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Problématique de la paix au Mali: La seule solution, c’est l’évacuation des troupes françaises !
Publié le lundi 9 mars 2020  |  L’Inter de Bamako
Serval
© Autre presse par DR
Serval
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Albert Eisenstein disait avec juste raison: «Si vous avez un problème et que vous comptez sur la classe politique pour le résoudre à votre place, vous avez deux problèmes: on ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés.»
Aujourd’hui, il n’échappe à personne que la France est au cœur de cette histoire de terrorisme en République du Mali. Le soutien de la France au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), la furie de guerre engagée par la France contre le Guide de la Révolution libyenne Mouammar Kadhafi et son peuple travailleur, le soutien français à Alpha Oumar Konaré pour la sape de notre armée nationale, viennent prouver à suffisance que les bénédictions de la France à l’adresse de l’apache régime de Moussa Traoré pendant près de vingt-deux ans n’avait qu’un seul gage: ’’revenir occuper Tessalit et donc le Nord de notre pays’’ parce qu’elle y a été chassée par le régime nationaliste de Modibo Keïta. Mais lorsque le peuple se met débout comme un seul homme, il s’assume contre vents et marées. Le temps a prouvé que le président IBK a choisi le camp de la France coloniale contre celui du peuple travailleur du Mali. Sa fracassante déclaration avant de se rendre au sommet de Pau contre ses propres frères qui demandaient le départ des troupes étrangères de chez nous est claire pour tous: ceux qui ne sont pas pour la présence française chez nous et donc du côté d’IBK sont des ennemis de la France et des forces armées maliennes. IBK doit se rendre à l’évidence que personne de ceux qui demandent le départ des troupes françaises d’ici n’est vraiment ennemi de notre armée qui assure notre sécurité. Au nombre des Maliens qui demandent depuis un certain temps le départ des occupants français, on peut citer des patriotes connus comme l’honorable député Oumar Mariko, le grand musicien malien Salif Keïta, le cinéaste malien Cheick Oumar Sissoko, le grand directeur de publication des journaux maliens La Nation et Le Démocrate, en l’occurrence M. Toumani Djimé Diallo, ambassadeur malien rappelé à Bamako, proche du président IBK depuis un certain temps.
En cherchant à plaire à tout prix aux autorités françaises et pensant que tous ces Maliens contre la présence française sur notre sol sont des ennemis de notre armée, IBK se trompe sérieusement et dangereusement. Le temps le lui dira mieux que nous. Aussi, il est temps qu’il comprenne que bien de responsables de son parti le Rassemblement Pour le Mali (RPM) et ceux de son entourage le plus proche n’osent lui dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas. Opportunisme et recherche d’intérêts sordides obligent ! Le président IBK doit se rappeler qu’en pays malinké une sagesse populaire était et reste à la mode à savoir: ‘’Si tes «amis» ne peuvent te dire la vérité, il faut payer tes «ennemis» pour te la dire’’.

Aussi, dans son historique récital intitulé ‘’Regard sur le passé’’ le grand Guinéen Aboucar Demba Camara a dit: «Si tu ne peux organiser, diriger et défendre le pays de tes pères, fais appel aux hommes plus valeureux; si tu ne peux dire la vérité en tout lieu et en tout temps, fais appel aux hommes plus courageux; si tu ne peux protéger le faible et braver l’ennemi, donnes ton sabre de guerre aux femmes qui t’indiqueront le chemin de l’honneur; si tu ne peux exprimer courageusement tes pensées, donnes la parole aux griots.»
Monsieur le président IBK doit se détromper car tous les Maliens contre la présence française sur notre sol ne peuvent être des ennemis de nos soldats car il y en a parmi eux qui ont des frères, des enfants au front. C’est vraiment curieux de penser que ceux-ci n’aiment pas leurs propres enfants et proches.

Il reste indiscutable que l’épervier ne saurait servir la sécurité des poussins de la basse- cour. De même, il est illusoire de croire que la France peut servir la cause de la paix chez nous. Son bonheur réside dans le malheur du peuple malien. L’accord de paix d’Alger et l’accord de défense signé avec la France tuent la paix et la cohésion nationale. Le président IBK doit se rendre à l’évidence que ceux sont des Maliens qui l’aiment, en tout cas pas du tout les pouvoirs français. Cette petite vérité, il faut la comprendre utilement. Nicolas Machiavel n’a pas manqué de dire: «L’histoire est un guide qu’il faut suivre.» IBK doit se rappeler que pendant près de vingt-deux ans, le régime Moussa était le ‘’bien aimé’’ du pouvoir français. Aussi, Moussa n’a pas compris la vieille leçon du général De Gaulle selon laquelle ‘’la France n’a pas d’amis, elle a des intérêts’’.

En 1990-1991, il a été soigneusement et ingratement lâché par le pouvoir colonial français. L’œuvre de ‘’France Liberté’’ de Danielle Mitterrand en dit long. Moussa Traoré aurait mieux fait d’être à l’écoute de son peuple et de le comprendre utilement.
IBK doit se ressaisir et dire à la France de retirer ses soldats de l’ensemble de notre territoire. Cela est indispensable quand on sait très bien qu’elle fait partie du problème malien et non de sa solution. Les vrais amis du peuple malien ont toujours été et restent la Russie, la Chine, Cuba, la Corée du Nord, le Venezuela ... En tout cas, tout sauf la France et l’histoire le prouve à suffisance. La seule solution à la problématique de la paix au Mali réside dans le départ des troupes d’occupation françaises de notre pays. IBK doit rejoindre son peuple pour dire à la France que le Mali n’a pas besoin d’elle ici. Fily Dabo Sissoko n’a pas manqué de dire: «Aucun État, si puissant soit-il, n’a le droit d’en subjuguer un autre, quelles que soient ses intentions; il en résulte que la colonisation n’a pas de fondement moral, que tout peuple asservi a le devoir de
secouer son joug.»

Tout le monde a compris (en tout cas les bons Maliens) pourquoi les attaques se sont transportées des trois régions Nord du Mali vers le Centre notamment les régions de Mopti et de Ségou. En tout cas, Kidal est plus paisible que tout le reste du Mali aujourd’hui selon de nombreux voyageurs qui sillonnent tranquillement cette région.
Fodé KEITA
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