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Mali – Sécurité : 92% des Maliens confiants en les FAMa
Publié le mardi 17 mars 2020  |  Le Tjikan
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
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La Friedrich Ebert Stiftung (FES) a procédé, ce jeudi 12 mars, à la présentation de son onzième numéro de l’enquête d’opinion dénommée «Mali-Mètre». C’était à l’hôtel Radisson-Blu. L’enquête a révélé que 92% des populations font confiance aux forces armées de défense et de sécurité pour la sécurisation des personnes et des biens, contre 7% qui pensent le contraire. Cette minorité est enregistrée à Kidal, avec (63,6%), et dans une moindre mesure à Tombouctou, avec (27,3%).

Selon Christian Klatt, représentant résident de la FES, cette enquête s’est déroulée du 12 au 26 novembre 2019 dans le district de Bamako et l’ensemble des capitales régionales, y compris Kidal, Ménaka et Taoudénit. D’après lui, elle a porté sur les préoccupations nationales et régionales, les défis et priorités, l’appréciation des institutions, la justice et la bonne gouvernance, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, la stabilisation et sécurisation du pays, le dialogue national inclusif, la «vérité, justice et réconciliation» et les perspectives.



A l’en croire, Mali-Mètre est un instrument d’analyse sociopolitique qui a pour but non seulement de recueillir les perceptions et les opinions politiques des populations maliennes, mais aussi de les porter à la connaissance du public, notamment des décideurs politiques et la population.

Sidiki Guindo a présenté la méthodologie utilisée pour le sondage, basée sur une échantillon représentative, à travers la méthode des quotas, sur la population cible qui était de 18 ans, tous sexes, tous âges et niveau d’instruction. Abdourhamane Dicko, directeur de programme FES, a procédé à la présentation du rapport. Selon lui, l’enquête a concerné au total 2186 personnes âgées de 18 ans ou plus sur plusieurs préoccupations nationales et régionales. À ses dires, cette année encore, les tendances des dernières enquêtes se confirment. La sécurité, le chômage des jeunes et la pauvreté continuent d’être perçus par les répondants comme les défis actuels majeurs. D’après lui, de nombreux répondants sont plus pessimistes sur les années à venir qu’ils ne l’étaient lors de la dernière enquête.



Sur la situation générale du pays, il dira qu’au regard des 12 derniers mois, les deux tiers (65,9%) de la population pensent que la situation générale du pays s’est détériorée, contre dix pour cent (9,6%) qui estiment qu’elle s’est améliorée et environ le quart (24,3%) qui juge qu’elle est restée la même.

Les défis majeurs du Mali restent, dit-il, prioritairement la lutte contre l’insécurité (50,2%), la lutte contre le chômage des jeunes (49,5%), la lutte contre la pauvreté (45,9%) et la gestion du problème du Nord (41,9%).

Selon le rapport, dans la lutte contre l’insécurité, le niveau de confiance aux forces de défense et de sécurité connaît un essor considérable car, 92% des citoyen (ne)s ont confiance en elles, contre 7% qui ne leur font pas confiance, sans incidence significative sur le sexe, le niveau d’instruction ou l’âge. La minorité qui n’est pas satisfaite est surtout enregistrée à Kidal où 66% des enquêté (e)s ont déclaré être non satisfaits et 29% sont sans opinion. Les principaux reproches faits aux FAMa proviennent d’une minorité (7%) qui cite: « Elles ne sont pas bien armées » (22,1%), « elles ne sont pas bien formées » (20,1%), « elles sont inefficaces (ou ne font pas leur travail) » (13,8%), « elles sont négligentes » (11,6%) et « elles manquent de volonté et de bravoure » (10,1%).



D’autres reproches comprennent essentiellement, « la corruption » (33,8%), « elles sont inefficaces (ou ne font pas leur travail) » (16,8%) et « elles ne sont pas bien armées » (11%), sans incidence assez significative selon le sexe, l’âge ou le niveau d’instruction. Ces reproches aux forces de sécurité sont surtout enregistrés à Mopti (54,5%), Bamako (46,2%), Kayes (39%) et Taoudénit (34%). A Ménaka, elles « manquent de volonté et de bravoure”, (60%).

Cependant, sur les partenaires internationaux, 78% des citoyen(ne)s estiment être non satisfaits de la Minusma, contre 16% qui le sont et 6% sont sans opinion. (54,1%), des populations reprochent à la Mission de « ne pas protéger les populations contre la violence des groupes armés et les terroristes », puis dans une moindre mesure, (34,4%) sont d’accord « être complice des groupes armés » et 25,2% estiment qu’elle «se protège elle-même ».

Aussi, 79% des citoyen(ne)s sont insatisfaits du travail de Barkhane dans la lutte contre le terrorisme au Mali, contre 13% qui pensent le contraire et 8% sont sans opinion. Selon le rapport, les personnes enquêtées lui reprochent surtout d’« être complice des groupes armés » (57,7%) de « ne pas protéger les populations contre la violence des groupes armés et les terroristes » (53,5%) et moins fréquemment, « se protéger elle-même » (24,5%) et « soutenir la partition du pays » (21,1%).

Confiance aux institutions du pays

Sur cette préoccupation, notamment au niveau de satisfaction des actions du président de la République dans la gestion du pays, le rapport indique que 62% des enquêté(e)s sont insatisfaits de ses actions contre 37% qui se disent satisfaits. Par rapport à Mali-Mètre 10, la proportion des non satisfaits a augmenté de 17 points et celle des satisfaits a régressé de 18 points. Par localité, la proportion de la population satisfaite des actions du président est surtout enregistrée à Taoudénit (62,6%) et à Sikasso (61%).

Concernant l’opposition politique, les citoyen(ne)s sont, dans leur majorité (61%), insatisfaits de ses actions, contre 24% qui sont satisfaits et 15% sans opinion. En comparaison avec Mali-Mètre 10, le taux des satisfaits a augmenté de 2 points. Les citoyen(ne)s satisfaits des actions de l’opposition politique sont majoritaires à Tombouctou (60%) et Taoudénit (53,2%) ; et les plus insatisfaits sont enregistrés à Kidal (80%), Ségou (73%) et Mopti (69%). Au niveau de l’assemblée nationale, 74%, des citoyen(ne)s ne sont pas satisfaits des actions des députés, contre 18% qui sont satisfaits et 9% sans opinion. Par rapport à Mali-Mètre 10, la proportion des non satisfaits des actions des députés a augmenté de 14 points.



À noter que la majorité (59,2%) des citoyen (ne)s estime que le rôle des députés à l’Assemblée nationale est autre chose que « voter les lois » ou « contrôler l’action gouvernementale ». Cette opinion est surtout partagée à Sikasso (69%), Ségou (68,6%) et Bamako (66,1%), et plus par les femmes (72,2%) que les hommes (46,5%). En outre, la grande majorité (71,5%) de la population pense que les députés ne font que valider les décisions du gouvernement, contre 13% qui estiment que les députés contrôlent l’action gouvernementale et 16% sont sans opinion. Et concernant l’exécutif, la majorité des citoyen (ne)s n’est pas satisfaite à 63% de la gestion du gouvernement, contre 35% qui sont satisfaits.

Moussa Sékou Diaby / Le Tjikan
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