La Cour constitutionnelle, conformément à l’article 163 de la Loi électorale a proclamé la liste provisoire des candidatures pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale. Sur 545 candidatures retenues, la ville des trois caïmans a enregistré 332. L’information a été donnée, ce mercredi 26 février, dans les locaux de l’institution.
En présence des mandataires des partis politiques et candidats indépendants en lice, dans un rapport rendu public, la présidente de Cour constitutionnelle, Manassa Dagnoko, a, sur fond de requêtes, a invalidé 15 listes sur 560 déposées. La Cour constitutionnelle a reçu 11 requêtes dont 9 pour invalidation de candidatures et deux pour demander le report des échéances législatives.
Parmi les requêtes pour invalidation, on peut retenir, entres autres, celle de l’URD contre le Parena. En effet, le chef de fil de l’opposition, Soumaïla Cissé, comme pour régler ses comptes avec ses ex-compagnons, a demandé l’invalidation de la liste de candidatures du parti Parena dans la circonscription électorale de la Commune IV du District de Bamako. Selon lui, le motif est que le candidat Cheick Oumar Koné, élu au conseil communal sous la bannière de l’URD dans ladite commune n’a pas démissionné de ses fonctions au moment de sa déclaration de candidature. L’URD de Soumaila Cissé a demandé l’invalidation de la liste du RPM à Bourem. L’opposition estime que le colistier d’Aichata Alassane Cissé, alias Chato, Mohamed Ould Mataly est dans le collimateur de la communauté internationale. Des candidats, pour des raisons sociales, ont également demandé l’invalidation de leur candidature. Il s’agit de Bissy Sangaré et Famoussa Samaké, tous du parti Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès (RDP) à Bougouni.
Pour annulation, c’est Maître Mountaga Tall du Cnid-FYT et Boubacar Pléa, un candidat indépendant en commune IV, qui ont introduit chacun une requête. Si M. Pléa motive sa demande par le contexte socio-sécuritaire, maitre Tall, en bon avocat, soutient des irrégularités et violations des textes. Selon lui, le Décret n°2020-0010/PRM portant convocation du collège électoral, l’ouverture et la clôture de la campagne électorale à l’occasion du scrutin du 29 mars 2020 violent les dispositions des articles 86 et 158 (nouveau) de la Loi électorale. Ces deux requêtes ont été rejetées par la Cour constitutionnelle aux termes de l’article 163. Au demeurant, le CNID-FYT a présenté des listes de candidature dans 11 circonscriptions électorales notamment Koulikoro, Nara, Kolokani, Koutiala, Sikasso, Barouéli, Ségou, Ténenkou, les Communes II, V et VI du district de Bamako.
Parmi les listes rejetées figurent entre autres celles du parti YELEMA à Goundam, de l’ADP-Maliba et Asma-CFP à Tombouctou ainsi que de deux indépendants de Niono. Le motif est qu’elles ne comportent pas l’indication de la couleur choisie pour l’impression de leurs bulletins de vote. Pour des problèmes liés au casier des candidats, les listes indépendantes de Baguine à Bandiagara et du parti UPD à Kolokani ont été invalidées. A Kidal, deux listes, notamment celles de Mohamed Ag Egleze et Manayete AG Mohamed se réclamant toutes de l’URD ont été invalidées aux termes de l’art 69 de la loi électorale qui dit que « Plusieurs listes ne peuvent avoir, dans la même circonscription électorale, le même titre, ni se réclamer du même parti »
La cour constitutionnelle, sur fond de non-respect de l’article 160 de la Loi électorale, qui dispose «… Les listes de candidature d’au moins trois personnes présentées par les partis politiques, groupements de partis politiques ou regroupements de candidats indépendants, ne sont recevables si elles présentent plus de soixante-dix pour cent de femmes ou d’hommes ». Il semble que, concernant la liste Adema-Pasj, URD et RPM dans la circonscription électorale de Mopti, par faute de méconnaissance, on a pris Belco Samassékou pour un homme.
S’agissant des autres listes invalidées, on peut retenir du Fare AN KA WULI et Asma-CFP dans la circonscription électorale de Niafunké, pour n’avoir pas s’acquitter des frais de participation ; de l’ADP-Maliba à Bafoulabé, pour défaut d’investiture.
Cependant, concernant les candidatures retenues, le plus grand nombre de candidat est enregistré dans le district de Bamako avec 332 candidatures. Il est suivi de la 3ème région, Sikasso, avec 238 candidatures. Le plus faible nombre est enregistré dans la région de Kidal avec 14 candidats dont 3 femmes et 11 hommes.
En attendant les réclamations pour proclamer les listes définitives sur les 545 listes validées, figurent 1.447 candidats dont 426 femmes.