Face à la multiplication des attaques meurtrières, le gouvernement de Bamako souhaite dialoguer avec deux chefs terroristes. Sous la surveillance des militaires français de l'opération Barkhane.
Un chef d'Al-Qaeda ouvert publiquement au dialogue avec l'ennemi: ce cas de figure, quasiment inédit, pourrait-il atténuer la menace sécuritaire au Mali ? Abdelmalek Droukdel, l'émir algérien d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), groupe djihadiste actif dans toute la région sahélienne, a créé la surprise avec la diffusion, le 16 mars dernier, d'un document audio affirmant ceci : "Nous acceptons de négocier pour poser les bases de la libération de nos peuples." Ce message est en fait la réponse à une offre de main tendue par un imam rigoriste et très influent au sein de la société malienne, Mahmoud Dicko.
Une offre "officieuse", qui confirme cependant la fin d'un tabou : en au mois de février, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a reconnu que des contacts existaient bel et bien avec les djihadistes opérant au Mali. Un secret de polichinelle, en réalité : des tractations informelles, assurées par de discrets émissaires, ont eu lieu à plusieurs reprises, notamment pour des échanges de prisonniers. Car, depuis 2012, le pays est confronté à une crise insoluble, en dépit de l'intervention militaire française Barkhane et de la présence de la Minusma, la force de "maintien de la paix" de l'ONU. ... suite de l'article sur L’Express