OCLEI : Moumouni Guindo au firmament des gaffes

News

Politique

Article

Politique

Publié le lundi 2 mars 2020 | Le 22 Septembre

© aBamako.com par A S
Journée d`échange sur la corruption
Bamako, le 11 novembre 2018 Le ministre Boly a présidé la Journée d`échange sur la corruption. Photo Moumouni Guindo

Il y a comme un air de dépit entre Moumouni Guindo, le Président de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite et les plus hautes autorités du pays. Avec son sourire forcé de rock star, Moumouni a fini d’agacer ses vis-à-vis.
Les conditions dans lesquelles s'est tenue la « conférence de haut niveau » sur la corruption, organisée par l’Oclei, ont donné un signal fort de ce qui peut être considéré comme un cinglant désaveu. Le Premier ministre n’a pas fait le déplacement pour la protocolaire cérémonie d’ouverture de ce genre de forum. Aucun de ses ministres non plus, pas même le ministre de la justice, n’a été vu dans la salle. Les responsables des Autorités Administratives Indépendantes aussi ont brillé par leur absence. Même la télévision nationale n’a pas été vue sur les lieux. Tout était comme si un message clair a été donné a ce friand de projecteur et de podium.
Que s’est-il donc passé ?

Il y a lieu de s’interroger, car des rencontres de ce genre, dès qu’elles sont retenues dans l’agenda deviennent des activités hautement politiques. En l’espèce tout indique, que comme en plusieurs occasions, Moumouni Guindo a voulu mettre tout le monde devant le fait accompli alors même qu’il avait reçu des signaux très clairs, et devant témoin, que le Gouvernement du Mali ne dépenserait le moindre clou percé sur cette conférence. La logique était au report de cette réunion et d’aviser à temps les grandes personnalités étrangères qui ont fait le déplacement pour ne finalement assister qu’à un vaudeville. Car dans les faits, en l’absence de toute caution du gouvernement, qu'il n'a d'ailleurs pas manqué de déplorer lors de la cérémonie de clôture, la rencontre de haut niveau a été d’un haut niveau de platitude. C’est une brave et héroïque dame du Sénégal qui a stoïquement assuré la présidence. A son corps défendant ?
Les senteurs indésirables

Et pourtant tout semblait bien parti pour l’Oclei. Tout ou presque jusqu’à ce que le Président Moumouni étale sur la place publique le contenu de certaines informations personnelles sur des présumés coupables alors même que l’Oclei n’est qu’une structure administrative. A la faveur de la publicité sur le premier rapport d’activité de l’office, des cadres de ce pays ont presque été indexés alors qu’aucun juge ne les a entendus. Depuis, rien n’a été comme avant, car plusieurs des partenaires de l’Oclei ont pris leur distance. Pour eux, collaboration ne rime pas avec complicité et complicité peut devenir forfaiture.
S’y ajoutent des faits de gestion qui irritent et choquent. Outre son addiction aux voyages du type Blin Blin, il est connu que le Président de l’Oclei vit sur la bête : une voiture 4x4 pour lui-même et deux autres « petites voitures » pour sa domesticité, un groupe électrogène. Le président de l’Oclei est l’un de cadres les plus protégés de ce pays : agent pour garder son corps, des gardes, des gendarmes et des policiers en rotation entre le service et le domicile du « Président ».
Ce n’est pas encore l’impasse, mais tout indique des lignes vont bouger. Des têtes aussi sûrement. La stratégie de la victimisation usitée comme méthode de défense ne devrait pas marcher dans ce dossier.
Hamdy Baba

Commentaires

Dans le sous-dossier