EducationInsécurité et violence au sein de l’espace universitaire : Arrêt total des activités pédagogiques au sein de la Faculté d’Histoire et de géographie
Pour manifester leur mécontentement face à l’insécurité qui prévaut au sein de leur espace universitaire, le Syndicat national de l’enseignement supérieur de la faculté d’Histoire et de Géographie, a décidé d’arrêter toutes les activités pédagogiques lors d’une assemblée générale des professeurs tenue le 9 mars 2020.
L’information a été donnée par le secrétaire général du comité Snesup de la faculté, Sékou Mamadou Tangara, le 10 mars 2020, dans la salle des professeurs de la faculté d’Histoire et de géographie. « Nous voulons qu’il y ait une réponse par rapport aux perturbateurs du système d’enseignement au sein de la faculté. Cela jusqu’à ce que les fauteurs de troubles qui sont des éléments du comité Aeem de la faculté, identifiés et connues par les autorités, soient punis, afin que reviennent l’ordre et le calme au sein de la faculté », a-t-il dit. Les autorités universitaires et sécuritaires resteront-elles muettes face à cette situation ?
Depuis le mois de décembre passé, dit-il, il y a des attaques, les étudiants s’affrontent avec des jets des pierres, avec des coups des machettes. Entre le mois de janvier et mars, dit-il, il y a eu pas moins de cinq épisodes de confrontations entre des groupes d’étudiants opposés au cours desquelles il y a des étudiants qui ont été blessés par des machettes. Le dernier évènement, précise le secrétaire général Tangara, il y a eu des coups de feu ici, et plusieurs étudiants ont été blessés, certains sont mêmes jusqu’à présent à l’hôpital, suite à l’affrontement du 4 au 5 mars dernier. C’est terrible ici. Le 10 février dernier, souligne Tangara, il y a eu un étudiant qui a été attaqué aussi et laissé dans du sang. Dans cet environnement là, dit Tangara, on ne sent pas à l’aise. De ce fait, dit-il, on s’est vu obligé de réagir. Et entre temps, martèle Tangara, nous avons envoyé pratiquement cinq rapports circonstanciés des faits à notre hiérarchie. Et jusqu’à présent, il n’y a pas eu de réponse adéquate. Les personnes qui sont à l’origine de ces étudiants sont identifiées. « Il y a notamment un étudiant qui a déjà blessé plus de quatre de ses camarades, il est formellement identifié et son nom est communiqué aux responsables hiérarchique universitaires et sécuritaires (la police, au Rectorat, le Ministère, etc.) Mais et lui et les autres ne sont jamais inquiétés », a déclaré Tangara. En plus de tout ça, a fait savoir Tangara, on a tenu un conseil de discipline à la suite de la mort d’un étudiant l’année dernière. A la suite de ce conseil là, regrette Tangara, il y a des étudiants qui ont été renvoyés, d’autres ont été suspendus, mais qui reviennent encore dans l’établissement pour semer le désordre toujours. Actuellement, dit-il, le secrétaire du comité Aeem de la faculté d’Histoire et de Géographie a fini son parcours, il n’est plus étudiant, mais reste toujours secrétaire général du comité AEEM. Ça aussi, indique Tangara, est un problème que nous avons souligné. Là aussi, aucune mesure n’a été prise. Donc, poursuit Tangara, au vu de tous ces éléments là, suite à la réunion des enseignants du 9 mars dernier, décidé de suspendre les activités pédagogiques, jusqu’à ce que ces personnes là que nous avons nommés dont nos responsables connaissent, qu’il y ait des mesures contre ces personnes là, pour qu’on soit en sécurité. «Dans cet environnement d’insécurité, il est impossible de travailler. On ne peut pas travailler sans sécurité. Que tout le monde joue sa part des contributions, notamment les autorités qui montrent une incapacité notoire à prendre leurs responsabilités pour mettre fin à cette situation qui empêche les autres de travailler. Les violences entre clans de l’AEEM n’épargnent personne ici, ni le personnel administratif, ni les étudiants qui ne sont pas concernés par cette guerre économique des membres de l’Aeem.
Concrètement, insiste Tangara, il n’y a les réponses que nous voulons. « Nous voulons par exemple que les personnes qui sont identifiées, qu’elles soient interpellées. Mais nous regrettons que quand on fait appel à la police, elle nous dit qu’il faut que la police retrouve ces gens connus de tous avec des machettes à la main. Pour nous, ça ne doit pas poser un problème. La Brigade d’investigation est là pourquoi ? Aussi quand il y a les mouvements, on appelle tout le temps la police, mais elle vient toujours en retard. Et les fauteurs de troubles sont au courant quand la police arrive. Ces gens ne sont jamais inquiétés. Pourquoi ?»