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Législatives et promotion genre : Ça grogne dans les rangs !
Publié le samedi 29 fevrier 2020  |  Mali Tribune
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Le respect de la loi n°2015-052/ du 18 décembre 2015 instituant des quotas dans l’accès aux fonctions nominatives et électives est une condition sine qua non de la recevabilité de la liste de candidature pour les législatives. Les partis politiques apprécient différemment cette loi de promotion du genre.
“A l’occasion de l’élection des députés à l’Assemblée nationale, des membres du Haut Conseil des Collectivités ou des Conseillers des Collectivités territoriales, aucune liste d’au moins 3 personnes, présentée par parti politique, groupement de partis politiques ou regroupement de candidats indépendants, n’est recevable si elle présente plus de 70 % de femmes ou d’hommes. L’article 3 de la même loi précise que “les listes de candidature aux élections locales doivent respecter l’alternance des sexes de la manière suivante : si deux candidatures du même sexe sont inscrites, la troisième doit être de l’autre sexe“. Mali Tribune a approché quelques responsables de partis politique qui ont réagi différemment.



Amadou Aya (Secrétaire général adjoint, Codem)

“C’est une loi handicapante”

C’est une loi qui est aussi handicapante pour certaines localités. Personnellement je pense que c’était trop tôt pour notre démocratie. A la pratique, nous savons que peu de femmes seront engagées au niveau rural. Les élections sont coûteuses et épuisantes à la fois sur le plan financier et humain. Je pense que le législateur est parti trop loin en adoptant cette loi qui prévoit 30 % pour l’un ou l’autre genre. Je pense qu’il fallait un peu diminuer le pourcentage. J’ai le courage de le dire à chaque fois que j’ai rencontré les femmes car il s’agit d’une élection. Imaginez un paysan qui va voir sa femme députée le quitter pour venir en ville. Si à Bamako ça ne pose pas problème, au niveau rural c’est un problème. J’ai vu un homme dire à sa femme “si tu es élue députée je vais prendre une 2e épouse”. Elle était obligée d’abandonner. En élection, on ne nomme pas, on n’impose pas. C’est la compétition. D’ailleurs aucun des gouvernements successifs n’a les 30 % de femmes. C’est le même constat au niveau d’autres institutions telles que la Cour Constitutionnelle, le Haut Conseil des Collectivités etc. Ce quota n’est pas respecté à ces niveaux mais on nous l’impose lors des élections au risque de voir nos listes rejetées. A mon avis, il faudra revoir cette loi. Mais néanmoins nous sommes un parti légaliste. Donc nous allons respecter cette loi peu importe ce que ça va coûter.



Boubacar Touré (Secrétaire Politique Bureau national, RPM)

“Le RPM se plie à l’application de cette loi”

Le RPM est un parti politique, de façon traditionnelle, qui a toujours considéré et respecté le rôle et la place accordés aux femmes. Le premier président du RPM qui est actuellement le Président de la République, quant à l’époque il était président de l’Adéma pour la première fois l’Assemblée Nationale a connu plus d’une dizaine de femmes députée de l’indépendance à cette date. Donc chez nous c’est un réflexe. En tant que parti républicain et légaliste, le RPM n’a pas le choix et se plie à l’application de cette loi. Comme avant-goût, je vous fais savoir déjà que dans la région de Ségou dans l’élaboration de la liste de candidatures pour les élections du 29 mars prochain, la loi est strictement respectée sur toutes les listes RMP. On est des démocrates, républicains respectueux des textes de notre République. Quand IBK, alors président de l’Adéma, initiait la notion du genre, ça ne s’imposait pas en terme loi mais plutôt en comportement, en reflexe. Et maintenant ce comportement et ce reflexe s’imposent à tout parti politique et à toute organisation qui veut briguer un poste électif. Il leur est donc obligatoire de respecter cette loi qui fixe à 30% pour l’un des deux sexes et qu’aucun des deux sexes ne dépasse 70% pour une liste législative ou communale.



Diakarida Diakité (Président Comité exécutif central des Jeunes, Yéléma)

“Nous étions déjà dans cette dynamique”

Avant même l’application de cette loi c’était la “Méritocratie” au parti Yéléma. Nous avons jugé nécessaire de donner à César ce qui appartient à César conformément à nos valeurs. Nous sommes toujours partants pour la candidature de toute femme, tout jeune méritant au sein de Yéléma. Donc avant tout, le parti Yéléma se repose sur l’une de ses valeurs qui est la “Méritocratie”. Cela demande l’excellence, l’exemplarité et le respect des textes. Cela revient à dire qu’avant même l’adoption de cette loi, nous étions déjà dans cette dynamique. Nous accordons de l’importance à cette promotion du genre. Cela est traduit par la présence des femmes sur nos différentes listes de candidatures pour les législatives à venir. Déjà, lors des élections municipales passées, nous avons eu une quinzaine d’élues femmes. Nous avons plus de 400 conseillers mixtes hommes et femmes. Donc nous sommes respectueux de cette loi.



Me Demba Traoré (Secrétaire à la Communication, URD)

“Nous l’avons toujours respectée”

La question du genre n’a jamais préoccupé l’URD parce que nous l’avons toujours respectée. Et cette année, si les élections doivent se tenir il n’y a pas de raison qu’on ne la respecte pas. Nous sommes un parti républicain et respectueux des lois de la République. Cette loi a le mérité d’être respectée par tous les participants à ces élections.



Nouhoum Sarr (Président FAD)

“La question ne se pose même pas”

La question du respect de cette loi ne se pose même pas car les lois sont faites pour être respectées. Comme vous le savez, notre parti, depuis sa création s’évertue à ce que les lois soient respectées dans notre pays, la constitution, les textes que les élus de la nation ont votés soient respectés. Compte tenu de tout cela, nous n’avons aucune raison de ne pas respecter la loi sur la promotion du genre. Nous allons la respecter en faisant en sorte qu’il n’y ait pas plus de 70 % de l’un des deux sexes sur nos listes.

Propos recueillis par

Alassane Cissouma
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