BRUXELLES - La Commission européenne a décidé lundi d`accroître de 40 millions d`euros son aide humanitaire au Sahel, confronté à une nouvelle crise humanitaire qui menace 18 millions de personnes.
"Le temps presse car le pic de la crise est attendu dans quelques semaines", a déclaré la commissaire chargée de la coopération internationale, Kristalina Georgieva, à l`issue d`une réunion internationale sur la crise au Sahel à Bruxelles.
En débloquant 40 millions d`euros supplémentaires, l`Union européenne porte à 337 millions son aide pour faire face à la famine qui menace huit pays, du Sénégal au Tchad.
"Il s`agit de sauver des vies" alors que la "période de soudure" --entre la fin des réserves de vivres de la campagne précédente et la nouvelle récolte en octobre-- a déjà commencé avec plusieurs semaines d`avance. "Les réserves de céréales sépuisent et les populations nont dautre choix que de vendre leurs animaux et leurs outils agricoles et de consommer les céréales destinées aux semis", a expliqué Mme Georgieva devant la presse.
Plusieurs ONG, dont Oxfam, Action contre la faim (ACF) ou Avaaz, ont exhorté lundi la communauté internationale à "agir avant qu`il ne soit trop tard" pour "combler le déficit des besoins financiers" nécessaires. Ces derniers ont été évalués à 1,6 milliards de dollars par l`ONU mais "seuls près de 700 millions ont été mobilisés", selon elles.
La crise, liée au déficit pluviométrique, est aggravée cette année par les conséquences de la guerre de Libye de 2011 et l`instabilité politique au Mali, où quelque 400.000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile.
Au delà de l`urgence, la réunion de Bruxelles a été l`occasion de lancer une nouvelle initiative internationale sur le long terme, baptisée AGIR Sahel (Alliance Globale pour l`Initiative Résilience).
"Son objectif est de briser le cercle vicieux des crises en mettant en place des systèmes agricoles plus rationnels", a déclaré le commissaire chargé du Développement, Andris Piebalgs.
L`UE et les ONG soutiennent déjà de nombreux programmes, notamment d`"argent contre travail", où les villageois sont payés pour améliorer les conditions de culture ou de stockage des récoltes.