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Appel à l’insurrection populaire de Mahmoud Dicko : Les méditations apocalyptiques d’un « imam » désavoué
Publié le mardi 3 mars 2020  |  Le Matinal
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Mahmoud Dicko, depuis la fin de son mandat, catastrophique, au Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM), s’agite et s’active sur tous les toits, pour mettre à dessein son projet malhabile et maléfique de « coup d’Etat religieux ». Sa dernière trouvaille est un « ultimatum adressé au pouvoir » à travers un appel à ses militants pour dire « NON à la soumission, au mensonge et à la corruption » au moment où tout le Mali est debout pour une union sacrée autour des FAMA dans le cadre de la lutte anti- terroriste engagée par notre pays et ses partenaires extérieurs. Apatridie, incurie religieuse ou inconscience nationale ? L’islam est-il la panacée indiquée pour prendre le pouvoir ? Faut-il remettre en cause la laïcité et la forme républicaine de l’Etat ? Doit-on recourir à un psychanalyste religieux pour savoir si l’islam est un rempart pour assouvir les ambitions démesurées inavouées d’un Homme ?


Pour rappel, « l’imam » Mahmoud Dicko est auréolé et moralement requinqué, dans son entendement, d’avoir fait partir l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga à travers des marches intempestives organisées conjointement avec des formations politiques et d’autres associations de la société civile. Mais celles-ci ont renoncé à leurs luttes intestines estimant que le pays est en guerre. Pour Dicko, son passé lamentable à la tête du HCIM refroidit et laisse pantois les Maliens tant il a milité pour la division du monde musulman dans notre pays. Il est même indexé d’avoir fait construire à Badalabougou une mosquée en face d’une autre déjà existante comme si on ne vénérait pas le même Dieu. C’est dire que l’islam n’a pas besoin d’une personnalité d’une telle stature, frêle et moralement fragile.



Vers un coup d’Etat religieux de Mahmoud Dicko ?



Aujourd’hui, les souffrances des Maliens sont instrumentalisées par des hommes sans foi ni loi qui ne cherchent qu’à assouvir les besoins insatiables de leur ventre déjà bedonnant.

Justement, à ce propos, on se souvient que le 10 février 2019, au Stade du 26 Mars, l’ancien président du Haut Conseil Islamique du Mali, Mahmoud Dicko, avait demandé le limogeage de Soumeylou Boubèye Maïga par le Président de la République Ibrahim Boubacar Keïta. Appuyé à cette occasion par le Chérif de Nioro, il avait poussé l’outrecuidance jusqu’à déclarer que si le Président IBK ne veut pas se conformer à cette recommandation, qu’il l’y obligerait, qu’il avait les moyens de le faire sans violence et sans casse. Alors, depuis quand un changement de gouvernement est l’apanage de la religion ou des religieux ? Dès lors, religion et politique formaient un boulevard commun, connexion amoureuse oblige, sans distinction pour monsieur Dicko. Heureusement que Chérif Ousmane Madani Haïdara, qui lui a succédé au HCIM, est un homme pieux, sérieux et respectable pour donner l’exemple.

Si IBK et son ex-Boubèye n’avaient été nullement impressionnés par les fantasmes de politiques déguisés en religieux, occupés qu’ils sont, à gérer les affaires du pays, le fait pour eux de laisser libre-cours à gens de semer de troubles à l’ordre public, peut amener cet « illuminé » à croire que tout lui est permis !

Le pari de Mahmoud Dicko

« Depuis un moment, l’imam Mahmoud Dicko avait promis d’appeler tout le monde dans la rue. C’est ce jour qui est arrivé. Cependant, tout le monde est appelé à sortir ce vendredi 5 avril 2019 après la prière à la place de l’indépendance. Pour la réussite de ce meeting, nous invitons les commerçants à fermer leurs boutiques. Nous demandons aux femmes, aux enfants, aux vieux de sortir. Il ne s’agit pas de Bamako seulement, mais plutôt de tous ceux qui peuvent rejoindre la capitale à pieds, en voiture ou par un autre moyen quelconque pour répondre massivement à l’appel. C’est un appel de l’imam Mahmoud Dicko. Il s’agit de montrer au Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, quelque chose qu’il ne va pas entendre, mais plutôt voir. Il ne va pas écouter, mais il verra ce qui se passera ce jour. IBK saura que le pays a des gardiens. Il ne s’agit pas encore d’appeler à la démission de Boubèye. Nous, on a fini avec ça, mais il s’agit du président lui-même. Ce qu’il dit à Koulouba a été entendu par l’imam Mahmoud Dicko ». Ces propos du porte-parole du président du Haut Conseil Islamique du Mali, quelques jours avant la marche de 2019, sont assimilables à outrages aux institutions, une sorte de délit religieux. Un an après, jour pour jour, Dicko est-il toujours un pantin à la solde de quelqu’un ? Qu’est-ce qui le prédestine à sortir ses gongs contre la République ? Est-il seul dans cette entreprise machiavélique ? Ce cadre, mal aimé des religieux, est indexé comme un mauvais diable enclin à mettre le pays à feu et à sang. Mais l’histoire rattrape toujours ses braconniers.

L’appel du vendredi 06 mars 2020

Décidément, Dicko ne démord pas. Mais il saura en cas de débordement que nous sommes dans un Etat responsable. Cependant, on doute sérieusement de sa sincérité, de son amour pour la mère – Patrie, le Mali. A bien disserter, on se rend aisément facilement compte qu’un fossé abyssal se dresse entre ce qu’il dit et ce qu’il fait réellement. « C’est justement là, le principal vice qui caractérise l’hypocrisie », dira un observateur religieux. On se souvient que pour le meeting géant qui s’est tenu au stade du 26 Mars, le 10 février 2019, l’ancien président du HCIM Mahmoud Dicko et ses sbires avaient plutôt annoncé que ce rassemblement était initié dans le but de formuler des bénédictions nationales pour le pays. Une fois son objectif atteint, à savoir le stade du 26 Mars de Bamako plein, c’est à peine si notre imam a significativement évoqué le Nom d’Allah dans ses diatribes contre le régime en place. Qu’il sache que le peuple est sorti avec la présence du Chérif de Nioro dans le stade et non à ses initiatives.

Dans son combat contre le pouvoir, il se trompe de vision, car le Président IBK, républicain et nationaliste convaincu, n’est pas un homme à se laisser dicter ou imposer quoi que ce soit et par qui que ce soit.

Dans son aventurisme religieux, il a déclaré samedi 29 février 2020 lors de son meeting au Palais de la Culture : « A partir du vendredi prochain, le peuple malien prendra son destin en main… ». Le déstabilisateur Dicko a même poussé l’outrecuidance en appelant ses militants à sortir, de Kayes à Kidal. En attendant de défier l’Etat, il a demandé aux uns et aux autres de « se préparer avec les armes disponibles », une véritable incitation à la violence et à l’insurrection populaire. Et il n’est pas incertain que les plus extrémistes amènent avec eux leur fusil d’assaut. Il faut donc se préparer au pire à Bamako sous l’égide de ce fossoyeur religieux en déperdition. Le pouvoir se laissera t-il faire face à ce déprédateur qui n’a d’autre ambition que de mettre notre pays à feu et à sang ?

Pensant être plus malin, il a invité les enseignants à reprendre les cours comme pour avoir la sympathie du peuple. Le Mali est un pays laïc. Et nul ne peut remettre en cause sa forme républicaine en brandissant le flambeau de l’islam. D’autres personnalités religieuses comme Chérif Ousmane Madani Haïdara et des imams de renom dont on tirait, ici, l’identité, ont compris une telle posture. Mais dans son imaginaire rétrograde, Mahmoud Dicko promet l’apocalypse au Mali. Que Dieu nous en garde.

Salif Diallo
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