Plusieurs femmes des partis politiques de la majorité et de l’opposition sont candidates aux élections législatives à venir. En prélude à ces votes, l’Usaid, la Coopération suisse et le “National democratic institute” (NDI), dans le cadre du programme “Empowering malians through election, reform and gouvernance efforts” (EMERGE), ont tenu à renforcer les capacités de ces femmes candidates en termes de communication et de confiance en soi. Présidée par le ministre Amadou Thiam (ministre chargé des Réformes institutionnelles et des Relations avec la Société civile), l’ouverture de l’atelier a eu lieu le mardi 3 mars 2020 à l’hôtel Radisson.
Selon Dr Badié Hima (senior directeur-résident du NDI au Mali), la session d’orientation et d’échange d’expérience vise à aider les candidates, à les armer moralement, techniquement et politiquement de manière opérationnelle, jusqu’à la victoire finale aux prochaines élections législatives. Le NDI et ses partenaires, dans le cadre de la consolidation de la démocratie, ont mis en œuvre le programme “Empowering malians through election, reform and gouvernance efforts” (EMERGE) pour accompagner le gouvernement et les citoyens maliens dans le cadre des processus électoraux et ses réformes engagées.
Le programme EMERGE comporte 4 objectifs. Il s’agit, entre autres, de promouvoir une participation citoyenne éclairée tout au long du processus électoral, en mettant particulièrement l’accent sur les électeurs qui sont des femmes, des jeunes et les groupes traditionnellement marginalisés ; promouvoir le contrôle citoyen des élections et des processus politiques et accroître la transparence et l’intégrité des élections ; soutenir la société civile et les partis politiques pour accroître le leadership et la participation politique des femmes, conformément à un processus électoral pacifique ; soutenir les partis politiques à contribuer à un processus électoral pacifique.
Au nom de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé (ancien Premier ministre et présidente de Refamp), Sira Damba (ancienne ministre) a rappelé que 2020 est une année extrêmement importante et capitale pour les femmes du Mali. Elle consacre l’application effective de la loi O52 de décembre 2015 sur la promotion du genre dans les fonctions électives, après celle de 2016 lors des communales et qui ont permis d’avoir plus de 26 % de femmes élues conseillères, allant de moins 1 000 à plus de 3 000 conseillères.
“En organisant l’atelier d’échanges, le NDI, l’Usaid, la Coopération suisse et leurs partenaires visent à renforcer les femmes candidates des partis politiques et les candidates indépendantes sur les thématiques pouvant les aider à conduire efficacement les étapes du processus afin d’augmenter les chances d’être élues et d’être représentées effectivement à l’Assemblée nationale. Il s’agira de renforcer les aptitudes personnelles des candidates en termes de communication et de confiance en soi ; renforcer les acquis des candidates sur des thématiques comme les stratégies de gestion des campagnes, de communication en période électorale, la mobilisation des ressources, le cadre juridique des élections en plus du partage d’expériences. C’est donc dire que nous attendons beaucoup de cet atelier dont la méthodologie sera basée sur une approche participative et qui impliquera activement les candidates”, a-t-elle déclaré.
Au nom des femmes candidates, elle a réitéré auprès des autorités leurs vœux de faire prendre toutes les dispositions adéquates en vue d’assurer la sécurité du processus électoral avant, pendant et après la tenue des élections pour tous les acteurs impliqués, à savoir les agents de l’Administration, les électeurs, les candidats, les délégués, les assesseurs, les observateurs nationaux et internationaux. “Les femmes candidates des partis politiques et les candidates indépendantes souhaitent que les autorités respectent les engagements pris en vue d’assurer la disponibilité des cartes dans les délais impartis et surtout leur disponibilité auprès des électeurs, singulièrement des femmes. Nous souhaitons des élections crédibles, transparentes, démocratiques et sans violences basées sur le genre”, a-t-elle préconisé. Elle a invité les femmes candidates à tirer profit de la journée d’échanges.
Présent à la cérémonie, Soumaïla Cissé, le chef de file de l’opposition, a fait le constat que pas plus de 25 % des femmes candidates ne seront à l’Assemblée nationale. Il a espéré que ce chiffre soit relevé pour que le Mali puisse atteindre le Rwanda en termes de représentativité des femmes à l’Assemblée nationale.
En ouvrant l’atelier, Amadou Thiam, le ministre chargé des Réformes institutionnelles et des Relations avec la Société civile, a signalé que l’application de la Loi 2015-O52 est une avancée au Mali et permettra au maximum de femmes d’accéder à l’Assemblée nationale. Il a espéré que les femmes candidates saisiront l’opportunité de l’atelier pour renforcer leur capacité en termes de stratégies de gestion des campagnes, de communication en période électorale, la mobilisation des ressources, le cadre juridique des élections en plus du partage d’expériences.