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Députation, affaire Birama Touré, froid avec la famille fondatrice de Bamako L’étau se resserre autour de Karim Kéita Moussa Diawara de la S.E en sapeur pompier
Publié le mercredi 11 mars 2020  |  Le Matinal
Première
© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires.Photo: Honorable Karim KEITA
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Le bras de fer qui oppose le fils du président de la République, élu de la nation, et la famille Touré, une des fondatrices de Bamako, a atteint son paroxysme avec l’arrogance et l’irrespect du fiston national envers les anciens. La tension est devenue si vive qu’elle a nécessité un « atterrissage » forcé chez les « Touré » du Général Moussa Diawara, directeur de la Sécurité d’Etat. Mais la visite du fidèle parmi les fidèles d’IBK, arrivé en sapeur pompier, a réveillé un souvenir douloureux : celui de la disparition de notre confrère Birama Touré qui s’est invitée illico presto dans les débats. Face aux incompatibilités, l’Honorable est aux abois, l’Epée de Damoclès suspendu sur sa tête et qui ne devrait pas le rater à sa chute.

Cette affaire de disparition a pris de l’ampleur et des proportions inquiétantes. Et Karim Kéita lui-même est sur le qui vive. Même la construction d’infrastructures sanitaires ou de pavage de rues à Bagadadji, par ses soins, pour détourner l’attention des uns et des autres, fut un coup de sabre dans l’eau.

Selon un membre de la famille Touré, « Moussa Diawara n’était pas bienvenu car depuis le début de l’affaire il n’a pas fait signe de vie et c’est sous sa houlette que l’opacité règne autour de l’assassinat de Birama Touré ». Selon toujours ce membre, « la réélection de Karim ne vaut pas mieux que l’âme du disparu ». Pour un autre, « Diawara est une marionnette à la solde d’IBK et de son fils ». Donc, il ne méritait que d’être « éconduit ». Dur pour un directeur de la Sécurité d’Etat. A l’écouter, le Général a multiplié « les incartades à l’origine de l’organisation de son 50ème anniversaire où près d’un milliard a été dilapidé ». Et de constater qu’un anniversaire d’un tel calibre est « le règne de l’irresponsabilité ». Les Peuls aussi l’incriminent de les avoir confondus avec les jihadistes et de s’être tu inconsciemment sur les massacres synonymes d’épuration ethnique de leur communauté.

Pour beaucoup, « l’enfant gâté » de la famille présidentielle est difficilement défendable. Il est indexé comme la plaie béante de la gouvernance d’IBK. D’autres pensent que c’est le signe vivant et le symbole d’IBK-cratie au Mali. Chacun sait que le fils du président de la République est candidat à sa propre succession à Bamako, à la députation, localité considérée nonobstant une peuplade hétéroclite comme bastion des familles « Touré » (un bétail électoral), avec qui, il a engagé un combat à corps perdu. Il doit oindre sa main de cambouis pour mobiliser l’électorat… Le fera t-il dans la dignité et le respect de l’autre ? Il s’agit d’éduquer « Katio », lui prouver que l’argent ne fait toujours pas le bonheur même quand on est le fils du chef de l’Etat.

Puis, surgit l’affaire Birama Touré dans les débats lesquels Karim a toujours soigneusement intelligemment fui. L’Honorable se reproche t-il moralement consciencieusement quelque chose dans cette disparition ?

L’on comprend alors aisément pourquoi Moussa Diawara, directeur de la Sécurité d’Etat, mais aussi principale garde rapprochée de la famille présidentielle, se soit emparé du dossier pour tenter de caresser dans le sens du poils les « anciens » de la famille « Touré » qui continue de s’interroger pourquoi les enquêtes des commissariats des IXème et IIIème Arrondissements en liaison avec la Brigade d’investigations judiciaires (BIJ) associés au parquet de Kati et autres services de police, ont dû sursoir aux recherches. Même les instructions du procureur général, près la Cour d’appel de Bamako, confiant l’affaire au Camp I de la gendarmerie n’ont pas permis de voir clair dans cette disparition abracadabrante. Les bases et

initiatives d’enquêtes ont été élargies, mais leurs conclusions n’ont jamais été rendues publiques.

Pour rappel, c’est un appel téléphonique inconnu invitant le journaliste « défunt » à une rencontre en aparté qui s’est terminée par un enlèvement. Toutefois, un meurtre n’est jamais parfait. « Birama a été soumis à des tortures, les deux pieds liés, la tête suspendue vers le bas, sa main touchant à peine le sol » soutient la rumeur populaire qui affirme qu’un de ses codétenus aurait évoqué « son internement entre le Camp I et la Sécurité d’Etat ». Pour ce juriste anonyme : « C’est cette preuve de vie entre ces deux structures qui corrobore son assassinat ». Mais on attend toujours les résultats officiels de l’enquête.

 

La disparition de Birama Touré force la similitude avec celle de Souleymane Goïta « Soul », un militaire en service à Koulikoro, lâchement froidement assassiné à Gao. Il a été forcé à aller au front le jour de son mariage, retrouvé mort sur son lit le lendemain matin alors que ses camarades lui avaient intimé l’ordre d’aller se coucher aux environs de 23 heures. Nous y reviendrons sur cette mort en catimini sans doute planifiée.



Issiaka Sidibé
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