Le ministre de l’éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mahamadou Famanta a présidé la 3è édition «des journées du savoir» mardi dernier à l’ex Centre régional de l’énergie solaire (CRES) de Badalabougou.
La rencontre était initiée par le groupe de recherche en économie appliquée et théorique (GREAT). C’était en présence du directeur exécutif du CREAT, Massa Coulibaly et plusieurs personnalités de notre pays et d’ailleurs dont Thomas Piketty, Economiste français et célèbre penseur.
Le thème portait sur «Inégalités, polarisations et exclusions sociales ». Il s’agit pour GREAT et ses partenaires de partager pendant 3 jours la grande variété des problématiques philosophiques, scientifiques, éthiques, environnement et politiques du savoir.
Il est prévu plusieurs sessions plénières, notamment celle consacrée à «capital et idéologie» animée par Thomas Piketty.
Pour Massa Coulibaly, les inégalités demeurent partout et dans tout. S’y ajoutent la pauvreté, la rupture de la solidarité et de la cohésion sociale. Selon lui, il existe pourtant de bonne politiques et de bons moyens de réduction de la pauvreté pourvu que la volonté politique y soit.
Pour le cas précis de notre pays, les 10% des plus pauvres gagnent 1% du revenu total. Cet état de fait es dû au fractures sociales basées sur les formes particulières de hiérarchisation sociale donnant des avantages sociaux à certains.
Il faut noter l’inégale répartition du capital et la concentration du capital entre les mains d’une portion de plus en plus restreinte de la société en plus des problèmes d’accès à l’éducation et à l’emploi, au taux de rendement du capital supérieur à celui de la croissance économique… La situation est d’autant plus grave, qu’elle entraine le ralentissement de la croissance, la réduction des opportunistes économiques, l’érosion de la cohésion sociale, la réduction de l’efficacité des politiques publiques, etc.
Pour renverser la tendance, il urge une d’arriver à une rapide croissance du revenu de 40% des plus pauvres par rapport au revenu national moyen. Il faut préconiser l’autonomisation et l’inclusion des groupes sociaux vulnérables ou marginalisés. L’adoption de politiques publiques porteuses d’égalité y compris d’égalité de chance est nécessaire, explique Massa Coulibaly. Le spécialiste recommande la baisse de 3% des coûts de transactions des envois de fonds effectués par les migrants et l’élimination des couloirs de transfert de fonds, dont les coûts sont supérieurs à 5%.
Pour le ministre, l’esprit de ces journées cadre bien avec ses attributions spécifiques et est en harmonie avec le document de CREDO 2019-2023.
Ainsi, de ces journées, Mahamadou Famanta attend une meilleure compréhension de l’impact des inégalités sur le bien-être collectif et des indications précises sur les voies et moyens de leur réduction, compatibles avec les politiques macroéconomiques en cours et les engagements internationaux et sociaux déjà pris par le gouvernement.
Et le ministre d’ajouter que l’ambition du gouvernement est de faire avancer le Mali sur la voie du progrès en améliorant sans cesse le bien-être de ses citoyens, en réduisant les inégalités sociales et spatiales, voire l’écart de développement entre notre pays et le reste du monde.
Albela Traoré