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Le Mnla, le Pr. Dioncounda et la Justice : A quoi jouez-vous monsieur le Président ?
Publié le vendredi 9 aout 2013  |  L’enquêteur


© AFP par HABIB KOUYATE
Le gouvernement malien et les groupes rebelles touareg s’engagent à œuvrer pour la présidentielle
Lundi 21 juillet 2013. Bamako. Le gouvernement malien et les groupes rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l`Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l`unité de l`Azawad (HCUA) expriment leurs souhait et engagement quant au rejet des propos et actes de violence et de haine


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Libre au Président Dioncounda de se dédire de manière aussi flagrante et en un laps de temps aussi court si toutefois sa parole est sans valeur (son refus catégorique d’annuler les mandats d’arrêt contre les criminels du MNLA résonne encore dans nos oreilles).

Mais en recevant en très grande pompe, de manière publique et officielle quelques-uns des combattants du MNLA qui sont accusés de «sédition» et visés par des mandats d’arrêts délivrés par les juridictions maliennes, le Président Dioncounda a fait preuve d’une immixtion inacceptable de l’Exécutif dans le Judiciaire qui est non seulement inélégante et inappropriée, mais inopportune, irresponsable et illégale. Cela est d’autant plus grave qu’en posant cet acte, le Président de la République viole l’indépendance de la Justice dont il est pourtant le premier garant.

Cet acte constitue une remise en cause des intérêts des héritiers des victimes des crimes d’Aguel hoc, de Kidal, Tombouctou et Gao et une violation de la loi. Le Pr Dioncounda est libre de ne pas s’émouvoir des crimes subis par des éléments de l’armée malienne dont il est pourtant le Commandant en chef de par la Constitution, il peut tout autant être insensible au deuil et à la souffrance des veuves et enfants de ces militaires atrocement assassinés, mais il est inacceptable qu’il absolve les auteurs de ces crimes crapuleux auxquels il aurait donné une garantie d’impunité en violation flagrante des procédures en cours.

Surtout que le droit de grâce présidentielle qui est une remise de peine ou un adoucissement de la peine ne saurait être convoquée ici, parce que l’on ne parle de grâce présidentielle que lorsque toutes les voies de recours en matière judiciaire sont épuisées. En effet, pour qu’une affaire soit graciée, il faut qu’elle ait dépassé la première instance, l’appel et la cassation, sans que le condamné n’ait eu gain de cause. Or, l’affaire en cause n’a même pas encore été jugée. L’intervention du Président de la République à cette étape de l’évolution du dossier est donc une immixtion inappropriée et irresponsable de l’Exécutif dans les affaires judicaires. Ce qui est une violation du principe sacro-saint de séparation des pouvoirs caractérisant toute république démocratique.

La Justice étant rendue au nom du peuple, le Président Dioncounda a en outre fait preuve d’un mépris injustifiable à son endroit. N’osant pas croire un seul instant qu’il puisse ignorer tous ces principes inscrits en bonne place dans la loi fondamentale dont la garantie du respect lui est faite obligation, nous nous résolvons à croire que, soit il expérimente du « je m’en foutisme d’Etat», soit il a dû recevoir de fortes injonctions de forces encagoulées, soit il cherche à décrédibiliser la Justice malienne qu’il peine à manipuler. En tout état de cause, en un comme en mille, le Président a violé son serment et posé un acte grave d’affaiblissement de la République qui, elle, s’appuie toujours sur l’équilibre des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire pour asseoir sa crédibilité et sa réputation.

Vivement que cette Transition finisse enfin pour que terme soit mis à ce genre de travers devenus malheureusement trop récurrents depuis un certain temps!

ABD

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