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Mahmoud Dicko lors du meeting : « Le peuple du Mali va prendre son destin en mains »
Publié le lundi 2 mars 2020  |  le Temoin
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© aBamako.com par AS
Lancement officiel de la CMAS
Le Lancement officiel de la coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahamoud Dicko a eu lieu le samedi 07 Septembre 2019 au palais de la culture.
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Accusé de silence de carpe depuis la démission de Soumeylou Boubèye Maiga de la primature, l’imam Mahmoud Dicko est sorti avec fracas. En organisant un meeting, le samedi 29 février, au Palais de la Culture Amadou Hampâté Ba, il en a profité pour marteler que le peuple malien prendra son destin en mains si d’ici vendredi le gouvernement ne trouve pas la solution à la crise scolaire.
En présence des milliers de loyaux lieutenants, l’ancien président du Haut conseil islamique du Mali, a apporté son soutien aux enseignants grévistes, proposé la suppression de certaines institutions et lancé un ultimatum au régime en place.

Parlant des législatives, le religieux prêté à la politique, a déploré les alliances contre nature en ces termes « Ces ennemis d’hier devenus des amis pour la conquête des sièges de l’Assemblée nationale. Et d’ajouter que dans le temps, ils leur ont demandé en vain de mettre le Mali au-dessus de tout. Et aujourd’hui, dit-il, ils sont ensemble. Comme pour appeler ses disciples à un vote sanction contre ces listes, l’Iman Dicko a interpellé le peuple à tirer les leçons de cette situation.

Aux yeux de Mohmoud Dicko, le problème du Mali, c’est la mauvaise gouvernance. En effet, selon lui, la corruption endémique à ciel ouvert est devenue le système de gouvernance au Mali. C’est malheureux, mais c’est un constat amer. Le comportement de tous les jours, c’est la corruption, la mauvaise gouvernance, les détournements de fonds publics. Ce système a démotivé tout le peuple à l’image des militaires au front et des enseignants dans les écoles. « Alors qu’on n’a pas fini avec les avions cloués, on nous apprend que les véhicules destinés à l’armée ne sont pas en réalités des blindés », a-t-il déploré en levant le voile sur son entretien avec le PM qui lui aurait expliqué que les mêmes personnes qui ont refusé de réceptionner ces blindés sont partis négocier l’achat des commandes.

Mahmoud Dicko s’est également prononcé sur la crise scolaire en reconnaissant la légalité et la légitimité de la grève des enseignants. « La revendication des enseignants est un dû. Et un dû ne se négocie pas », a-t-il souligné à cet effet, avant de martelé que l’incidence financière évoquée par le gouvernement ne tient pas. Il n’a pas manqué de supplier les enseignants à regagner les salles de classe. L’interlocuteur du jour a rassuré que le peuple du Mali se portera garant pour qu’ils soient mis dans leur droit. Comme alternative, il propose la suppression des institutions inefficaces, coûteuses et de trop au Mali. Il s’agit notamment du Conseil économique et social, du Haut Conseil des collectivités territoriales, le poste de médiateur de la république, le Bureau du vérificateur général et la Haute cour de justice qui, selon lui, ne servent à rien. L’Imam Dicko a proposé la diminution du budget de la présidence de la république et de l’Assemblée nationale. Comme proposition concernant l’utilisation de la somme de ces mannes financières, il demandera de les allouer à la défense, la santé et l’éducation.

De la même façon que le prêcheur Bandjougou Doumbia, l’iman Mohmoud Dicko s’est également adressé à Ag Agaly et Amadou Kouffa. Sans emprunter les pas de son prédécesseur, il a appelé les deux radicaux à accorder une trêve. « Le Mali, et les Maliens sont fatigués car trop sang ont coulé et beaucoup de vies sont arrachées », leur a-t-il dit. « Nous ne sommes pas des mécréants et vous n’êtes pas plus musulmans que nous », a-t-il tenu à leur faire savoir. Une manière pour l’iman Dicko de se positionner avec l’annonce de l’ouverture des négociations avec les djihadistes.

La tête pensante du mouvement politico-religieux, Coordination des mouvements, associations et sympathisants (CMAS) a lancé un ultimatum au gouvernement. En effet, à ses dires, si le problème des enseignants n’est réglé d’ici le vendredi prochain, le peuple prendra son destin en main. « Les politiques à qui nous avons confié la gestion du pays ne nous ont pas acheté sur le marché d’esclave », a-t-il martelé pour galvaniser ses troupes à répondre à son appel le moment venu. Comme pour dire qu’un nouveau 5 avril est en gestation pour mettre fin au deal apparent entre le guide et son présumé fils de la primature, même si la date et le lieu de cette grande mobilisation ne sont pas encore dévoilés.

Pour conclure, L’imam Dicko dira à la jeunesse que le peuple malien n’est pas un peuple de la soumission et de la résignation, mais un peuple de la résistance et debout. Il estime qu’il est temps que la jeunesse cesse d’hésiter, de tergiverser, de se pervertir et de tâtonner afin de prendre son destin en main.

Amidou KEITA
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