Peut-on prévoir comment vont se dérouler les législatives de 2020 dans le District de Bamako ? L’exercice sera délicat avec les accents de ton que prend la campagne dans certaines familles fondatrices de Bamako. La disparition du journaliste Birama Touré continue de créer des vagues. Mais son cas n’est pas mystérium inquistatis. Il n’y a eu jusqu’ici que de fausses décisions…
Au centre de l’affaire qui nous préoccupe ici, les familles fondatrices de Bamako et un de nos prétendants au futur scrutin des législatives du mois prochain, l’honorable député de la commune II Karim Keïta. Ils vont se retrouver dans un tourbillon de sons. Et la rue est prête à gronder. Nous en voulons pour preuve les derniers propos échangés autour de la disparition. Il y a déjà des années du journaliste Birama Touré, un des fils du clan des Touré de Bagadadji. Une invitation avait été lancée au dépité Karim Keïta de venir s’expliquer au sein d’un cénacle, son refus d’obtempérer sera interprété. Les critiques qui suivent contre l’absence de transparence du député sortant Karim Keïta seront portées chez certains à son acnée (entendez le point culminant d’un évènement).
La plainte pour préjudice électoral existe
Il est de notre avis que certains iront jusqu’à la porter devant la cour suprême. Toute la question est là : comment nos compatriotes vont-ils découvrir la réalité du fait de la disparition de Birama Touré ? Dans le brouhaha des rues ? Au sein d’un tribunal ? Tout le monde sent confusément que quelque chose ne va pas.
Peut-on parler d’une étrange défaite de nos concitoyens devant l’une de ces innombrables interrogations ? Qu’en sera-t-il de la sérénité que l’on attend de cette campagne ? Tout le monde appelle de ses vœux des élections propres, crédibles et transparentes, sans bruits, sans fureurs, sans transports inconsidérés de comportements des insatisfaits. D’étranges rumeurs circulent depuis que la réponse à donner à l’invitation des familles fondatrices se fait attendre. Vont-elles entamer la présomption d’innocence de Karim Keïta ? Le pouvoir exécutif a-t-il quelque chose à faire ? Il doit nous montrer sa volonté de chasser "le gaspi" des évènements sociaux. Les dirigeants peuvent donner une morale d’urgence dans cette affaire. Parce que nous n’avons maîtrisé à ce jour notre destin démocratique. La démarche d’obstination de Karim Keïta, si elle est avérée, est-elle méritoire ? Il sait sans doute qu’il a un beau plumage et un fromage de bon goût face à une classe politique amnistiée. Une autre démarche sera considérée comme insulaire. La perte de ce combat tiendra en deux mots : affaiblissement moral et surtout mental. Cette histoire de journaliste disparu nous apparait comme un schéma, un mode d’emploi propre à un régime aux abois, elle se situe dans la ligne droite de la relation entre le pouvoir et les gouvernés. Le cas non élucidé de Birama Touré parlera pour lui, de ses triomphes et aussi de ses échecs. Avions-nous un autre symbole à coller à cette mandature ? Le jugement des maliens se fera.
ALBELA