Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Succession d’IBK en 2023 : Primature, ce lieu qui fait rêver de Koulouba
Publié le lundi 2 mars 2020  |  Le Prétoire
Conseil
© aBamako.com par A S
Conseil de cabinet à la primature
Bamako, le 12 septembre 2018 le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, a eu une première rencontre avec les membres de son gouvernement
Comment


Au lendemain de la réélection d’IBK pour son second et dernier mandat à la tête du Mali, le ton d’une guerre de positionnement pour 2023 a été donné par certains politiques qui pensent être des héritiers légitimes de l’actuel locataire de Koulouba.
Ce combat de positionnement n’est pas nouveau dans l’animation de la scène politique du Mali. Les exemples ne manquent pas. En 2002, IBK a payé cash les conséquences de ses ambitions présidentielles. L’actuel président de la République a été débarqué de la primature et de l’Adema par Alpha Oumar Konaré. Conséquences, le parti au pouvoir, Adema-Pasj, qui ambitionnait de garder les clés de Koulouba prend un coup dur. Le clan IBK claque la porte du parti et crée le RPM.

Un candidat indépendant, auteur du coup d’Etat de 1991, Amadou Toumani Touré profite de la situation avec la bénédiction de son prédécesseur pour prendre le pouvoir.

Qui ne se souvient pas encore du cas des frères Sidibé ? En 2002, le successeur d’IBK à la primature, Mandé Sidibé, a jeté l’éponge pour se porter candidat à l’élection présidentielle. Le grand-frère fut imité par le jeune frère. A la fin du deuxième mandat d’ATT en 2012, Modibo Sidibé quitte la primature pour se consacrer à la préparation de sa candidature.

Le dernier en date est, sans nul doute, le cas de Soumeylou Boubèye Maïga qui a quitté la primature sur la pointe des pieds.

La bataille pour 2023 a déjà commencé. En témoignent la démission du premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga et le dépôt d’une motion de censure contre son gouvernement par des députés du parti majoritaire et de l’opposition.

Même si les acteurs politiques justifiaient la motion de censure à l’époque par l’incapacité du gouvernement d’apporter une réponse à la crise sociale pour les analystes politiques, la coalition entre la majorité et l’opposition avait un double objectif. Il s’agissait d’une part, pour eux, de mettre fin aux agissements politiques d’un allié encombrant et d’autre part une manière indirecte de répondre favorablement aux exigences de certains acteurs politico-religieux comme Mahamoud Dicko et le Chérif de Nioro.

En effet, la nomination de Soumeylou Boubèye Maïga à la tête du gouvernement avait suscité la colère et l’indignation à Nioro et chez le président du Haut conseil islamique d’alors. Face à la pression sociale, l’adversité politique et l’occupation des rues de Bamako par le mouvement des religieux aux connotations politiques, il a jeté l’éponge.

Ce bouleversement politique au sommet de l’Etat est tombé comme un coup de foudre.

La raison de la surprise est toute simple.

L’architecte de l’organisation de l’élection présidentielle de 2018 se croyait sur un terrain déjà conquis, surtout avec sa reconduction à la tête du gouvernement. Et à l’époque Soumeylou Boubèye Maïga bénéficiait du soutien et de la confiance du président de la République. Ainsi, lors d’une rencontre avec les partis de la coalition « Ensemble pour le Mali », IBK réitère son soutien sans détour à son Premier ministre. «Considérer le gouvernement comme le votre, le Chef du gouvernement, Soumeylou Boubèye Maïga, comme à votre service, au service de la majorité présidentielle», avait instruit IBK à ses alliés.

Malheureusement pour lui et ses partisans, l’adversité politique et la tension sociale ont eu raison du tigre et de sa stratégie. L’euphorie de la victoire et le rêve de se construire une base solide pour 2023 ont été brisés.

L’odeur d’une candidature à la primature

Boubou Cissé sera-t-il victime de la mesure qui a frappé son prédécesseur Soumeylou Boubèye Maïga ? Rien n’est moins sûr. Selon les informations captées par nos détecteurs, même si rien n’est encore peaufiné entre Boubou Cissé et son entourage, sur le terrain, certaines actions sont organisées pour soutenir une éventuelle candidature de l’actuel locataire de la primature.

Selon certaines sources de la majorité présidentielle, ce projet en gestation serait orchestré par certains leaders religieux et associations comme le Front patriotique : les républicains. Une organisation de la société civile conduite par Boubou Doucouré, avant sa nomination à la primature en qualité de conseiller à la communication du Premier ministre.

Certains alliés du président de la République soupçonnent fortement Mamoud Dicko et Bouyé Haïdara d’être les maîtres d’œuvre du projet. Selon eux, c’est à partir de Nioro que le projet est né suite à une activité du Front patriotique.

Pour vérifier le supposé lien entre nos leaders religieux et le fameux mouvement de la société civile qui serait né depuis 2012, nous avons joint l’un de ses initiateurs, en la personne de Boubou Doucouré. Dans l’entretien téléphonique, notre interlocuteur dément catégoriquement l’existence d’un projet de candidature de Boubou Cissé.

Le patron de la communication de la primature va plus loin en mettant quiconque au défi d’apporter la preuve de l’existence d’un lien entre son mouvement et le Premier ministre. « Le Front patriotique est né en 2012 bien avant que Boubou Cissé ne rentre au Mali. Notre projet, c’est le Mali. C’est pourquoi le mouvement a sillonné 647 communes à travers le Mali. C’est pour vous dire que le Front patriotique est une organisation citoyenne qui ne travaille pour personne. Notre organisation ne se prostitue pas. Pour preuve, le Front était avec Soumaïla Cissé lors de la présidentielle de 2018 pour combattre IBK», a-t-il indiqué. Avant de préciser qu’il a cédé son poste de coordinateur national du mouvement à Youssouf Konté depuis sa nomination à la primature.

Ce démenti ne saurait être suffisant pour camoufler les ambitions présidentielles de Boubou Cissé pour 2023. Depuis sa nomination, l’homme ne rate aucune occasion pour s’illustrer de la plus belle manière.

Rien qu’à en juger par les actes qu’il pose, on peut dire, sans risque de se tromper, qu’il est en opération de séduction et pense déjà à la succession d’IBK en 2023.

Boubou Cissé qui, à peine nommé, a entamé des actions d’envergure au centre où il a effectué au moins trois visites dans la région de Mopti en faisant dans chacune d’elles un long séjour.

Ensuite, il s’est rendu à Kayes, l’épicentre de la protestation contre le régime, pour une visite de quelques jours qui le conduira dans plusieurs cercles et avec une promesse de démarrage des travaux de la réfection de la route Kayes- Bamako. C’était les mêmes promesses à Gao et à Tombouctou. Bref, tout ce qu’il pose comme acte, au-delà de sa responsabilité à la tête du gouvernement, a une connotation politique.

Si rien n’empêche Boubou Cissé de nourrir une ambition présidentielle, la logique politique voudrait qu’il donne d’abord une réponse à certains défis. Il s’agit de rétablir la confiance entre gouvernants et gouvernés ; lutter contre l’insécurité ; satisfaire la demande sociale et la lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière.

Sinon se mettre dans la peau de l’héritier légitime d’un président de la République dont le mandat court jusqu’en 2023 n’est que de l’utopie.

Etant l’un des plus anciens ministres du régime d’IBK, Boubou Cissé doit savoir calibrer ses actions pour mieux entretenir son ambition. Sans une bonne méthodologie adaptée au contexte politique, l’actuel locataire de la primature risque de connaitre le même sort que son prédécesseur.

N.D
Commentaires