Dimanche 8 mars, les militants du parti SADI (Solidarité africaine pour la Démocratie et l’Indépendance), s’étaient réunis devant leur siège, sis à Djélibougou. Cela, pour le lancement de la campagne électorale des législatives. C’était en présence d’Oumar Mariko, président du parti, Siriki Kouyaté et Allaye Bocoum, candidats de SADI en commune I du district de Bamako, Adama Tounkara, directeur de campagne. Les deux candidats disent « non » aux systèmes antidémocratiques du pays.
Pour les législatives du 29 mars (premier tour) et du 19 avril (deuxième tour), l’ouverture de la campagne a eu lieu le 8 mars, au siège du parti de l’opposant Oumar Mariko, président de SADI. Dans leur discours d’ouverture, les candidats de SADI en commune I, Siriki Kouyaté et Allaye Bocoum ont dénoncé les mauvaises pratiques du système en cours dans le pays.
Devant les militants, ils montrent leur refus catégorique face à l’ampleur de la gravité des conditions de vie du peuple qu’ils jugent déplorables de nos jours.
S’exprimant sur l’insécurité, les candidats ont été clairs : « Devons-nous accepter les tueries, assassinats, viols, la coulée quasi quotidienne de sang, la drogue pour les enfants, le calvaire pour les femmes, la précarité pour nos ruraux, les désolations pour nos militaires. La réponse est non, nous refusons un tel système » de gouvernance dans le pays. Les candidats regrettent que la langue nationale ‘’Bamanakan’’ ne soit pas officiellement parlée par les députés à l’Assemblée nationale. Cela, disent-ils, alors que la majorité d’entre les citoyens ne comprennent pas ce que les députés disent en leur nom en français.
Siriki et Allaye trouvent inacceptable que les chefs de village soumis aux ordres de n’importe quel administrateur soient trainés partout comme de simples citoyens, ce, sans jouir d’aucun traitement protocolaire ou financier pour leur dignité et indépendance. Les porte-étendards de SADI plaident pour la promotion des produits artisanaux locaux des ouvriers maliens (menuisiers, tailleurs), de l’entrepreneuriat des jeunes de talents. De ce fait, ils refusent que les pauvres ressources du pays soient utilisées pour l’équipement des bureaux des administrations, voire des différents ministères à l’aide des « pacotilles peu viables » des pays étrangers.
« Nous ne devons pas accepter que les entreprises créées par nos nationaux ne bénéficient pas des parts de marchés substantielles de l’État en lieu et place des multinationales qui créent moins d’emplois directs », déclarent-ils. Puis de poursuivre : « Nous n’admettons pas que des travailleurs, autres que les fonctionnaires, ne puissent pas bénéficier d’allocations ni de retraites après avoir payé des impôts pendant toute leur vie active. Au lieu de l’écriture N’Ko, ajoutent-ils, nous n’acceptons pas que les enfants soient uniquement enseignés en langue française ».
Docteur Allaye Bocoum et son colistier Siriki Kouyaté, journaliste, annoncent être vent debout contre toute fraude électorale. Légalistes, ils prônent pour la criminalisation de la corruption électorale. Sous la clameur du public, les candidats refusent une autre problématique du jour : « Devons-nous accepter qu’une fois élus, nos députés changent la couleur du mandat que nous leur avons confié, ce, sans notre avis ? Ils changent de parti par une décision personnelle tout en gardant le mandat. Non ! On ne doit pas accepter cela. De même, nous n’avons pas besoin de la présence des forces étrangères au Mali. Nous sommes contre l’exportation sauvage de nos produits forestiers, voire l’abattage des arbres ».
Ces derniers s’opposent à la création du sénat au Mal. Une institution qui, pour eux, permet de laisser le sort du pays entre les mains de quelques personnes, dotées du pouvoir de changer la constitution sans passer par la voie référendaire. Ce qui, pour eux, contribue à la division du pays comme le souhaite l’Accord d’Alger qui n’a sa place « qu’à la poubelle ». « Contre vents et marées, nous avons refusé l’accaparement des terres, la spoliation, les stellionats, et tous genres d’abus contre les pauvres », ont-ils martelé, confiant que le souhait de tous demeure le changement « exclusif » de la situation socio-politique, économique et sécuritaire du pays. En clair, les deux candidats finissent par clarifier leur position : « Nous refusons de laisser ce système faire de nous ce qu’il veut ».