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Afri’ Actu : Alpha doit savoir raison garder !
Publié le mardi 3 mars 2020  |  Le challenger
CIEA
© aBamako.com par Marc Innocent
CIEA 2017: la deuxième édition de la conférence ouverte par le Président Ouattara
Abidjan le 28 Mars 2017. La 2éme édition de la Conférence Internationale sur l’Emergence de l’Afrique (CIEA) s’est ouverte ce mardi à Abidjan en présence de plusieurs personnalités parmi lesquelles les Chefs d’Etat du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, Sénégal, Macky Sall, de la Guinée Alpha Condé de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, Helen Clark, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et Akinwumi Adesina, président de la Banque Africaine de Développement (BAD).
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Le vendredi 28 février, le président Alpha Condé a annoncé à la télévision d’Etat le report de deux semaines des élections législatives et du Référendum sur la Constitution. « C’est par responsabilité nationale et sous-régionale que nous avons accepté un report léger de la date des élections. Ce n’est ni une capitulation, ni une reculade ». Mais s’il a décidé de repousser l’échéance deux semaines, il a aussi martelé que « le peuple de Guinée exprimera librement son choix à travers le référendum et choisira librement ses députés ».

Le double scrutin devait se tenir hier dimanche 1er mars. Compte tenu du climat délétère qui prévaut en Guinée, l’annonce présidentielle peut servir à décrisper la situation afin que les acteurs politiques de son pays aillent à la recherche d’un consensus. Mais dans la mesure où le président Alpha Condé s’entête à vouloir que seuls les partis déjà en lice pourront participer aux législatives, il y a de quoi s’inquiéter. La Guinée n’a nullement intérêt à se passer de la participation de l’opposition politique.

Encore que la tenue en l’état du double scrutin est contestée à la fois par cette opposition et la société civile. S’y ajoute que l’annonce du président Condé survient après les réserves exprimées par la communauté internationale sur le processus électoral en cours. D’abord, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a annoncé son retrait du processus électoral après constat d’irrégularités révélées par l’audit du fichier électoral. Elle avait recommandé le retrait de près de 2,5 millions d’électeurs ’’des doublons et/ou de personnes décédées’’. Une recommandation restée sans suite auprès de la Commission électorale. Par conséquent, l’OIF a estimé que les conditions pour la tenue d’un scrutin libre et transparent ne sont pas réunies.

Ensuite, la mission de bons offices de la CEDEAO avait été reportée. Enfin, l’Union africaine avait décidé de ne pas déployer de mission d’observation en raison des risques de violences. Ce qui n’est pas faux, lorsque l’on sait que le Front National de Défense de la Constitution (FNDC), tout en prenant acte du report, a décidé de continuer à maintenir la pression « jusqu’au retrait complet de ce qu’il considère comme une « forfaiture » du pouvoir. Que va-t-il se passer à l’issue de ces deux semaines ? Alpha Condé peut-il prendre le risque de mettre hors-jeu son opposition du processus électoral ?

De toute façon, il est fort probable que la CENI ne puisse pas obtenir, dans deux semaines, un fichier consensuel pour convaincre les partenaires. Lesquels exigent d’elle de bons logiciels et un nouvel enrôlement. Alpha Condé pourra-t-il, en dépit de cette réalité, prendre le risque de mettre hors-jeu son opposition du processus électoral ? Puisse le Tout-Puissant veiller sur la Guinée !

Gaoussou Madani Traoré
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