La réglementation, la professionnalisation des opérateurs du secteur de la publicité et la sécurisation des recettes publicitaires sont des préoccupations pour l’Office de radiodiffusion et de télévision du Mali (Ortm) et le Groupement professionnel des agences de communication du Mali (Gpac). Les deux structures décident de cheminer ensemble pour que la publicité puisse faire vivre son homme. C’est dans ce cadre que Salif Sango (directeur général de l’Ortm) et Sidy Dagnoko (président du Gpac) ont signé, le mardi 10 mars 2020, une convention de partenariat en présence du ministre de la Communication, Yaya Sangaré et du président du Conseil national du patronat du Mali (Cnpm), Mamadou Sinsin Coulibaly.
Le président du Groupement professionnel des agences de communication du Mali (Gpac), Sidy Dagnoko, a fait savoir que la signature de la convention de partenariat entre le Gpac et l’Ortm rentre dans le cadre du processus de réglementation et de professionnalisation du secteur de la publicité en vue de mettre l’accent sur la performance, la mobilisation des recettes publicitaires, la transparence, pour que le secteur soit une activité “qui ne se fait plus par défaut mais par des personnes qui en font un métier et qui doivent pouvoir en vivre et que cela puisse avoir un impact sur l’ensemble de la chaîne pour que tous ceux qui sont impliqués dans le processus en amont et en aval puissent sentir les bienfaits de la publicité à travers une nouvelle dynamique”.
Ce processus a permis d’avoir des lois, un Décret, une convention portant gestion de l’espace publicitaire à Bamako. Et il restait un dernier élément dans ce processus qui est l’accord entre les agences professionnelles de publicité et l’Ortm. Cette convention de partenariat vient d’être signée par les deux structures. Et selon le président du Gpac, cette convention permet d’établir des rapports fructueux entre l’Ortm et les agences du Gpac. Parce que, a-t-il signalé, la convention permet de préciser les périmètres d’intervention et les engagements (financiers, juridiques, méthodes d’évaluation, le mécanisme d’application du système financier entre les deux corporations) de toutes les parties et la mobilisation et la sécurisation des recettes publicitaires.
“La convention va nous permettre de mobiliser et de sécuriser davantage de recettes publicitaires. Ce qui permettra de les faire profiter aux professionnels de la publicité, aux médias car la publicité fait vivre l’ensemble des corps de métier. Et il était normal que la télévision nationale puisse sentir cela à travers sa mobilisation de recettes. La convention va permettre de construire l’avenir. Si chaque partie joue son rôle et chacun assume sa responsabilité en respectant la convention, il n’y a pas de raison que nous ne puissions pas constater les bienfaits de cette convention”, a-t-il indiqué.
Salif Sanogo : “Le Gpac et l’Ortm sont indispensables à la sphère médiatique et publicitaire du Mali”
Salif Sanogo, le directeur général de l’Ortm, a dit qu’à l’Ortm ils souhaitent aller loin dans le partenariat qui est un mariage de raison et d’amour. “Le Gpac et l’Ortm sont comme l’hydrogène et l’oxygène qui constituent l’eau qui est indispensable à la vie. Le Gpac et l’Ortm sont aussi indispensables à la sphère médiatique et publicitaire du Mali. Quand on parle de médias, on parle avant de tout de publicité car sans publicité aucun média ne saurait vivre. Et au niveau de l’Ortm, la publicité compte pour plusieurs milliards de Fcfa. La publicité est donc un aspect stratégique sur lequel nous veillons particulièrement” a-t-il fait remarquer.
Pour lui, le partenariat signé est dynamique et clair. Il espère que la convention soit bénéfique au Gpac et à l’Ortm. “L’Ortm s’engage à respecter toutes les clauses conclues dans la convention. Et l’Ortm ne traitera désormais qu’avec les agences agréées. Cela est très important car la nouvelle loi nous impose de travailler avec les agences agréées. Nous prenons l’engagement de respecter à la lettre ce qui a été conclu dans la convention”, a-t-il promis.
Les vérités de Mamadou Sinsin Coulibaly du Patronat
En tant que témoin de la signature de l’accord entre l’Ortm et le Gpac, Mamadou Sinsin Coulibaly (le président du Patronat du Mali) a remercié le ministre de la Communication pour la médiation de son département dans la conclusion de la convention qui, à ses dires, “est un vrai partenariat public-privé qui doit être un exemple pour les autres départements ministériels du Mali”.
Il a promis que le Cnpm participera à la bonne organisation et au bon fonctionnement de la convention. Comme à l’accoutumée, il a craché ses vérités en appelant ses collaborateurs du secteur privé à être vertueux pour le respect strict de la convention. Et cela, d’après lui, commence par le paiement des impôts et taxes pour sécuriser les recettes de l’Ortm. Il a espéré que le partenariat Ortm-Gpac (partenariat public-privé) permettra d’augmenter le budget de l’Ortm. Et si cela ne n’arrivait pas, a-t-il dit, la signature de la convention n’aura servi à rien. Il a attiré l’attention du ministre de la Communication que les journalistes de la presse écrite et de l’audiovisuel, depuis l’avènement de la démocratie au Mali, n’arrivent pas à vivre de leur métier. Et à son entendement, le modèle économique choisi depuis 1992 en est la cause. Ce modèle économique ne permet pas aux journalistes, aux animateurs et aux investisseurs maliens de vivre de leur travail. “Monsieur le Ministre, les opérateurs du secteur privé ne vivent pas de leur métier. Réfléchissons ensemble pour trouver un modèle économique pour sécuriser les personnes qui travaillent avec nous et sécuriser aussi les personnes qui veulent venir investir dans le secteur privé. Parce que le Mali est en retard et à la traîne de la libéralisation du marché. Monsieur le ministre, nous ne vivons pas de notre métier. Réfléchissons ensemble pour que demain tout le monde puisse vivre dignement de son travail”, a-t-il dit.
Après la signature de la convention, Yaya Sangaré, le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, a expliqué que la signature de la convention est une satisfaction pour son département et les acteurs du secteur de la publicité car elle était tant attendue par l’Ortm et le Gpac. Pour lui, la signature de la convention permettra de sécuriser les recettes publicitaires au niveau de l’Ortm et lui permettra de se consacrer à sa mission principale d’information, de sensibilisation, d’éducation et de promotion des cultures maliennes. Elle permettra à l’Ortm de mieux connaître ses partenaires du Gpac. Il a invité l’Ortm et les agences du Gpac d’honorer et d’appliquer les clauses de l’accord, surtout le paiement des frais de prestation par les agences.
“Le mariage scellé ne pourra résister que quand chacun honore ses engagements. J’invite donc les agences de communication publicitaire à respecter le nouveau partenariat afin que l’Ortm puisse rentrer dans ses droits et que le Gpac puisse travailler dans un partenariat dynamique. J’invite les deux parties à travailler dans ce sens afin que les autres étapes que nous voulons construire ensemble puissent être bâties sur des engagements solides pour une nouvelle relance de l’Ortm et des agences du Gpac”, a-t-il préconisé.