Rien ne va plus à Bamako - Sénou depuis que le ministre de l'équipement et des transports a adressé une correspondance à la société française SEGAP lui annonçant que la situation actuelle est favorable à la reprise du processus de mise en concession de l'aéroport de Bamako - Sénou. Après une assemblée générale suivie d'une rencontre avec le ministre Abdoulaye Koumaré, les deux mouvements syndicaux des aéroports à savoir celui des femmes et des hommes sont sortis de leur réserve. A la faveur d'une conférence de presse vendredi dernier Malick Sy et Mme Guikinè ont dénoncé cette tentative de reprise des discussions et se sont dits opposés à tout processus de concession.
En effet en 2012, le dossier de concession de l'aéroport a été confié à la société canadienne Lavalin par le régime d'Amadou Toumani Touré. Cette société était chargée de prendre en main les destinées de l'aéroport international de Ba-mako-Sénou dans le cadre du partenariat public-privé. Toutefois après les événements du 22 mars 2012, un des soumissionnaires, la société française SEGAP va introduire une requête en justice contre Lavalin. Cette démarche va aboutir puisque la Cour suprême va dessaisir les Canadiens du dossier au profit des Français.
C'est ainsi que le 18 juillet 2013 dans une correspondance adressée aujsrésident directeur gé-nç£p de SEGAP Christian Rognone, le ministre Abdoulaye Koumaré écrit ce qui suit : " je tiens à vous informer que la situation actuelle est favorable à la reprise du processus de mise en concession de l'aéroport de Bamako - Sénou. La reprise de la coopération technique et financière avec l'ensemble des partenaires traditionnels, la conférence pour la relance économique durable du Mali du 15 mai 2013 et l'arrêt № 040 du 23 février 2012 de la section administrative de la Cour suprême du Mali sont les facteurs déclencheurs du processus ".
Pour les deux syndicats, il n'est pas dans les prérogatives du gouvernement de transition de relancer le processus de concession de l'aéroport de Bamako Sénou qui ne relève pas des missions à lui assignées. L'une des raisons fondamentales qui motivent la décision de concession est le problème de gestion. Alors que de l'avis des deux syndicats, la gestion des ADM est jugée rigoureuse. Ils en veulent pour preuve la rentabilité dont l'entreprise a fait preuve depuis 2007. Son chiffre d'affaire est passé en 2000 de 4 milliards FCFA à plus de 8 milliards en 2011. Ce qui fera dire aux syndicats que la concession en cours n'a pas sa raison d'être. Pourquoi vouloir appliquer une décision de justice qui n'a pas vocation d'attribuer un marché ?
Pourquoi vouloir donner eh concession la seule entreprise publique malienne viable et fiable qui paye le plus d'impôts après les sociétés minières ? Pourquoi ne pas reprendre totalement toutes les concessions vu que les termes ont substantiellement changé ? Pourquoi vouloir faire contracter à l'Etat malien une dette pour achever les travaux de la nouvelle aérogare passagers (MCA) alors que la mise en concession de l'aéroport de Bamako est en cours ? Autant d'interrogations soulevées par les syndicalistes comme pour démontrer que la décision de concession doit tenir compte de certaines considérations.
En clair pour les syndicalistes, il n'est pas question que l'aéroport de Bamako soit bradé. Ils disent user de toutes les voies de recours pour l'empêcher. Aux dernières nouvelles, le ministre a invité les syndicats à lui faire parvenir leurs doléances.