Les électeurs sont appelés aux urnes le 29 mars prochain pour élire les femmes et les hommes qui nous représenteront à l’Hémicycle pendant les cinq prochaines années. L’ouverture de la campagne est prévue pour ce dimanche en ce qui concerne le premier tour.
Le gouvernement est en train de mettre les bouchées doubles pour la tenue de cette échéance électorale capitale. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, chef d’orchestre de l’organisation, a mis ses troupes en ordre de marche. Des gouverneurs de région aux sous-préfets en passant par les préfets, l’administration est à pied d’œuvre pour la bonne tenue du scrutin.
Depuis le mois d’octobre 2019, le ministère en charge de l’organisation des élections a procédé à la révision des listes électorales. La Délégation générale aux élections assure que le ficher électoral est fin prêt. La Commission électorale nationale indépendance (Ceni), chargée de la supervision, fourbit ses armes pour s’assurer de l’orthodoxie dans le processus électoral.
Les partis politiques, même ceux qui ont appelé au report de l’échéance électorale, ne se sont pas fait prier pour déposer des listes de candidature. Les mouvements armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation adhèrent au processus électoral, faisant la preuve qu’ils s’inscrivent de façon irréversible dans le cadre de la République.
La Cour constitutionnelle a fait son travail de contrôle de conformité, avant de valider les listes de candidature autorisées à briguer les suffrages des électeurs. Demain samedi, le retrait des cartes électorales débutera. Les dispositions sont prises par l’administration pour que les citoyens puissent entrer en possession du sésame qui leur ouvre les portes des bureaux de vote. Avancée notable : les cartes biométriques vont contribuer à la sincérité des résultats du vote en permettant une meilleure identification des électeurs et éviter qu’une seule personne ne vote à plusieurs reprises.
Pour ce qui concerne la sécurité des élections, le gouvernement assure que tout sera mis en œuvre, en collaboration avec les partenaires de la Minusma et de la force française Barkhane, pour que le scrutin puisse se tenir sur l’ensemble du territoire. Le risque zéro n’existe nulle part. Et le pourcentage du risque est plus élevé quand il s’agit de notre pays, en proie aux menées sanglantes des terroristes. Mais, la conjugaison des efforts des forces de défense et de sécurité déployées sur le terrain, pourrait créer une condition permettant la tenue du scrutin. Depuis le début de la crise en 2012, malgré le climat d’insécurité, les élections se sont tenues. Pourquoi est-ce impossible cette fois-ci ? Le niveau de la violence est plus élevé actuellement.
C’est l’argument avancé pour tenter de semer le doute dans les esprits. Surtout de la part de ceux qui ont peu de chance de réunir un nombre important de suffrages. Vouloir se faire une place au soleil sans passer par l’épreuve des élections, est une tentation dangereuse. Elle ouvre la porte à l’aventure.