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Le Mali vote pour élire son président, "IBK" favori
Publié le dimanche 11 aout 2013  |  Reuters


© aBamako.com par SA
Election présidentielle : Le candidat Ibrahim Boubacar Keita (IBK) en campagne à ACI 2000


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Keïta part favori, Cissé en challengerLe vainqueur devra reconstruire et consolider la paixIl devra aussi supprimer la "politique du consensus"Résultats attendus en milieu de semaine (Avec début du vote, citations d'électeurs)

Les Maliens ont commencé à voter dimanche pour élire leur président au second tour d'un scrutin pour lequel l'ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta part favori face à son rival Soumaïla Cissé.
Le vainqueur supervisera une enveloppe de trois milliards d'euros d'aide internationale pour reconstruire un pays affaibli par la crise et plusieurs mois de guerre contre les islamistes. Il devra aussi lutter contre la corruption et conclure la paix avec les rebelles touaregs.
Dans le quartier de Badalabougou, à Bamako, des dizaines d'électeurs ont défié la pluie torrentielle pour se presser dès l'ouverture des bureaux de vote, à 08h00 GMT, devant l'école Mamadou Guindo, transformée en centre électoral.
"C'est mon devoir de voter", a expliqué Moussa Sidibé, un étudiant de 25 ans, qui a été le premier à glisser son bulletin dans l'urne. "J'espère que le nouveau président fera des problèmes de l'éducation, de l'emploi des jeunes et de la santé ses priorités."
Au total, 21.000 bureaux de vote doivent accueillir quelque sept millions d'électeurs, la plupart se trouvant dans le sud du pays où vivent 90% des Maliens et d'où est originaire Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK.
Candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), l'ancien Premier ministre a obtenu près de 40% des suffrages au premier tour, le 28 juillet, sur la promesse de restaurer l'ordre et de rétablir l'honneur d'un pays qui a pu s'enorgueillir dans le passé d'être un îlot de stabilité dans une région instable.

Sur les 25 candidats ayant été éliminés au premier tour, 22 ont apporté leur soutien à IBK, qui est âgé de 68 ans. Pour avoir réprimé des manifestations d'étudiants et des grèves quand il était à la tête du gouvernement, il s'est acquis une réputation de fermeté.
"QUAND IBK DIT NON, C'EST NON"
"Je vais voter pour IBK", a déclaré Tidjane Sylla, 28 ans, un commerçant du principal marché de Bamako, presque tout entier acquis à la cause de l'ancien Premier ministre. "C'est un homme de parole. Quand il dit non, c'est non!"
Le rival d'IBK, Soumaïla Cissé, de l'Union pour la République et la démocratie (URD), a obtenu un peu moins de 20% des suffrages le 28 juillet. Voulant donner l'image d'un technicien expérimenté, il promet une réforme du système éducatif, des changements dans l'armée et la création de 500.000 emplois.
Originaire des environs de Tombouctou, Soumaïla Cissé, 63 ans, a été ministre pendant une grande partie des années 90 et notamment ministre des Finances. Il a également passé sept années à la tête de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) au Burkina Faso voisin.
Les résultats officiels devraient être annoncés en milieu de semaine, le temps de récupérer les données des bureaux de vote les plus reculés. Tout en étant le troisième producteur d'or d'Afrique, le Mali reste un des pays les plus pauvres.
Des cartes d'électeurs et du matériel de vote ont également été distribués dans les camps de Maliens réfugiés dans les pays voisins, en Mauritanie, au Burkina Faso et au Niger. Ensemble, ces trois pays accueillent 170.000 réfugiés.
Le vainqueur du scrutin devra reconstruire le pays après l'opération Serval lancée en janvier par la France, l'ancienne puissance coloniale, pour soustraire le Nord désertique à l'emprise des rebelles liés à Al Qaïda.
PARIS VEUT PASSER LA MAIN
Le nouveau chef de l'Etat devra aussi s'attaquer à une corruption endémique et construire une paix durable avec les Touaregs, deux problèmes qui, combinés, ont conduit à l'éviction du président Amadou Toumani Touré par un coup d'Etat militaire en mars 2012.
C'est à la faveur de la désorganisation qui avait suivi le putsch que les groupes islamistes s'étaient emparés de la partie nord du pays et menaçaient d'aller jusqu'à la capitale, Bamako.
La France a fait pression pour que les élections aient lieu rapidement. Elle est en train de retirer ses 3.000 hommes déployés dans le pays et de transmettre le relais à force de maintien de la paix de l'Onu, la Minusma, dont les 12.600 hommes se déploient progressivement.
Beaucoup au Mali ont espoir que la présidentielle permettra de changer le système en vigueur de "politique du consensus" par laquelle Amadou Toumani Touré se conciliait ses opposants politiques en leur offrant des postes au gouvernement sans mettre en oeuvre les réformes nécessaires, discréditant son gouvernement aux yeux des électeurs.
"Je pense que nous allons voir un changement", estime Chris Fomunyoh, spécialiste de l'Afrique au National Democratic Institute à Washington. "Les différences de personnalité entre les candidats sont si grandes que celui qui perdra, quel qu'il soit, créera une véritable opposition."
IBK a su se mettre en phase avec le sentiment populaire en évitant de critiquer ouvertement les auteurs du putsch, gagnant se faisant le soutien tacite de l'armée. Il a aussi montré patte blanche aux puissants religieux musulmans dont plusieurs ont décidé de soutenir sa candidature.
Les opposants de Soumaïla Cissé, qui a, lui, condamné le coup d'Etat, l'accusent de défendre une classe politique corrompue qui a conduit le pays à la crise.

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