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Crise scolaire : Moustapha Guiteye, l’argent et le mépris du corps enseignant
Publié le vendredi 13 mars 2020  |  Le Point
Marche
© aBamako.com par Sissoko
Marche des syndicats de l`éducation signataires
Le Mercredi 11 mars 2020. Bamako. Les syndicats de l`éducation signataires ont marché pour exiger l`application de l`article 39 de la loi 007 du 16 janvier 2018
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Etre enseignant au Mali, ne fait pas bonne presse, tant ce corps est victime d’énormes stéréotypes et de préjugés. Avec une crise qui a eu des conséquences fâcheuses sur le système éducatif l’année dernière. L’on croyait que les démons de cette crise ont été tous exorcisés, mais c’était une erreur. Pour la simple raison que cette crise qui a commencé à saper l’année académique 2019-2020, vient de prendre une autre tournure avec le Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC). Son secrétaire général Moustapha Guiteye a préféré l’argent au détriment de la noble lutte syndicale, pour couper l’herbe sous le pied de ses collègues.

L’enseignement est donc devenu fonction mal aimée, méprisée, dégradante, voire répugnante par la population dans sa grande majorité. On sollicite les services de l’enseignant, mais peu, sont ceux-là qui le servent, ou, qui, embrassent par amour et de façon volontaire le métier d’enseignant de nos jours.

Au nom d’une éducation de masse, la qualité fut sacrifiée. N’importe qui (des diplômés n’ayant pas le profil, des sans diplômés, des individus n’ayant même pas le niveau de la 8eme année fondamentale), étaient tous acceptés pour exercer le métier d’enseignant.

Face à la dévalorisation, à la clochardisation du métier d’enseignant, à la gestion calamiteuse des écoles par les collectivités décentralisées, à la baisse catastrophique des niveaux, à l’ouverture anarchique d’écoles privées échappant à tout contrôle, à des pratiques malsaines et dégradantes qui se passent dans l’espace scolaire et universitaire (trafic de notes, notes sexuellement transmissibles, l’érection de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) en mafia, etc.), les syndicats d’enseignants doivent se sentir interpellés.

Qui mieux que les enseignants, précisément leurs syndicats doivent comprendre que l’école, qui est leur raison d’être, est sérieusement menacée ? A cet effet, les syndicats d’enseignants doivent s’assumer afin de sauver l’école de la déchéance.
Cependant, pourront-ils relever ce défi dans la désunion sur fond de mésentente et de rivalité ?

Avec une telle déchirure, l’énormité de forces dont disposent les syndicats d’enseignant est semblable à un colosse aux pieds d’argile. Il est grand temps que les dirigeants des syndicats d’enseignant se ressaisissent en mettant au-dessus de tout l’intérêt supérieur des enseignants et de l’école. Cette rivalité entre leaders syndicaux est une grande perte pour le monde enseignant, car contribue à la dispersion des forces.

En effet le clan Moustapha Guiteye vient de montrer à la face des Maliens qu’il est un syndicaliste qui se souci de l’avenir de l’école. Car selon lui leur décision est de sauver l’école malienne. Mais pourquoi n’avait-il pas pensé à cela des mois plus tôt ? Etait-il dans un coma profond l’année dernière et au début de cette année scolaire quand la grève a été déclenchée par les centrales syndicales dont le SNEC est parti prenant ?

Il faut arriver à taire les divergences et les querelles de leadership qui ne profitent nullement au monde enseignant. A quoi bon de se calomnier, de mentir sur l’autre, de se tirer dans le dos ? Travailler en vue d’un rapprochement, voire d’une unité est un impératif. On n’est jamais assez fort tout seul, l’union fait la force. La promotion du leader syndicaliste n’est pas condamnable, car avant d’être syndicaliste, le syndicaliste est d’abord un travailleur, et en tant que travailleur, chacun a droit à la promotion. Mais cela doit se faire dans les règles de l’art, c’est-à-dire, selon la compétence et le mérite. Par exemple, enclencher un mouvement de grève, mettre la pression sur les pouvoirs publics par le chantage ou l’intimidation, et profiter pour se faire une part belle est condamnable, malhonnête et indigne de la part d’un leader syndical.

Alors que le syndicalisme ne soit pas pour les dirigeants un escalier pour l’ascension, c’est-à-dire, un moyen de promotion, mais qu’il soit un instrument au service de l’amélioration des conditions de travail et de vie des militants. L’Etat se réconforte ainsi dans sa politique de diviser pour mieux régner, et n’hésite pas à exploiter les malentendus et rivalités entre syndicats contre les enseignants.

A .D
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