Mardi dernier, le palais de Koulouba a abrité un véritable conseil extraordinaire de combat de prévention contre le coronavirus. C’était donc une réunion extraordinaire du Conseil Supérieur de la Défense Nationale selon le communiqué officiel.
Autour du président Keïta, les ministres concernés, les experts du Comité Scientifique du ministère de la Santé et des Affaires sociales et ceux de la Défense. Il s’agissait donc de parler et convenir des mesures à arrêter dans la perspective de contrer la pandémie. On ne parle pas de cas positif avéré puisque tous les cas suspects notifiés dans notre pays sont testés négatifs. Une grosse enveloppe de plus de 6 milliards de nos francs est positionnée. Mieux, la suspension de tous les vols commerciaux en provenance des pays touchés (Exception faite aux cargos transportant les marchandises). La fermeture des écoles publiques, privées, confessionnelles allant de la maternelle aux supérieures y compris les medersas pour les trois semaines à venir. La suspension des regroupements publics, ateliers, colloques, séminaires et meetings populaires. L’interdiction jusqu’à nouvel ordre des regroupements à caractère social, sportif, culturel et politique de plus de cinquante personnes, sous réserve des gestes-barrières. Il s’agit des cérémonies de mariages, des baptêmes, des funérailles. La fermeture jusqu’à nouvel ordre des bars, restaurants et boîtes de nuit.
Serions-nous vraiment au cœur d’une autre guerre qui épargnerait honorablement les législatives ?
De tout ce qui précède, il ne ferait l’objet d’aucun doute. Le Mali est entré en guerre et se prépare à des attaques frontales contre cet ennemi invisible, insaisissable qui fourmille dans le voisinage immédiat. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Seulement que, deux questions reviennent depuis la publication des mesures adoptées à l’occasion de ce conseil :
La confusion que crée la fermeture de toutes les écoles publiques alors déjà fermées à l’exception du supérieur pour raison de grève qui promettait le durcissement pour plus de deux semaines.
La non-mention des législatives. Auront-elles lieu ? Le Conseil Extraordinaire de Défense de ce mardi-là n’en parle pas. Devrions-nous nous attendre à une nouvelle mesure de report de ce scrutin qui rassemblerait autour des urnes des centaines et des centaines de personnes pour de très longues heures ?
Attendons encore.
Coronavirus et scrutin législatif
Penserait-on à son report ?
Le coronavirus a cerné notre pays. Pas un seul pays du voisinage qui ne soit pas frappé ou sous sa menace.
Pour une réponse efficace à hauteur de la menace, les autorités du pays ont décidé de le contrer en annonçant des mesures qui entreraient en vigueur illico presto. Les écoles, les bars, les restaurants et night-clubs sont fermés pour un temps déterminé qui, ne dépasserait pas les trois semaines en attendant de voir. Ce n’est pas tout, les regroupements de personnes à caractère sportif, culturel, politique ou social de plus de 50 personnes sous du respect des gestes-barrières. Il s’agit des mariages, des baptêmes, des funérailles, qui ont eux aussi été frappés des mêmes mesures. Beaucoup d’autres restrictions pouvant efficacement faire dévier la trajectoire de la malédiction sur notre pays. Fini donc le temps où l’on se racontait des balivernes. Les pays musulmans seraient épargnés et que la maladie serait spirituelle, décidée à frapper les mécréants. Le coronavirus puisqu’il s’agit de lui, n’a pas tardé à mettre à leur place les auteurs de telles inepties. Désormais, c’est sur tous les pays du monde que plane sa menace. Riches ou pauvres, blancs, noirs, jaunes ou rouges. Maintenant que la vérité est établie sur l’acuité de la menace sur la terre entière, les autorités nationales prenant le taureau par les cornes sont passées à l’action. Mais le seul hic dans cette batterie de mesures décidées, c’est le maintien du premier tour des législatives de mars – avril, fiévreusement attendues. Le report de ces scrutins qui du début à la fin engagent de grandes foules inquiète dès l’instant où leurs tenues n’ont pas été prises en compte dans la batterie des mesures décidées par le Conseil Supérieur de la Défense. Le gouvernement attendrait-il d’en savoir davantage pour décider du sort à réserver à ces deux scrutins ?