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Une justice aux ordres du politique ? : Au ministre Malick Coulibaly
Publié le mardi 17 mars 2020  |  Arc en Ciel
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© aBamako.com par FS
Visite d`une délégation de la CNDH à Fana
Une délégation de la CNDH avec à sa tête, le président Malick Coulibaly a rendu visite à Fana le 30 Mai 2018, afin de s`enquérir de la situation des Droits de l`Homme dans la localité.
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L’indépendance de la justice exige de renforcer l’état de droit. Et, cela passe par la primauté de la loi, la répression des tentatives d’annexion du champ judiciaire surtout par les politiques.
Le Mali a été secoué par l’affaire politico-judiciaire de l’auteur du coup d’Etat de mars 2012, Amadou Haya Sanogo, (en liberté provisoire), et de celle de Mahmoud Dicko. Dans ces affaires, certains observateurs de la scène politique pointent du doigt une justice aux ordres du politique. Cette faiblesse de la justice malienne est confirmée puisque le pays perd deux places pour reculer à la 106e place (sur 118 pays) dans l’indice de l’état de droit, publié mercredi 11 mars 2020 par le World Justice Project.

Face à toute ses dérives, l’urgent serait de s’interroger sur comment peut-on renforcer l’indépendance de la justice dans cette situation d’immixtion du politique à la chose judiciaire ?

Monsieur le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, la toute première chose à faire pour renforcer l’indépendance de la justice, c’est d’aller vers la bonne formation des magistrats. Comme le dirait l’autre : « la question de la responsabilité des magistrats est cruciale ». En effet, il est nécessaire de renforcer la formation des magistrats afin que dès l’école, ils s’attachent totalement à la loi. Pour y arriver, les règles de la formation devraient évoluer de manière à valoriser davantage l’indépendance de la justice et en faire une norme sacrosainte. De plus, les valeurs d’équité, d’impartialité et d’intégrité devront être inscrites au nombre des normes sacrosaintes du magistrat. Dès l’école, les magistrats devraient s’approprier ces normes et en faire leur credo.

Le 2e point a trait au renforcement de l’état de droit. Nous ne cesserons jamais de le rappeler : « L’indépendance de la justice exige de renforcer l’état de droit. Et, cela passe par la primauté de la loi, la répression des tentatives d’annexion du champ judiciaire surtout par les politiques et l’adhésion des citoyens à l’état de droit ».

Monsieur le ministre, nous ne vous apprenons rien. La situation critique de notre pays, doit vous pousser à prévoir des sanctions à l’encontre de toute personne qui tenterait d’annexer le champ judiciaire ou d’influencer un magistrat.

Enfin, est-t-il nécessaire de rappeler que si l’adhésion des politiques à la réforme de la justice est nécessaire, il n’en demeure pas moins que l’adhésion des magistrats aux principes qui consacrent l’indépendance de la justice est impérative.

Abdoul Kader Diarra

(Juriste)
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