Candidat à sa propre succession dans la circonscription électorale de Niafunké, le chef de file de l’opposition malienne et onze membres de son équipe de campagne pour les élections législatives sont portés disparus depuis le 25 mars 2020.
Soumaïla Cissé, il s’agit de lui, n’a pas bénéficié de liberté comme Mohamed Ag Ahmed dit Dofana, maire de Soumpi et candidat RPM aux élections législatives dans la même circonscription, enlevé le 17 mars et libéré le lendemain. Est-ce parce qu’ils ne sont pas du même calibre ? En tout état de cause, Soumi Champion et compagnons se trouvent toujours d’à les mailles de leurs ravissait qui ne sont autres qu’Amadou Kouffa et ses hommes. «Son garde du corps a été tué, deux autres membres de son entourage ont été blessés », a déploré devant la presse, à Bamako, Demba Traoré, secrétaire à la communication de l’Union pour la république et la démocratie (URD), lors d’une conférence, le lendemain de la disparition de leur président. «Au cours de leur enlèvement, il y a eu des tirs, deux personnes ont été blessées, et le garde du corps, touché par balle, est décédé», a-t-il explicité, ajoutant qu’aucune négociation n’a été engagée avec les ravisseurs et qu’aucune rançon n’a été demandée. Et d’annoncer la mise en place d’une cellule de crise avant de se réjouir de la visite du Premier ministre qui, selon lui, leur a fait part de la volonté du gouvernement de déployer tous les efforts possibles pour les rechercher.
Même si la direction du parti URD parle d’hommes armés non-identifiés sans donner de précision sur la personnalité des ravisseurs, le chef de file de l’opposition malienne, selon le gouvernement malien, a été enlevé par les hommes de la Katiba. C’est ce qu’a déclaré le ministre des Affaires étrangère, Tiébilé Dramé, sur les antennes de nos confrères de TV5-Monde. «Plusieurs indices laissent croire que Soumaïla Cissé a été enlevé par la Katiba de Macina, dirigée par le prédicateur Amadou Kouffa. Selon ces mêmes indices, ils sont en vie», a ajouté l’ex- directeur de campagne de Soumaila, avant d’exprimer le souhait de les voir libres.
En attendant, les premières tendances du vote d’hier, tout porte à croire que Soumaila Cissé, favori pour un second mandat à l’hémicycle, sera réélu étant entre les mains des djihadistes. C’est ce qu’on peut conclure de cet élément audio largement diffusé sur les réseaux sociaux, et dont l’authenticité reste à vérifier.
En effet, un homme qui dit être proche de la Katiba s’exprime sur l’enlèvement du président du l’URD. Après avoir qualifié Soumaila Cissé de « gros poisson », il l’a accusé d’être opposé à la volonté du Président IBK d’ouvrir des discussions avec les groupes djihadistes. «Nous ne sommes pas des démocrates. Maintenant qu’il est entre nos mains, il comprendra qu’il faut discuter avec nous », selon la voix qui met en garde la Minusma, Barkhane et l’Armée malienne contre toute tentative de libération de Soumaïla Cissé par la force. L’audio annonce la volonté des islamistes d’enseigner le Coran et les lois islamiques à Soumaila Cissé. Les djihadistes espèrent également sur l’argent en contrepartie de la libération de l’opposant malien. La voix annonce que Soumaila aura une grande barbe et sera couvert de poils». C’est dire que ce n’est pas demain la veille de la libération du chef de file de l’opposition, à moins que ça ne soit pas de force.