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Nianian Aliou Traore, présidente l’association des femmes de la presse malienne (AFPM) : “Nous voulons que l’Afpm soit une référence pour la nouvelle génération”
Publié le samedi 21 mars 2020  |  Aujourd`hui
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Officiellement créée le 5 mars 2019, l’Association des femmes de la presse malienne (Afpm) vient de souffler sa toute première bougie. Une première année riche en activités. Afin de faire le faire le bilan de cette première année d’existence, nous avons rencontré la présidente de l’Afpm, Nianian Aliou Traoré, qui se dit fière du bilan satisfaisant engrangé en une année d’existence. En plus du bilan annuel, Nianian nous parle également, dans cet entretien, entre autres sujets, des difficultés auxquelles l’Afpm est confrontée, les projets et ambitions de l’Association.
Aujourd’hui-Mali : Comment se porte aujourd’hui l’Afpm ?

Nianian Aliou Traoré : L’Afpm se porte très bien et nous venons d’avoir une année d’existence car l’association a été créée le 5 mars 2019. Nous venons de célébrer ce premier anniversaire le 5 mars dernier, au cours d’une cérémonie de remise de dons aux veuves et orphelins des FAMAs. Comme vous le savez, le thème national de ce 8 mars est placé sous le signe du soutien aux FAMAs. L’Afpm se porte bien et nous sommes dans les activités.

Comment jugez-vous le bilan d’une année d’existence de l’Association ?

C’est un bilan satisfaisant compte tenu des réalités du pays et au regard du fonctionnement habituel des associations au Mali. Au cours de cette première année, nous avons eu à mener beaucoup d’activités en apportant ainsi notre partition au développement socio-économique de notre pays. Nous avons fait de nombreuses donations et nous avons activement participé à une campagne de lutte contre l’émigration irrégulière. Nous avons mené pendant au moins six mois une campagne contre l’émigration clandestine aux côtés du ministère en charge de ces questions.

Au cours du mois de la Solidarité, nous avons fait de nombreuses donations, notamment à une mosquée dans un quartier périphérique de Bamako. Aussi, dans nos différentes rédactions, nous participons à l’épanouissement de la femme et de la jeunesse. Nous avons eu à visiter des écoles de journalisme, notamment l’Ecole de journalisme et des sciences de la communication du Mali et une université privée.

L’objectif était de partager notre expérience avec la jeune génération de journalistes. Nous avons eu des audiences avec des institutions de la République. Par exemple, nous avons été reçues par la présidente de la Cour constitutionnelle qui nous a accueillies avec les 9 sages de la Cour constitutionnelle. C’était tout un honneur pour notre association et une fierté de rencontrer la présidente de la Cour qui est une figure emblématique de l’autonomisation et de la responsabilisation de la femme dans notre société. L’Afpm est jeune, mais très active.

Quelles sont les difficultés auxquelles l’Afpm est confrontée ?

La difficulté majeure est le manque de moyens. Par exemple, nous manquons de fonds pour nous offrir un siège avec bien sûr du matériel et un personnel qu’y travaille. Il est vrai que nous ne pouvons pas être là-bas parce que nous travaillons toutes dans nos organes respectifs, mais nous aurions aimé employer des gens. Ce qui serait une source de revenus pour eux.

D’autres difficultés, c’est l’accès aux autres associations et aux aides cédées aux femmes parce que nous avons eu à adresser plusieurs lettres à des ministères, mais nous n’avons reçu aucune réponse favorable à ces correspondances. Nous comptons sur cette contribution pour aller aider les femmes qui travaillent dans les champs à la main dans les régions, les femmes rurales avec qui nous sommes en contact, à travers notamment les femmes journalistes et membres de l’Afpm qui sont dans les régions. J’avais même placé mon mandat sous ce thème-là, mais par manque de moyens nous n’avons pas pu réaliser ce projet qui nous tient tellement à cœur, mais nous espérons le réaliser au cours de la nouvelle année qui s’ouvre.

Dites-nous ce qui fait la force de l’Afpm aujourd’hui et ce qui la démarque des autres associations, notamment celles de femmes ?

Déjà l’action que nous avons eu à mener pour la célébration du 8 mars en allant offrir des vivres aux veuves et aux orphelins des FAMAs tombés sur le front, notamment à Sokolo, est à saluer. Je pense que cela est un grand geste qui peut inspirer d’autres associations féminines. Ce qui nous démarque des autres associations, c’est notre implication individuelle. Chaque membre de l’association est engagé et est prêt à tout pour l’atteinte des objectifs de l’Afpm. Pour preuve, n’ayant pas bénéficié d’assez de soutien, nous avons nous-mêmes décidé de cotiser la modique somme de 10.000 Fcfa par personne pour pouvoir venir en aide à ces veuves et orphelins des soldats et nous en sommes fières.

Quels sont les projets de l’Afpm pour la nouvelle année qui démarre ?

L’Afpm a beaucoup de projets, mais celui qui nous tient vraiment à cœur, c’est l’organisation des états généraux de la presse féminine afin que nous soyons davantage responsabilisées lors de la célébration du 8 mars. On se rend compte que, malheureusement, l’opinion des femmes journalistes n’est pas prise en compte.

Pas comme nous le souhaitons en tout cas et nous, l’Afpm, nous allons essayer d’avoir ces états généraux de la presse féminine et partager les idées. Voir comment on peut faire. Nous voulons aussi parler de la condition générale des femmes dans les rédactions par ce que nous ne sommes jusque-là pas satisfaites par rapport aux postes de décisions. Par exemple, à l’Ortm, nous n’avons que deux directrices régionales. Nous avons peu de femmes aux postes de décisions. Nous voulons que cela change, notamment dans la presse écrite avec beaucoup plus de directrices de publication. Nous ne sommes pas féministes, mais nous pensons qu’il y a une place qui nous revient.

Quelles sont les ambitions de l’Afpm ?

Notre ambition, dans un premier temps, est de maintenir l’Afpm sur la bonne lancée qu’elle connait actuellement. Nous voulons que cette lancée soit plus dynamisée. Nous voulons que l’Afpm soit une référence pour la nouvelle génération. Déjà, nous avons beaucoup d’étudiants qui nous ont approchées pour nous dire qu’ils souhaitent s’inspirer de notre expérience. Ce qui est important. Nous voulons vraiment consolider cet acquis. Nous voulons surtout une synergie commune avec nos sœurs et nos mamans qui sont dans d’autres associations de femmes pour parler de la femme, de la condition féminine afin d’améliorer nos conditions. Dans l’immédiat, nous demandons l’accompagnent du gouvernement. Nous voulons que le gouvernement nous voie comme des femmes battantes qui sont prêtes à aller au front. Nous avons besoin de sa confiance et de son accompagnent pour l’atteinte de nos objectifs.

Quel est votre message à l’endroit des femmes dans le cadre de la Journée internationale de la femme (8 mars) ?

Je dis tout simplement aux femmes de se battre. La femme a son rôle à jouer dans la société. La femme est le socle de la société et le Mali traverse une situation sans précèdent de son histoire et je pense que les femmes ont beaucoup à jouer dans la résolution de cette crise.

Quel sera votre mot de la fin ?

Je dis bonne fête de 8 mars à toutes femmes du monde. Personnellement, je ne suis pas 8 mars par ce que je pense que la femme doit être célébrée tous les jours et qu’une journée n’est pas assez pour célébrer la femme. Elle doit être célébrée au quotidien.

Réalisée pour Youssouf KONE
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