PolitiqueReport du meeting du vendredi dernier : Les pressions de Chefs d’Etat de la sous-région, le dynamisme de Tiébilé et la raison gardée du Chérif de Nioro du Sahel ont payé
Dès l’annonce à la surprise générale par l’imam Mahmoud Dicko devant de milliers de citoyens qui ont pris d’assaut la salle Amadou Hampâté Bah du Palais de la Culture, samedi 29 février dernier, qui après son ultimatum d’une semaine adressé à Iyad Ag Aghaly, Amadou Kouffa et au Président IBK leur demandant que cessent les attaques meurtrières, la réouverture des classes, l’homme de dieu a appelé les maliens à se mobiliser de Kidira à Kidal pour défendre la République en danger, la levée de boucliers était déclenchée. N’en parlons pas des autorités prises de court, devaient mettre en branle leur machine afin que la situation ne dégénère. Mais la convocation mardi de l’imam Mahmoud Dicko par le Procureur de la république du tribunal de Grande Instance de la commune V du district de Bamako pour expliquer ses propos.
Cette convocation a suscité une mobilisation de citoyens en colère qui ont bloqués l’entrée du tribunal et scandant des slogans très hostiles au régime actuel. Voyant la situation dégénérée, les citoyens ont été surpris de voir débarquer au domicile de l’imam Mahmoud Dicko sis à Baco-Djikoroni, pour rassurer l’érudit. Au même moment, la devanture du tribunal de la CV a pris une allure de scène de guerre où des supporters et autres citoyens avides de justice et d’équité s’étaient mobilisés pour empêcher l’entrée de l’imam Mahmoud Dicko.
Tiébilé au four et au moulin
Pendant que la devanture du tribunal de la CV était tendue par des citoyens très remontés contre la méthode de convocation de l’imam Mahmoud Dicko, que Tiébilé accompagné de PPR échangeaient avec l’imam Mahmoud Dicko à son domicile afin qu’ils calment les manifestants, rien n y fait, néanmoins, l’imam se déplacera au tribunal de la CV pour essayer d’entrer afin de répondre à la convocation du PR, c’était sans compter sur la détermination inébranlable de milliers de manifestants dont les rangs grossissaient sans cesse, l’imam de la mosquée de Badalabougou a été contraint, de rebrousser chemin, malgré qu’il ait tenté d’aller au Palais de la Culture pour s’adresser aux citoyens en colère contre le régime IBK, Mahmoud Dicko a eu du mal à s’exprimer tellement que la tension était à son comble. Finalement ayant compris la situation, l’imam, « le recours du peuple » comme aime le marteler le Coordinateur général de la CMAS, M. Issa Khaou Djim, a rejoint son domicile de Baco-Djikoroni sous bonne escorte.
Pressions de chefs d’Etats…
La tension est restée vive pendant que les pressions de toutes sortent sont exercées du l’imam Dicko. Selon nos radars, depuis le soir de son meeting du samedi, des chefs d’Etats de la sous-région et non les moindres n’ont cessés d’appeler l’imam Mahmoud Dicko afin qu’ils reviennent sur sa décision de meeting du vendredi 06 mars dernier.
Rien n y fait. La convocation du PR de la CV mettra le feu à la poudre puisque des milliers de citadins très remontés, prendront d’assaut leTribunal de Grande Instance de la CV pour dénoncer cet état de fait « alors qu’il s’agissait d’appliquer la loi même si l’imam Dicko voulait respecter cet état de fait», nous explique un cadre.
La maestria de Tiébilé !
Après avoir tenté de faire revenir l’imam Mahmoud Dicko sur sa décision de faire le meeting le vendredi 06 mars, l’homme politique très avisé et habile, s’est rabattu sur l’entourage du Chérif de Nioro du Sahel, indiquent nos sources. Jugé proche de l’homme de dieu de cette ville d’où il vient, l’enfant du terroir qui depuis son arrivée dans le gouvernement, semble-joué un rôle très important dans la gestion de dossier brûlant. Il vient de faire une démonstration. Selon nos radars, le ministre des Affaires Etrangères aurait réussi à convaincre l’entourage du chérif de Nioro du Sahel à parler à l’imam Dicko afin qu’il sursoit à son meeting du vendredi 06 mars 2020. « Dieu seul sait ce que Tiébilé a dit là-bas, en tout cas, avec maestria, il a réussi à convaincre par des arguments que j’ignore. C’est ainsi que le Bouyéa envoyé un de ses fils auprès de l’imam Mahmoud Dickoà son domicile de Badalabougoupour lui dire d’arrêter le meeting. Ce que celui-ci fera en insistant sur« ordre du chérif de Nioro du Sahel et sa demande est un ordre à exécuter sans murmurer ! », a-t-il martelé ; « Son fils a téléphoné au Chérif avec qui j’ai échangé. Il m’a demandé de sursoir au meeting du vendredi prochain. Ce que j’ai fait. J’ai tout de suite appelé la presse pour le dire », nous a confié l’imam Mahmoud Dicko.
La main de l’ambassadeur de France ?
Depuis l’annonce par l’imam Mahmoud Dicko de son ultimatum aux deux chefs djihadistes et au régime IBK, l’ambassadeur de France, en grand diplomate, à en croire nos sources, a déclenché sa machine pour désamorcer ce qui est appelé par les spécialistes de « bombe » aux conséquences incalculables tant pour le Mali que pour la France dont il défend les intérêts. Sa main serait-elle passée par là ?
Nos sources précisent qu’après avoir semble-t-il analysé les propos de l’imam Dickoau cours de son meeting du samedi 29 février dernier, a demandé à rencontrer l’homme du peuple afin d‘éviter une escalade dangereuse pour la stabilité du Mali pour le quel, la France a déployé des milliers de militaires pour notre stabilité dit-on.
Ainsi, indiquent nos sources, l’imam Dicko s’était entretenu avec l’ambassadeur de France à sa demande, plus d’une heure durant. Un entretien enclin de respect, de considération en vue d’éviter une situation de non-retour au Mali. Nos radars indiquent que les deux hommes ont longtemps échangés tout en tenant compte de l’essentiel : la sauvegarde du mali afin de nous éviter un réel effondrement si le meeting du vendredi 06 mars venait à avoir lieu. Les mêmes sources précisent que l’imam a pris bonne note et a pris congé de l’ambassadeur.
Chérif Bouyé fait annuler le meeting du vendredi 06 mars 2020.
C’est fort de ce qui précède que le mot d’ordre d’arrêter le meeting donné par le Chérif de Nioro du Sahel que l’imam Mahmoud Dicko, s’est décidé à respecter et a appelé les maliens à la retenue. Ce qui fut fait car, vendredi dernier, après les prières dans les mosquées, aucun incident n’a pu avoir lieu. Et les rapports entre le chérif Bouyé et l’imam Mahmoud Dicko se sont renforcés plus que jamais, nous précise-t-on pendant que l’aura du régime continue à dégringoler. La tenue mordicus des élections législatives dans un contexte sécuritaire préoccupant, anime encore les débats partout où l’on passe à telle enseigne que l’on se demande où va le Mali ?