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Gestion des Affaires : Le Mali au bord du chaos: IBK face à la colère des maliens !
Publié le mercredi 4 mars 2020  |  L’aube
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© aBamako.com
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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IBK a chaud ! Le président de la République est acculé jusque dans ses derniers retranchements par une forte contestation émanant de différentes couches sociales, professionnelles et de la classe politique. Entre les revendications des enseignants grévistes (conflit qui dure depuis plus d’une année), la dernière sortie de l’imam Mahmoud Dicko et la dégradation de la situation sécuritaire sur une grande partie du territoire national, Ibrahim Boubacar Keïta fait face à une grogne populaire exprimée à travers le pays par une large importante de Maliens, qui expriment ainsi leur ras-le-bol. Mais, le vieux président s’accroche à son fauteuil au prix de mille et une manœuvres…
IBK, celui-là même qui promettait monts et merveilles aux Maliens, est à l’épreuve de l’exercice du pouvoir. Une autre réalité qui exige bien plus que des mots. Il l’aura appris à ses dépens. En effet, déjà empêtré dans le dossier du Nord et du Centre, le président de la République et son gouvernement devront trouver des solutions urgentes aux nombreux maux qui minent le pays.
En effet, sous l’ère IBK, le peuple est amené beaucoup plus à se poser des questions qu’il n’a de réponses à ses préoccupations et au sort qui le frappe. Depuis son accession à la magistrature suprême du pays, l’amertume et la misère se lisent sur les visages des Maliens, auxquels le régime a finalement offert l’occasion rêvée de laisser exploser leur colère. Manifestations (marche pacifique et meeting), écrits (lettre ouverte, analyse dans les colonnes de journaux…) ou encore des débats (sur les antennes de télévision ou de radio), chacun y va de sa stratégie pour fustiger le régime en place. Les Maliens, à l’intérieur comme à l’extérieur, ont rarement fait montre d’une telle capacité de mobilisation autour de la République.
Les ressorts de ce sursaut national sont à chercher dans la mauvaise gouvernance instaurée sous IBK. Cet homme d’expérience, qui incarnait l’espoir du redressement national et avait massivement séduit les électeurs en 2013, se retrouve aujourd’hui dans une situation périlleuse. Et pourtant, c’est lui-même qui a fait, au fil des ans, le nid à cette révolte populaire. Comment ?
Tout d’abord en adoptant un mode de gestion calamiteuse des affaires publiques. Décrié depuis presque six ans et cinq mois, le président de la République n’a pas daigné changer de cap. Il persista dans cette mauvaise gouvernance qui a engendré un marasme économique et une crise financière sans précédent…
La dernière sortie de l’imam Dicko traduise, suffisamment ce que le malien lambda murmure tout bas. En effet, l’ancien président du Haut conseil islamique, l’imam Dicko, n’entend plus se laisser faire et invite les patriotes, l’ensemble des filles et fils de la Nation à cesser les clivages et les divergences pour sauver le pays en proie à une gestion calamiteuse des affaires.
« La prochaine sortie sera pour dire Non à la situation que le Mali vit aujourd’hui. Ça ne peut pas continuer ! Comment peut-on continuer à vivre comme ça ? Voulez-vous qu’on se résigne ? Nous pouvons résister. Je lance un message à tous. Je demande à tout le peuple malien de se mobiliser. Et surtout d’oublier ces petites querelles qui nous déchirent et de se mettre ensemble pour sauver l’essentiel. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de sauver la tête d’un homme ou d’un régime, il s’agit surtout de sauver la patrie », a déclaré l’imam Mahmoud Dicko.

Front social
L’école malienne est le centre de toutes les incertitudes avec un front social en ébullition.
Rappelons que depuis décembre 2019, les grèves des syndicaux des enseignants se poursuivent à un rythme vertigineux, sans que les autorités n’aient réussi aucune action susceptible d’atténuer les ardeurs. Ainsi, les grèves se suivent, causant au passage d’énormes préjudices aux parents qui n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants dans des écoles privées...

Misère dans la terreur
Le chaos économique et financier n’est pas le seul cauchemar des Maliens. Ils sont contraints de vivre cette misère dans une terreur effroyable due à l’insécurité quasi endémique. Tous les Maliens, y compris dans l’entourage présidentiel, s’accordent à dire que la situation sécuritaire au Nord et au Centre ne cesse de se détériorer. Les attaques terroristes de ces derniers mois, notamment à Sarkarla (à 10 km de Markala, cercle de Ségou), Sokolo (cercle de Niono), Dioungani (cercle de Koro) voire Indelimane, Tanbankort et d’ailleurs en sont l’illustration parfaite. Aussi, le pays est le théâtre d’affrontements intercommunautaires d’une rare violence. Ces affrontements deviennent le lot quotidien des populations dans le Centre du pays (région de Mopti et une partie de Ségou). Ils ont causé de nombreuse victimes et un nombre important de déplacés.
Attentats, mines terrestres antipersonnel et antichar, attaques à mains armées, vols de bétail, de cyclomoteurs, de voitures, viols, prises d’otages et autres agressions physiques sont autant de forment de violence qui meublent le quotidien des Maliens. L’insécurité grandissante qui « coupe le sommeil » aux populations et hypothèque une partie de la souveraineté nationale. Plus que jamais, l’insécurité est présente sur une grande partie du territoire. De 2015 à nos jours, le peuple malien a assisté avec consternation et impuissance à la montée fulgurante des attaques djihadistes et terroriste à Kidal, Gao, Ménaka, Ansongo, Nampala, Douentza, Boni, Ténenkou, Youwarou, Bamako, Baguinéda etc.
Des militaires, des agents publics de l’Etat (administrateurs civils et personnel associé), des porteurs d’uniformes et de tenues paramilitaires (forestiers, gendarmes, policiers), des chefs de villages, des imams, des personnels de la Minusma et même des civils… sont assassinés à tour de bras. De façon générale, pendant les six ans du mandat du président IBK, il y a eu plus de morts au Mali du fait du conflit que pendant les 53 années précédentes de 1960 à 2013. Un constat accablant.
Par ailleurs, le Centre continue d’être le théâtre d’affrontements intercommunautaires avec son lot de victimes dont de nombreuses femmes et ainsi que des enfants.
Mohamed Sylla




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