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Au second tour de la présidentielle malienne, "IBK" donné favori
Publié le dimanche 11 aout 2013  |  Reuters


© Autre presse par DR
Ibrahim Boubacar Keïta à Sikasso, Niena, Bougouni, Ouelessebougou
Jeudi 17 juillet 2013.


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Keïta part favori, Cissé en challengerLe vainqueur devra reconstruire et consolider la paixIl devra aussi supprimer la "politique du consensus"Résultats attendus en milieu de semaine

Les Maliens élisent dimanche leur président au second tour d'un scrutin pour lequel Ibrahim Boubacar Keïta, un ancien Premier ministre qui ne mâche pas ses mots, part favori face à son rival Soumaïla Cissé qui joue la carte de la compétence technique pour redresser un pays appauvri par la crise et plusieurs mois de guerre contre les islamistes.
Les 21.000 bureaux de vote doivent ouvrir à 08h00 GMT dans tous le pays. Les électeurs se trouvent surtout dans le sud du Mali où vivent 90% des 16 millions de Maliens et d'où est originaire Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK.
Candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), l'ancien Premier ministre a obtenu près de 40% des suffrages au premier tour, le 28 juillet, sur la promesse de restaurer l'ordre et de rétablir l'honneur d'un pays qui a pu s'enorgueillir dans le passé d'être un îlot de stabilité dans une région instable.
Sur les 25 candidats ayant été éliminés au premier tour, 22 ont apporté leur soutien à IBK, qui est âgé de 68 ans. Pour avoir réprimé des manifestations d'étudiants et des grèves quand il était à la tête du gouvernement, il s'est acquis une réputation de fermeté.
Son rival du Nord, Soumaïla Cissé, de l'Union pour la République et la démocratie (URD), a obtenu un peu moins de 20% des suffrages le 28 juillet. Voulant donner l'image d'un technicien expérimenté, il promet une réforme du système éducatif, des changements dans l'armée et la création de 500.000 emplois.
Originaire des environs de Tombouctou, Soumaïla Cissé, 63 ans, a été ministre pendant une grande partie des années 90 et notamment ministre des Finances. Il a également passé sept années à la tête de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) au Burkina Faso voisin.
Les résultats officiels devraient être annoncés en milieu de semaine prochaine, le temps de récupérer les données des bureaux de vote les plus reculés. Tout en étant le troisième producteur d'or d'Afrique, le Mali reste un des pays les plus pauvres.
Des cartes d'électeurs et du matériel de vote ont également été distribués dans les camps de Maliens réfugiés dans les pays voisins, en Mauritanie, au Burkina Faso et au Niger. Ensemble, ces trois pays accueillent 170.000 réfugiés.
DIFFÉRENCES DE PERSONNALITÉ
Le vainqueur du scrutin supervisera une enveloppe de trois milliards d'euros d'aide étrangère promise pour reconstruire le pays, après l'opération Serval lancée en janvier par la France, l'ancienne puissance coloniale, pour soustraire le Nord désertique à l'emprise des rebelles liés à Al Qaïda.
Le nouveau chef de l'Etat devra aussi s'attaquer à une corruption endémique et construire une paix durable avec les Touaregs du Nord après des décennies de soulèvements sporadiques, deux problèmes qui, combinés, ont conduit à l'éviction du président Amadou Toumani Touré à la faveur d'un coup d'Etat militaire en mars 2012.
C'est à la faveur de la désorganisation qui avait suivi le putsch que les groupes islamistes s'étaient emparés de la partie nord du pays et menaçaient d'aller jusqu'à la capitale, Bamako.
La France a fait pression pour que les élections aient lieu rapidement. Elle est en train de retirer ses 3.000 hommes déployés dans le pays et de transmettre le relais à force de maintien de la paix de l'Onu, la Minusma, dont les 12.600 hommes se déploient progressivement.
Beaucoup au Mali ont espoir que la présidentielle permettra de changer le système en vigueur de "politique du consensus" par laquelle Amadou Toumani Touré se conciliait ses opposants politiques en leur offrant des postes au gouvernement sans mettre en oeuvre les réformes nécessaires, discréditant son gouvernement aux yeux des électeurs.
"Je pense que nous allons voir un changement", estime Chris Fomunyoh, spécialiste de l'Afrique au National Democratic Institute à Washington. "Les différences de personnalité entre les candidats sont si grandes que celui qui perdra, quel qu'il soit, créera une véritable opposition."
IBK a su se mettre en phase avec le sentiment populaire en évitant de critiquer ouvertement les auteurs du putsch, gagnant se faisant le soutien tacite de l'armée. IBK a aussi montré patte blanche aux puissants religieux musulmans dont plusieurs ont décidé de soutenir sa candidature.
Les opposants de Soumaïla Cissé, qui a, lui, condamné le coup d'Etat, l'accusent de défendre une classe politique corrompue qui a conduit le pays à la crise.

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