué ne soit pas une vaine parole », a d’ailleurs plaidé la présidente du Réseau des femmes parlementaires et ministres du Mali, lors d’une conférence presse.
Malgré tout, les leaders d’organisations féminines semblent ne pas montrer la voie à suivre pour les générations futures.