Mauritanie - L'envoyé spécial des Nations unies au Mali s'est rendu, lundi 5 août, en Mauritanie pour y parler de la situation sécuritaire au Sahel.
Après avoir rencontré le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et plusieurs membres du gouvernement, Albert Gerard Koenders a salué les efforts de la Mauritanie visant à renforcer la stabilité dans la région.
"J’ai passé en revue avec le Président de la République la situation au Mali et demandé son appui au processus politique dans ce pays, en perspective de l’organisation du second tour du scrutin dans quelques jours", a-t-il expliqué.
Ce représentant onusien a souligné que l'ensemble des parties avaient participé au scrutin du 28 juillet "dans un climat démocratique et apaisé".
"Avec la tenue de ces élections, le Mali a franchi un grand pas", a expliqué l'analyste Abdou Ould Mohamed. "Cela a été possible grâce à l’accord de Ouagadougou signé le 18 juin entre le gouvernement malien de transition et la rébellion touareg."
Cet accord "a permis le cantonnement de combattants du MNLA dans la ville et le retour début juillet de soldats maliens à Kidal, occupée depuis février par les rebelles", a-t-il ajouté.
Abdou a toutefois souligné que "la faiblesse du taux de participation à Kidal, 12 pour cent seulement contre 51,5 pour cent sur le plan national, montre que le problème du Nord-Mali est loin encore d’être réglé".
Un communiqué d'un responsable du MNLA publié au lendemain de ce scrutin insiste sur ce point.
"Quel que soit le Président élu, s’il aime son pays, il sera obligé de négocier avec nous, sinon on va à la catastrophe", a expliqué Sidi Mohammed Ag Sarid, représentant du MNLA à l'AFP.
Depuis le début de l'intervention militaire internationale destinée à chasser les terroristes d'al-Qaida et les islamistes armés du Nord-Mali, la Mauritanie a choisi de porter son attention sur la frontière commune entre les deux pays. Quelque 2 500 kilomètres de désert ont ainsi dû être sécurisés pour empêcher un afflux massif de jihadistes sur son territoire.
Mais le mois dernier, la Mauritanie a toutefois décidé d'envoyer 1 800 soldats participer à la mission des Nations unies au Mali.
Selon le spécialiste de la sécurité Jidou Ould Sidi, "le cœur de ce contingent mauritanien est composé d’éléments des GSI, les groupements spéciaux d’intervention, qui ont une grande expérience du terrain".
"L’armée mauritanienne a l’avantage de maîtriser la zone d’intervention", a reconnu l'analyste Ely Ould Maghlah. "Son apport sera d’une grande importance."
Mais la menace sécuritaire qui pèse sur le Mali affecte également la Mauritanie, a-t-il souligné.
"Si l'on veut assurer la sécurité de toute la région, il faut forcément que tous les États se mettent ensemble pour que certains pays ne deviennent pas des bases arrière des mouvements rebelles qui sont pourchassés au Mali ou dans d’autres pays", a expliqué Ould Maghlah à Magharebia.
"Il faut qu’il y ait une mutualisation des efforts pour maîtriser la menace et neutraliser les bandes armées terroristes qui sévissent dans la région", a-t-il ajouté.