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Crise scolaire: Certains enseignants méritent-ils d’exercer ce noble métier ?
Publié le lundi 16 mars 2020  |  le triomphe
Marche
© aBamako.com par Sissoko
Marche des syndicats de l`éducation signataires
Le Mercredi 11 mars 2020. Bamako. Les syndicats de l`éducation signataires ont marché pour exiger l`application de l`article 39 de la loi 007 du 16 janvier 2018
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La lutte syndicale est un droit dans un État démocratique, mais franchir le Rubicon au point de semer le désordre dans la cité est le signe qu’il ya un esprit sorcier qui anime certains éducateurs. En effet un bras de fer oppose le gouvernement et la synergie syndicale regroupée au sein des syndicats signataires du 15 octobre 2016 qui sont au nombre de douze. Ce bras de fer reste lier à la non-application de l’article 39 que les enseignants exigent avant de lever le mot d’ordre de grève qui dure déjà plus de deux mois. Des citoyens sont divisés sur cette crise qui n’a que trop duré.

Pour se faire entendre, les syndicats d’enseignants ont organisé plusieurs manifestations qui ont été encadrées par la police malienne ce qui a permis d’éviter les débordements. Dans la sous –région en matière de maintien d’ordre la police malienne est citée en exemple. Mais malheureusement le mercredi 11 mars lors de la marche organisée par la synergie les choses ont tourné au vinaigre.


L’itinéraire de la marche n’a pas été respecté par nos éducateurs. La marche devait commencer à la place de la liberté pour finir au niveau du monument de l’indépendance. Certains manifestants n’ont rien voulu entendre et ont décidé de forcer le cordon mis en place par les forces de l’ordre pour foncer sur la cité administrative qui héberge aussi la primature. Malgré plusieurs sommations verbales, les enseignants n’ont rien voulu entendre.
Les policiers ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes, pour riposter les éducateurs ont jeté des cailloux sur les policiers. On assista alors à une véritable intifada au point qu’on se croirait dans une rue de Gaza. Bilan deux enseignants grièvement blessés, des véhicules de la police endommagés, neuf enseignants interpellés au commissariat du premier arrondissement certains particuliers ont été victimes de dommages collatéraux, car leurs véhicules qui étaient stationnés dans la cour de l’INPS ont été endommagés.
Quelle mouche a piqué ceux qui sont les repères de la société pour agir de cette manière ? C’est la question qui continue à hanter l’esprit des Maliens. Pour Amagaraye Guindo enseignant à la retraite, ce comportement des enseignants n’augure pas des lendemains meilleurs. Pour le doyen à l’époque dans la cité l’enseignant était la référence, il était le sage dès qu’il intervient les esprits se calment.


Selon Guindo, malgré les crises de salaire, l’éducateur transmettait le savoir avec enthousiasme. Amadou Maiga un vieux soudeur plus remonté dénonce le mode de recrutement des enseignants.
Le sexagénaire dit ne pas être surpris par le comportement de certains enseignants qui à l’en croire ne méritent pas d’exercer ce métier de sacerdoce. Pour lui l’enseignement a été victime des politiques d’ajustement structurel qui a eu pour conséquence la fermeture pendant un bon moment des écoles de formation. Résultat, quand les démocrates sont venus au pouvoir pour combler le vide, ils ont recruté des bouchers, des menuisiers qui savaient lire et écrire. Il a fallu attendre les années 2000 pour voir les écoles de formation renaitre.
Le niveau a connu une certaine évolution grâce au concours des collectivités. Et Amadou Maiga de poursuivre, problème même ceux qui sont formés pour exercer quittent quand, ils trouvent un autre emploi. Pour conclure le soudeur de dire que le manque de niveau associé au manque de volonté ont fini de mettre l’école malienne à genou. Pour Mohamed Toure instituteur depuis plus de dix ans, l’État doit faire de l’éducation sa priorité après la sécurité et la santé. Il tance le pouvoir en affirmant que pour qu’un pays soit émergent, il faut un système éducatif performant.


Les temps sont durs reconnait Mohamed Toure à cause de l’insécurité qui affecte l’économie nationale, mais le gouvernement doit mettre de l’eau dans son vin en privilégiant le dialogue. Toure de condamner les violences du mercredi qui a-t-il dit n’honore ni les enseignants ni la police qui servent tous le pays. Le peuple malien dans son ensemble souhaite voir le pouvoir et les syndicats de l’enseignement se mettre d’accord pour une sortie de crise pour le plus grand bonheur de tous.
Oumou Cissé
Source: Le Triomphe
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