Elu à la présidence de la Coalition pour l’Observation Citoyenne des Elections au Mali (COCEM) en janvier 2020, Drissa Traoré, qui avait auparavant occupé les postes de chargé de programme et de coordination à la Coalition des Alternatives Dettes et Développement (CAD-Mali), au projet « Agribusiness and Trade Promotion (ATP-USAID », coordinateur national du projet conjoint AMDH-FIDH, dévoile, dans l’entretien qui suit ses priorités pour mener à bien sa mission , notamment lors des élections législatives de 2020 dont le premier tour se déroulera le 29 mars prochain dans notre pays.
La COCEM, a rappelé d’entrée Drissa, est une plateforme de cinq organisations: l’Association Malienne des Droits de l’Hommes (AMDH), le Réseau Plaidoyer et Lobbying (RPL), Association Wildaf Mali, la Jeune Chambre Internationale Mali et SOS. Ce sont ces quatre plateformes qui ont formé la COCEM en mars 2018. Elu nouveau président de la COCEM, Drissa Traoré dit mesurer l’ampleur de la tache immense qui l’attend pour relever ou combler les attentes des Maliens en matière d’observation des élections, notamment les législatives qui s’annoncent. «Pour moi, c’est une fierté en même temps un honneur d’être porté à la tête de la COCEM qui est stratégique mais très dynamique et ambitieuse. En ce sens qu’elle essaie de contribuer tant qu’elle peut au renforcement de la démocratie au Mali, à travers la veille citoyenne, et en l’occurrence l’observation non partisane et indépendante des élections», a déclaré Drissa Traoré.
Pour relever les défis qui attendent la COCEM, Drissa Traoré, s’est fixé des priorités. Comme priorité, dit-il, nous voulons d’abord, observer les élections législatives, prévues le 29 mars et 19 avril 2020. Là, rassure Traoré, nous avons déjà commencé les préparatifs, nous avons procédé à la formation de nos démembrements locaux sur toute l’étendue du territoire nationale à travers des coordinations régionales qui sont basées dans les capitales régionales, et les coordinations locales qui sont basées dans chaque cercle du Mali. On a procédé, ajoute le Drissa, à leur formation afin de les outiller, de leur permettre de participer aussi à la formation des superviseurs qui, à leur tour, vont former des observateurs. En termes de préparatif, dit Drissa Traoré, car nous n’attendons pas le jour J, nous observons la phase préélectorale qui est consacrée d’abord à l’audit du fichier électoral, à la distribution des cartes d’électeurs, ainsi qu’à la campagne électorale. Ceci dit, ajoute Traoré, nous avons déjà analysé la phase préélectorale, nous suivons de très près l’audit du fichier électoral qui a été fait par la CENI (Commission Electorale nationale Indépendante), la distribution des cartes d’électeurs commencent demain, et nous avons des observateurs à long terme dont deux par cercle d’intervention. En tout, précise le président de la COCEM, nous avons 18 observateurs à long terme qui ont observé le processus de distribution des cartes d’électeurs. Et quand la campagne va s’ouvrir, nous allons aussi observer pour voir s’il y a des manquements, s’il y a des dysfonctionnements dans la conduite de cette campagne ; regarder la façon dont la campagne sera menée par les candidats, conformément aux textes qui régissent la matière.
En dehors de l’observation des élections, pour parvenir à mener à bien notre mission, indique le président de la COCEM, nous comptons d’abord sur nos forces internes, à savoir, nos démembrements locaux dans les régions, dans les cercles. « Nous avons une coordination régionale dans chaque région du Mali, des coordinations locales dans les 49 cercles du Mali, au sein desquelles nous avons aussi des superviseurs. Nous comptons sur ces forces et sur l’ouverture qui nous est donnée par les autorités maliennes avec notre bonne collaboration avec l’administration en charge des élections, mais aussi au suivi du processus. En ce sens qu’on est en lien étroit avec la DGE, mais aussi la CENI de même que le ministère en charge des questions électorales », a indiqué Drissa Traoré.
Selon Drissa Traoré, l’objectif à court terme pour la COCEM, est l’observation des élections législatives. A moyen terme et à long terme, ajoute-t-il, nous envisageons d’observer une consultation des élections à venir, y compris les élections présidentielles de 2023 et autres. Au-delà aussi de ces processus électoraux, dit Drissa Diarra, nous essayons aussi de mettre dans notre agenda le suivi des processus politiques. Un suivi qui nous permet également de promouvoir le contrôle citoyen et la veille citoyenne qui sont aujourd’hui des éléments essentiels dans le cadre de l’affirmation, voire le renforcement de la démocratie au Mali. « Je souhaite de tous mes voeux à ce que ces élections se déroulement dans la plus grande transparence, dans l’apaisement et que les résultats issus des urnes soient crédibles, acceptés, afin que nous évitons d’autres problèmes. Pour ce faire, il convient de corriger les imperfections des élections passées. C’est ce que nous nous essayons de porter à la connaissance des autorités que les dysfonctionnements et manquements constatées lors de l’élection présidentielle de 2018 soit corrigées, afin de permettre aux citoyens de pouvoir voter de façon sereine et tranquille. »