Le nom du président de la République sera-t-il déterminant dans le jeu électoral en cours à Gao ? Du début jusqu’au bout, en tout cas, IBK risque de coller au scrutin du 29 Mars. La semaine dernière, il était sur toutes les lèvres à Gao car les tenants de la liste Rpm accusaient leurs principaux adversaires de trafic d’influence avec le soutien présumé de Koulouba. De là à leur disputer la bénédiction de la présidence de la République, il y a qu’un pas que la section RPM de Gao n’a point hésité à franchir, en revendiquant plus de proximité avec l’ancien président du BPN appelé aux fonctions présidentielles en 2013. Il faut dire par ailleurs que c’est une histoire d’accusateur lui-même blâmable à son tour. Et pour cause, en ficelant la liste de candidature du parti présidentiel pour les législatives 2020, le nom d’IBK s’était déjà invité dans la conférence élective. Par le biais notamment de la tendance hostile à toute combinaison avec le parti de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga. En clair, pour justifier son refus de s’allier à l’Asma, le secrétaire général de la section Rpm de Gao, A Diakité, avait dit à qui voulait l’entendre que l’instruction lui était venu de là-haut de ne pas cheminer le candidat Arboncana Boubeye Maïga.
La religion au-dessus de l’Etat
Il s’agit de l’épisode le plus intrigant du bouclier préventif que les autorités maliennes ont érigé contre la pandémie de la Coronavirus. Dans le chapelet de mesures édictées pour ce faire la religion et le culte ont été ouvertement épargnées et ont mérité de faire l’objet d’un traitement particulier. Le Gouvernement et ses porte-voix l’ont d’ailleurs clairement mentionné dans le
communiqué ayant sanctionné son conseil Défense et qui énumère les précautions à observer. Il est question notamment d’éviter les rassemblements humains et convergences de masse, dont l’interdiction ne saurait toutefois produire l’effet préventif escompté si elle est sélective et épargne les prières collectives par exemple. Mais, selon toute évidence, la crainte de fâcher les milieux religieux – musulmans en particulier – est une fois de plus passée par là. Après les génuflexions et autres actes d’allégeance aux leaders influents desdits milieux, la démarche met en exergue – s’il en est besoin – la grande frilosité qui caractérise le pouvoir politique sur le domaine du culte dominant. Chaque fois qu’une décision est susceptible d’affecter la religion musulmane, la précaution est de mise et atteint même souvent les dimensions d’une autocensure très contrariante pour notre système démocratique et les principes pompeux qui le sous-tendent. Le hic est qu’aucune voix protestataire, dans la forêt de formations politiques, ne s’est élevée contre cette soumission de l’Etat. Ils cautionnent tous, par conséquent, une dérive qui attestent de l’inconsistance de la laïcité au nom de laquelle leur pays mérite l’assistance de la communauté internationale contre la menace islamiste.
La Rédaction