Le DG de l’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN), Abdourahamane O. Touré, pour des raisons qui lui sont propres, empêche la signature de la convention relative au dragage et au faucardage du fleuve Niger entre le Mali et la société Big Machinery.
Selon la note technique disponible sur le site de l’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN), le projet de dragage et de faucardage propose une variante de technique qui en plus d’arracher les plantes aquatiques nuisibles à la racine, nettoie également le fond des cours d’eau jusqu’à une profondeur requise.
Son objectif global est de contribuer à la régulation du régime du fleuve Niger, afin de favoriser la réalisation efficiente des activités socioéconomiques liées à l’usage du fleuve. Le projet comprend 3 composantes à savoir le dragage et faucardage, la valorisation des extrants du dragage/faucardage, et enfin l’amélioration des conditions d’existence des communautés riveraines.
Mais voilà, tout ceci reste au stade d’intention. Du moins pour l’instant. Puisque le protocole d’accord qui devrait permettre à la société BIG MACHINERY de démarrer les travaux n’a jamais été signé. Cela, bien que l’Etat du Mali ait donné son aval.
Il faut à ce niveau rappeler que le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, celui-ci, à travers sa cellule technique pour la gestion du fleuve Niger, a donné mandat écrit, à la société BIG MACHINERY, en date du 10 mars 2015, pour l’accompagner dans la recherche de financements des études de faisabilité et de réalisation des travaux.
Sur la demande du Mali, la Société BIG MACHINERY a rédigé un projet de protocole d’accord qui a même été amendé par les autorités. Celui-ci a été envoyé le 5 avril 2016 au ministère de l’Environnement. Depuis plus rien.
Que s’est-il alors passé ?
Après des mois de silence, la société reçoit le courrier N°0285 en date du 12 octobre 2016 de l’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN), qui l’informe que l’Etat malien « dénonce le mandat », sous prétexte que des « difficultés d’approche n’ont pas permis la signature du protocole par le ministre ». La correspondance ne précise toutefois pas la nature des difficultés. Et nulle part, le DG de l’ABFN, dans sa correspondance, que le Wagadu a consulté, ne met en doute la capacité de la société Big Machinery.
Il nous est revenu que c’est l’ABFN qui est à la source de cette difficulté puisque ayant finalement refusé de créer les conditions de la bonne exécution du mandat donné à la société, en refusant de signer la convention qui devrait détailler les droits et obligations de chaque partie.
« En vérité, c’est le DG de l’ABFN, Abdourahamane Oumarou Touré, qui ne veut plus du projet », rapportent des sources concordantes à l’ABFN. Les mêmes sources indiquent que lorsque le DG Touré a appris que les 45 milliards ne seront plus mis à sa disposition, il a, par tous les moyens, tenté de bloquer la signature du protocole d’accord entre la société BIG MACHINERY, dont la compensation des investissements devait provenir de la vente des extrants de dragage et de faucardage qui seraient extraits du fleuve.
Un crime de lèse-majesté aux yeux du DG Touré, qui voulait gérer le fonds alloué au projet. Inutile de rappeler que l’ABFN est la structure technique de l’Etat chargée de la gestion du fleuve du Niger.
Pour preuve, indique une source proche du dossier, le DG a tenté de chercher d’autres partenaires avec le même projet, sans avoir le résultat escompté. Alors, glisse un cadre de l’ABFN, les difficultés d’approche évoquées par le DG Touré, dans sa correspondance, ne sont que de la poudre aux yeux.
Pourtant, le DG de l’ABFN reconnaît la pertinence du projet. Il a déclaré, lors de la présentation du projet à la presse le 19 novembre 2015, que le Mali, depuis quelques années, connaît une dégradation continue de la qualité de son environnement suite à une mauvaise gestion des déchets liquides. Ce qui, dit-il, a pour conséquence l’eutrophisation prononcée des eaux, se manifestant par une croissance inquiétante de macrophytes (végétaux aquatiques envahissants) et une dégradation probable de la qualité des eaux. « Le montant de ces pertes sur les trois dernières années s’élève à 98 258 805 F CFA », a-t-il annoncé.
Au-delà de la navigation qui se fera désormais en toutes saisons entre la Guinée et Bamako, soit 200 km, le dragage/faucardage entraînera le développement socio-économique des localités traversées. Ce qui permettra de réduire la pauvreté et le chômage. Cela attendra pour le moment !
Par la faute du DG de l’ABFN, Abdourahamane Oumarou Touré, le Mali, en plus de perdre le projet, est en passe d’être condamné par la justice. La société BIG MACHINERY lui réclame 10 milliards de FCFA pour préjudice subi.
Il faut rappeler que, du début de la collaboration en 2015 jusqu’au renoncement du Mali, l’Etat n’a déboursé un franc. Tout était au frais de la société.