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Arrestation Des Braqueurs Du Sergent De Police Salif Koné : De Sérieux Doutes Sur La Sincérité Des Procédures Conduites Par La Brigade De Recherche De La Gendarmerie Du Camp I
Publié le mardi 24 mars 2020  |  Le Pays
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© Autre presse par DR
police malienne
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Dans une de nos parutions, nous annoncions : « Auteurs de plusieurs braquages dans le secteur de Lassa (commune IV du District de Bamako) : Le policier Salif Koné en service au GMS et son complice surpris en pleine opération par la population ». Quelques jours seulement après leur incarcération à la Maison Centrale d’Arrêt (MCA) sur la base d’un Procès-verbal établi par la Brigade de recherche de la Gendarmerie du Camp I, l’affaire vient de connaitre d’autres développements qui disculpent le policier et jettent de sérieux discrédits sur la procédure conduite par la gendarmerie. En effet, le Commissariat de police du 17e Arrondissement, dirigé par le Commissaire Divisionnaire Seydou Coulibaly alias Zarawana, a procédé à l’arrestation d’une bande de braqueurs qui affirment être les auteurs du braquage du jeune policier dans le quartier de Lassa. Ainsi, l’arme et plusieurs objets du jeune policier ont été retrouvés sur eux.

De sources policières, dans la nuit du vendredi 6 mars dernier, le Sergent de police Salif Koné en service au Groupement Mobile de Sécurité-Maintien d’ordre (GMS-MO) avait quitté son service pour se rendre à son domicile à Lassa. Et de poursuivre qu’en cours de chemin, il a été victime de braquage, le dépossédant ainsi de sa moto Djakarta, son téléphone portable de marque Tecno L8 +, son arme de poing de service de marque Norinco et divers objets se trouvaient dans son sac.

Cherchant désespérément une occasion pour se rendre au poste de police de Samé afin de faire une déclaration, il s’est adressé, dans un premier temps, à un groupe de jeunes qui se trouvaient justes à quelques encablures du lieu du braquage. Ces derniers ont été insensibles à son cri de cœur en affirmant qu’ils n’ont la clé d’aucun des engins garés. Face au refus suspect de ces jeunes, le policier victime de braquage a continué son chemin jusqu’à ce qu’il rencontre le jeune Amadou Sylla qui a accepté finalement de le transporter au poste de police pour qu’il fasse sa déclaration.

Toujours selon nos sources, en cours de chemin, le policier et son bienfaiteur ont signalé un motocycliste qui descendait de Lassa afin de lui demander s’il n’avait pas par hasard rencontré les deux braqueurs. Pris de panique, ce dernier a lancé une clameur publique. C’est ainsi que des jeunes surexcités ont surgi de tous les côtés pour encercler le policier et Amadou Sylla. Tandis que les uns voulaient appliquer la sentence populaire, la sagacité des autres a fini par emporter et ils ont été conduits à la gendarmerie du Camp I pour plus d’investigations.

Acharnement des gendarmes dans les procédures contre les autres corps

Des indiscrétions, le mobile étant tout trouvé et comme un règlement de compte, sans informer la hiérarchie du mis en cause, les gendarmes n’ont pas hésité à mettre le policier en isolement pendant trois jours, privé d’eau et de nourriture. Avant de le déférer devant le Procureur de la Commune III sur la base d’un procès-verbal peint d’une extrapolation sans pareille et sans la moindre investigation, dans lequel, la Brigade de recherche du Camp I de la gendarmerie retient contre eux les faits d’association de malfaiteurs, braquages avec violence et voie de faits. Pire, le policier en question a été gardé à vue et déféré devant le Procureur en tenue correcte. Quel mépris de la part de la Brigade de recherche pour les symboles de la nation ?

En mettant un innocent en prison sur la base d’une procédure bâclée et entachée d’irrégularités sur toute la ligne, l’incident était clos au niveau de la gendarmerie du Camp I, surtout que l’innocent n’est autre qu’un policier. Pourquoi cet acharnement des gendarmes dans les procédures contre les autres porteurs d’uniforme ? Dieu seul pourra répondre à cette question. Car, le constat est patent même au niveau des différents parquets et le malaise est très profond.

Selon l’adage largement partagé : « L’homme propose, Dieu dispose », la justice divine a décidé ainsi de rétablir les faits. Contre toute attente, dans la journée du samedi 14 mars dernier, de passage à Bagadadji, l’équipe de patrouille de la Brigade des Recherches du 17e Arrondissement, conduite par le Commandant de police Souleymane Sidibé alias Division, a pourchassé deux suspects, qui ayant aperçu le véhicule de la police avaient pris la clef des champs.

Après une course poursuite, l’un répondant aux initiales D.D a été interpellé. Fouillé sur place, il a été trouvé en possession d’une arme de poing de type Norinco (exclusivement une dotation du Ministère de la Sécurité et de la Protection civile).

Retirer la qualité d’OPJ au Chef BR du Camp I pour manquement aux règles de procédure

Conduit au Commissariat et interrogé par le Commissaire adjoint, Moussé M’Baye, sur la provenance de l’arme, il a d’abord déclaré, l’avoir reçu par l’entremise d’un de ses cousins, qui a pu s’échapper au moment de son interpellation. Après avoir rassemblé toutes les pièces du puzzle, il a finalement reconnu avoir pris part au braquage du Sergent de Police Salif Koné, perpétré dans la nuit du 6 mars 2020 à Lassa. Et de préciser : ” Je suis agent d’une société de gardiennage de la place, le vendredi 6 mars 2020 était mon jour de repos. Comme d’habitude, aux environs de minuit, je suis allé me poster à la montée de la colline de Lassa, en compagnie de mon cousin. Aux environs de 01 heure du matin, pendant qu’un motocycliste se dirigeait vers nous, nous l’avons pris au dépourvu sous la menace d’une arme factice. N’ayant plus d’échappatoire, il a obéi aux instructions de mon acolyte qui l’avait pointé l’arme factice, en le mettant à plat ventre. C’est ainsi que nous l’avons minutieusement fouillé pour le déposséder de son téléphone portable, son argent, divers objets dans un sac. Surpris par une arme à feu qu’il portait, nous nous sommes rendu compte que c’est un policier. Cependant, nous avons accentué la pression, pour lui retirer ladite arme avant qu’il ne s’en serve, en plus de sa moto Djakarta. Sans aucune autre forme de transition, nous nous sommes directement rendus à Bagadadji pour bazarder ladite moto à 125.000 FCFA à un certain B.C alias « Le ». Le lendemain, nous nous sommes rendus au Malitel-da pour vendre le téléphone portable de la victime à 15.000 FCFA ».

Après ces révélations, une mission s’est immédiatement rendue à Bagadadji pour cueillir le receleur de la moto. Interrogé, celui-ci a sans ambages reconnu avoir effectivement acheté ladite moto avec les susnommés pour la revendre à un certain K.A qui a été à son tour arrêté le lendemain par la Brigade d’Investigation Judiciaire (BIJ) en possession d’une moto de couleur grise et portant exactement le même N° de cadre que celle du Sergent de police Salif Koné et mis à la disposition du Commissariat du 17e Arrondissement.

De nos investigations, il ressort qu’avec toutes ces preuves irréfutables, le Sergent de police Salif Koné et son bienfaiteur ont été victimes d’une procédure bâclée de la Brigade de recherche de la gendarmerie du Camp I. Ainsi, territorialement compétent pour se pencher sur le dossier des braqueurs du policier, le Procureur de la commune II s’est finalement dessaisi au profit de son collègue de la commune III afin d’accélérer la procédure de libération du Sergent de police Salif Koné et son compagnon, car c’est par les soins de ce dernier qu’ils avaient été placés sous mandat de dépôt.

Selon nos sources, les syndicats de la police comptent saisir les juridictions compétentes afin de retirer la qualité d’Office de police judiciaire (OPJ) au Chef de la Brigade de recherche de la gendarmerie du Camp I, parce sa démarche outrepasse toutes les règles procédurales.

Nous y reviendrons !!!

Mama PAGA

Source : LE PAYS
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