L’élue du parti présidentiel a claqué la porte à la veille des législatives. Une conspiration en serait à l’origine alors qu’elle fut omniprésente au cœur de l’actualité pour sa localité qu’elle entend servir sous d’autres couleurs.
Mme Diallo Aissata Touré Diallo n’est plus du RPM. Départ surprise quand on sait que la députée de Youwarou occupait un poste très sensible : la tête de la commission des affaires étrangères. Il est donc compréhensible que les leçons n’ont pas été retenues des conclusions de la conférence extraordinaire des cadres du RPM en début d’année. Ce jour-là , les acteurs clés du parti au pouvoir ont prévenu sur d’éventuelles divergences de vues à même de diviser la famille des tisserands . Allusion faite aux batailles rangées çà et là lors des législatives de Novembre 2018 finalement avortées. Hélas , ils verront partir une vingtaine d’élus dont la majorité à l’ASMA. Destination qui ne sera pas celle d’Aissata Touré qui va en couleurs propres.
Mosahat Youwarou est le mouvement qui porte la candidature de la patronne de la diplomatie parlementaire actuelle : il signifie Mouvement de Soutien aux Actions de l’Honorable Aissata Touré. Des sources locales indiquent qu’il regroupe toutes les sensibilités politiques sans distinction. La Présidente du Réseau des Parlementaires pour les questions de migration est restée à la tête de sa commission durant 7 ans. Elle fut des missions des 3 premiers ministres qui se sont rendus dans la zone. Une première avec Abdoulaye Idrissa Maiga accompagné d’une dizaine de ministres et les présidents de la Haute Cour de Justice et de l’Assemblée nationale. Même chose avec Soumeylou Boubeye Maiga suivi de 4 ministres et l’actuel PM Boubou Cisse qui ira avec 5 ministres.
Depuis son élection en 2013 jusqu’à la fin du mandat en cours, Aissata Touré n’aura jamais été remise en cause par ses pairs. Chaque mois de Novembre, le bureau est renouvelé et les mandats sont d’une année. Bien que permanente à l’extérieur du fait de son poste, la Vice-présidente du réseau des femmes parlementaires a toujours été proche de sa base. Seulement, plusieurs militants du RPM relevant de sa section ont vu les choses autrement : pour eux, être député signifie systématiquement voyager à travers le monde. Une mauvaise interprétation qui a aiguisé les appétits de certains pourtant des protégés d’hier. Cela va de soi dans une localité où il n’y a qu’un seul siège à pourvoir. On ne peut s’empêcher de faire le lien entre son départ et la démission de son époux. L’Ambassadeur du Mali en France, Toumani Djimé Diallo, dont la sortie récente devant le sénat français, a provoqué une crise diplomatique qui a conduit à son retour au pays. Dans une période si délicate pour son époux , il est certain que n’importe quel âme préférait abandonner tout l’or du monde pour soutenir sa seconde moitié. Les questions restent quand même posées sur sa sortie fracassante au niveau du Senat français sur l’attitude des militaires de l’ex Serval. Même lors de l’interpellation du gouvernement au sujet des crises du centre à Koulogo et Ogossagou, Mme Diallo a pris son courage à deux mains pour dénoncer ce qui ne va pas. Ainsi, le parti présidentiel aura eu en son sein une cadre à fond sur sa mission, réservée et discrète. Il est évident que si la députée Aissata Touré est candidate, c’est que les populations de Youwarou y trouvent leur compte.
On attend donc de voir ce que son mouvement nous réserve durant la campagne dans une localité où il y a en tout sept candidatures.