En dépit d’une multitude de négociations, les syndicats signataires du 15 octobre 2016 n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente avec le gouvernement. Ils sont toujours à couteaux tirés. D’où le déclenchement d’une nouvelle grève de 20 jours par les enseignants. Or, il faut nécessairement que les deux parties arrivent à conclure une paix des braves. Notre analyse !
Face à cette crise scolaire dont l’école malienne souffre, les enseignants de l’éducation continuent leur combat afin d’exiger du gouvernement malien l’application stricte de l’article 39 N° 2018-007. Pourtant, il faut que le gouvernement arrive à trouver un consensus avec les enseignants, notamment dans le cadre de leur statut général. Sinon, il y aura de sérieux problèmes au niveau des écoles publiques. Déjà, les élèves de certaines écoles publiques ont commencé à faire sortir des élèves des écoles privées à Bamako comme dans de nombreuses grandes villes du pays. Ce qui risque de compromettre la tenue normale des examens de fin d’année à date.
Pour éviter une telle situation, il est plus que jamais nécessaire que les parents d’élèves, la Société civile ainsi que tous les autres acteurs de l’école malienne, notamment les enseignants, réagissent illico presto. Tant l’éducation constitue le véritable moteur de développement d’un pays. Comment ?
Dans un premier temps, les enseignants grévistes devraient renoncer à leur grève pour continuer les négociations avec le Gouvernement Boubou Cissé. Ainsi, les élèves reviendront dans les classes. Cela a l’avantage de sauver l’année scolaire en cours. Cela n’occulte nullement le fait que les grévistes ont le droit de grever pour revendiquer. Mais, il faut faire en sorte que les enfants (innocents) cessent d’être l’otage du bras de fer entre les deux parties : enseignants, gouvernement. D’après Adama Fomba, Porte-parole des enseignants signataires du 15 octobre 2016, « l’Etat malien doit respecter la loi parce qu’il est le garant de cette loi ».
Il n’est un secret pour personne que notre pays traverse une situation très difficile. Cela, à cause de la crise multidimensionnelle : sécuritaire, humanitaire (de nombreux déplacés internes comme des réfugiés dans les pays voisins), économique, sociale. Toutes choses qui le fragilisent davantage. De nombreux enfants du Centre du pays (Mopti, Ségou) et de certaines localités de la région de Koulikoro ne vont plus à l’école depuis plusieurs années consécutives. Il faut œuvrer inlassablement pour que ces enfants reviennent à l’école.
Dr Boubou Cissé doit ouvrir de vraies négociations avec les enseignants pour que l’on se revive plus une situation scolaire parsemée de grèves. Au-delà, l’ensemble des acteurs devront comprendre que sauver l’école, c’est sauver l’avenir de la génération future dans notre pays. Il ne peut y avoir ni vainqueur ni vaincu dans cette guerre de clochers entre gouvernement et enseignants. Il faut donc une paix des braves.
Afin de faire face à la problématique de l’école malienne, l’Etat devrait, sans tarder, organiser une table ronde autour d’elle avec l’ensemble des acteurs. Cela permettra de bien diagnostiquer les maux dont souffre l’école et de déboucher certainement sur des solutions idoines.