Le marché est envahi maintenant par la pomme de terre en provenance de Sikasso, Markala et Kati. Les vendeuses se frottent les mains.
La pomme de terre est cultivée au Mali depuis plusieurs années. La production de ce légume est généralement faite à Sikasso, Kati et Markala, qui sont les principales cuvettes de production de la pomme de terre. Ce tubercule est récolté le premier trimestre de chaque année au Mali.
En ce moment aux marchés, deux variétés de pommes de terre sont disponibles. La première, grosse et lisse est très prisée. Le kilogramme est cédé à 250 F CFA. La seconde, de taille moyenne, appelée “walankani” est vendu entre 175 et 200 F CFA le kilo.
Selon une vendeuse, la différence entre les deux variétés est que la lisse est un peu plus dure que le “walankani” quand on fait frire.
Le nouveau marché de Médine (Sougouni koura) est la “bourse” de la pomme de terre à Bamako. C’est le lieu d’échanges et de marchandages entre grossistes et détaillants.
Occupant un des magasins du marché, ce commerçant grossiste s’approvisionne à Kati et à Sikasso. “Nous avons des cultivateurs à ces endroits. Quand c’est la saison, on leur envoie des sacs pour les faire remplir”.
La pomme de terre est cédée prix bord de champs, 150 F CFA le kilo aux grossistes à Sikasso. Ils la conditionnent dans des sacs de 25 Kg vendus à 5 000 F CFA. A Bamako, ce sac est vendu à 6 500 F CFA. Les détaillants à leur tour revendent à 200 F CFA ou 250 F CFA le kilo.
Généralement, les Samedis sont consacrés aux transactions au nouveau marché de Médine. C’est ce jour qu’ont lieu les arrivages. Les grossistes passent la semaine à vendre.
Si les marchands de pommes de terre se frottent les mains, ils déplorent cependant un fléau : l’engrais qui change le goût et empêche la conservation. Selon Moussa Doumbia, commerçant, avec la chaleur, la conservation est difficile. “On peut les conserver pendant une semaine ou deux. Il faut tout de suite les consommer après car elles contiennent de l’eau”.
Comme Moussa Doumbia, la majorité des grossistes et détaillants étalent leur pomme de terre à l’air frais, le seul moyen de conservation à leur portée.
Comme autres difficultés, on peut citer les différends avec des clients qui marchandent les prix en deçà du raisonnable : “Nous sommes souvent obligés de leur donner à bas prix sinon les pommes de terre finiront par pourrir dans le sac et ce sera une grande perte pour nous”.