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Edito : Que peut-on négocier avec le MNLA et Ansardine?
Publié le lundi 18 juin 2012   |  Le 22 Septembre


Première
© AFP
Première rencontre de la rébellion malienne du MNLA avec le médiateur Compaoré
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh (R), leader d`une équipe du Mouvement de libération nationale de l`Azawad (MNLA) parle aux journalistes avec les délégués touareg Ibrahim Ag Mohamed rebelles Asseley (C) et Hassane Ag Mehdy (L) à Ouagadougou


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Le 9 juin dernier, le Président Blaise Compaoré, médiateur de la CEDEAO dans la crise maliano-malienne, a rencontré une délégation du MNLA conduite par l’Honorable (disons plutôt le déshonoré) Ibrahim Ag Mohamed Assalat, colistier de Mme Haïdara Aïssata Cissé dite Chato à Bourem


Ce député à l’Assemblée nationale du Mali, passé de l’autre côté, continue de bénéficier de son salaire, qui tombe mensuellement dans son compte bancaire à Bamako. C’est bien lui le négociateur en chef du MNLA. Seulement voilà: le jour même où il était reçu par le Président du Faso, son mouvement rendait publique la liste du Conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad. Ibrahim Ag Mohamed Ag Salat est chargé des Azawadi de l’extérieur, des droits de l’homme et de l’action humanitaire.

Cinq jours après, cet organe exécutif de l’Azawad, présidé par Bilal Ag Achérif, était solennellement investi au Gouvernorat de la région de Gao. Où est donc le sérieux dans les négociations? Pendant que Blaise Compaoré tente d’établir un pont avec Bamako, le MNLA accélère les choses et s’installe de façon de plus en plus confortable. maliweb.net. Alors, que peut-on négocier avec des éléments disparates sur le terrain?

Certains parlent d’une hypothétique indépendance. D’autres défendent l’instauration de la Charia. Les adeptes de cette dernière sont en ce moment à Ouagadougou et attendent incessamment être reçus par le médiateur de la CEDEAO. C’est un autre député à l’Assemblée nationale, Alghabass Ag Intallah de Kidal, qui conduit la délégation des Jihadistes, incarnés par Ansardine.

Blaise Compaoré peut-il réussir cette négociation sans impliquer à la fois Bamako et le Collectif des élus du Nord ou celui des ressortissants du Nord? La réponse est non. D’entrée de jeu, le médiateur se doit d’être ferme: l’intégrité du territoire malien n’est pas à négocier et la laïcité du pays, conformément à la Constitution, doit être préservée. Tout autre langage n’est qu’hypocrisie.

Après ces deux vérités, le reste peut être mis sur la table: le pardon du peuple, à travers une loi d’amnistie, la réhabilitation politique et militaire des membres de deux organisations, à travers un Accord de réconciliation, de paix, de tolérance, lequel devrait être pratique et fonctionnel.

La grande problématique est de savoir si les combattants, à l’issue de négociations éventuellement concluantes, intégreront pour certains, ou réintégreront pour d’autres, les forces armées et de sécurité? C’est, à notre avis, le talon d’Achille de ces négociations. La situation est aujourd’hui très compliquée. Et l’on ne peut pas imposer sa vision quand on est en position de faiblesse.

C’est pourquoi nous insistons sur le fait que la meilleure issue, la plus favorable pour en terminer pour du bon avec cette rébellion cyclique, demeure une intervention militaire étrangère, sous drapeau onusien. Le Conseil de Sécurité de l’ONU a d’ailleurs demandé à la CEDEAO et à l’UA de mieux peaufiner leur stratégie pour le chronogramme et les coûts de l’opération et au gouvernement malien de demander officiellement l’envoi de troupes.

Cette solution est plus prometteuse qu’une négociation avec des partenaires peu sincères, qui ne comprennent que le seul langage de la force.

Chahana Takiou

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