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Démantèlement des check-points: la jeunesse du Pays Dogon réclame la tête du PM
Publié le mardi 3 mars 2020  |  Info Matin
Marche
© aBamako.com par AS
Marche du collectif des Associations des Jeunes du pays Dogon
Le Collectif des Associations des Jeunes du pays Dogon a organisé une marche le 13 Septembre 2019 à Bamako.
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Malgré les gages d’apaisement donnés par le gouvernement sur la question du démantèlement de certains check points contrôlés par les milices au pays dogon, la jeunesse de la localité n’a pas hésité de marcher, ce samedi 29 février 2020 à Bamako. Elle réclame le limogeage du PM pour son comportement ‘’jugé partisan’’ dans la gestion de la crise au Centre.




À l’appel de la plateforme des associations de jeunes du pays dogon, une importante marche s’est déroulée, ce samedi 29 février 2020, dans notre capitale. Il s’agissait pour les frondeurs de dénoncer la décision du gouvernement de lever les check-points des chasseurs Da Na Ambassagou sur la route Nationale n° 15. Par la même occasion, cette jeunesse, qui paie un lourd tribut des violences intercommunautaires au Centre, a affirmé avoir été « trahie » par le président IBK.

Au cours de cette manifestation, qui est partie de la Bourse du Travail pour prendre fin au Monument de l’Indépendance, les points de vue du gouvernement du Mali, en plus de Dana Ambassagou, de Ginna Dogon, des députés ont été rejetés en bloc par les jeunes dogons installés à Bamako.

Habillés en majorité en tenue traditionnelle dogon, les jeunes manifestants scandaient : « Boubou dégage ; Boubou dégage ».

Sur les banderoles qu’ils brandissaient en l’air, on pouvait lire : « Non à l’ethnicité et au silence du gouvernement face aux drames que traverse le pays Dogon » ; « On exige la sécurité des personnes et de leurs biens » ; « Le pays Dogon réclame son droit à la vie et au développement ».

Durant toute la marche, ils ont apporté leur soutien aux chasseurs de Dana Ambassagou.

« Nous sommes venus ici pour soutenir nos chasseurs, ceux qui sécurisent nos parents quand l’État nous a quittés. Les chasseurs sont là parce que l’État a abandonné les populations du pays dogon à leur propre sort », a déclaré Mamoudou Sagou Ziguimé, un élu local de Baye présent à la marche.

Comme tous ses camarades marcheurs, ce jeune élu local désavoue le Premier ministre par rapport à sa décision.

« Nous rejetons le démantèlement des check-points des chasseurs. Que le Premier ministre Boubou Cissé nous dise qui va sécuriser la route du poisson si les chasseurs n’y sont pas. L’armée malienne est absente sur cette voie. Va-t-on mettre en danger la vie des passagers ? C’est anormal », a-t-il ajouté.

Dramane Yalcouyé, le président de la Jeunesse Ginna Dogon n’a pas été tendre non plus avec le chef du gouvernement. Selon lui, le gouvernement Boubou CISSE est indifférent aux souffrances de la communauté dogon. Il estime aussi que le démantèlement des check-points des chasseurs contribuera à la propagation du terrorisme.

« Nos populations seront exposées aux djihadistes quand on lève ces check-points sans pour autant faire venir l’armée dans la localité. Nous nous opposons à cette décision partisane », a déclaré l’enseignant.

Le président du collectif des associations de jeunes du pays Dogon aborde dans le même sens que son prédécesseur. Le candidat de Yelema aux législatives à venir dans le cercle de Bankass va plus loin en demandant au PM de rendre le tablier à défaut d’être impartial.

« Il est le Premier ministre du Mali. L’impartialité s’impose à lui. S’il ne peut pas le faire, qu’il démissionne de la primature du Mali », a entonné Adaman Diongo.

« Les check-points des chasseurs sont installés pour sécuriser les passagers sur la route nationale N°15. Ils ont été installés parce que l’État est absent. Les passagers étaient fréquemment attaqués par les forces du mal », a indiqué Hamidou Djimdé, dans sa déclaration. Il a ensuite démenti les propos selon lesquels les chasseurs soutireraient de l’argent aux passagers.

Selon lui, Boubou Cissé n’a pas mesuré la gravité de sa décision. « Nous rappelons à Boubou Cissé qu’il est le Premier ministre de tout le Mali. Qu’il prenne cela en compte », a-t-il affirmé avant d’inviter le gouvernement à traiter toutes les victimes de la crise sur le même pied d’égalité. Au-delà de Boubou Cissé, Hamidou Djimdé tacle le président IBK.

Pour lui, le silence d’IBK sur la souffrance des populations du pays dogon est inacceptable.

« Je dis ici, au nom de ces marcheurs que le président de la République Ibrahim Boubacar Keita nous a trahis… Nous ne comprenons pas son silence face aux drames que vivent nos populations », a-t-il conclu.

Il faut rappeler que le Premier ministre qui tenait au démantèlement de ces check-points des chasseurs comme aux prunelles de ses yeux n’a pas manqué de mettre sa menace en exécution. Il reste que le PM doit poursuivre sur cette lancée pour arriver rapidement au désarmement rapide de toutes les milices et leur remplacement par les FAMa pour aboutir au redéploiement rapide l’administration sur tout le territoire national.

Par Abdoulaye OUATTARA

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