Hier dimanche 11 août, les électeurs maliens se sont rendus aux urnes pour voter dans le calme et la sérénité comme ils l’avaient fait deux semaines auparavant, le 28 juillet. A Bamako où il a plu abondamment, l’affluence était moyenne, donc de nature à impacter négativement le taux de participation obtenu au premier tour, la capitale, avec ses 1.049.728 inscrits, étant la deuxième réserve électorale après Sikasso (1 .168.981 inscrits).
Mais l’essentiel est sauf. Ce scrutin, dont des Cassandres promettaient qu’il donnerait le coup de grâce à un pays à l’agonie, s’est bien tenu et, dans les jours voire les heures qui suivent, l’on devrait connaître le nom du troisième président démocratiquement élu de la troisième République. Qui qu’il soit, son agenda devrait s’articuler autour de l’instauration d’une paix durable au Nord du Mali, la réconciliation des cœurs et des esprits, le renforcement de la cohésion nationale, passage obligé pour rebâtir un Mali ébranlé dans ses certitudes, redonner confiance à ses enfants, les remettre au travail et créer de nouvelles espérances. Pour tout dire transformer un pays meurtri et déboussolé en un espace où il fait bon vivre.
Ce défi, qui n’est pas au-dessus de la capacité des Maliens, commence à partir de la proclamation des résultats de ce second tour. Le vaincu doit prendre son téléphone et appeler le vainqueur pour le féliciter. Par deux fois, le Sénégal voisin a été à cet égard exemplaire : en 2000, son président sortant, Abdou Diouf n’a pas attendu la fin du dépouillement des bulletins de vote pour congratuler son adversaire Me Abdoulaye Wade. L’histoire s’est répétée en 2012 lorsque celui-ci, les bureaux de vote à peine fermés, a téléphoné à son rival Macky Sall pour reconnaître sa défaite et lui souhaiter bonne chance.
C’est un scénario identique que nous aimerions voir au Mali. D’autant que les dernières heures qui ont précédé le second tour ont été, hélas, riches en sarcasmes et autres échanges peu amènes entre les deux candidats. Toute chose qui ne pouvait favoriser la tenue-il est vrai réclamée sur le tard – d’un débat télévisé.
L’amour et la soif de servir le Mali, que Soumaïla Cissé et IBK n’ont eu cesse de revendiquer avec plus de vigueur ces temps-ci qu’à l’accoutumée, valent bien ce sacrifice.