Chaque difficulté qui hante le pays est une occasion pour la CMA de remettre le couvert quant à ses prétentions autonomistes. Au détour de la pandémie du Covid 19 – parmi tant d’occasions par le passé -, la Coalition, sous la férule de Bilal Ag Asharif, et au mépris du représentant de l’Etat, vient de se prévaloir d’une opération dénommée Taghast, dont le dessein est de prendre le contrôle des mouvements et du trafic dans la zone. En plus de prévenir la pénétration du Coronavirus pour laquelle le soutien des autorités étatiques et des acteurs non-étatiques est sollicité, le nouvel instrument a également mission d’encadrer les autorisations de port d’arme et de lutter contre la prolifération des armes ainsi que le trafic illicite. En lieu et place des forces armées et de sécurité régulières dont les éléments ont été récemment accueillis à Kidal, Taghast va donc s’arroger les tâches suivantes entre autres : contrôler l’aménagement du territoire et l’occupation de domaine public, l’exploitation des ressources minières, traquer le narco-trafic, etc. En empiétant en définitive sur les prérogatives de l’Etat dont la souveraineté est constamment ressassée par les garants de l’Accord, la Cma aura probablement du même coup entrepris une grande opération de fuite en avant dans la protection des ses activités génératrices de revenus pointées du doigt dans le rapport d’un certain comité d’experts de l’Onu en même temps que ses connexions avec les milieux narco-Djihadistes.
Le président Ibk face à son penchant confessionnel
Entre le président de la République et ses amis de la confession dominante, les rapports sont loin d’être au beau-fixe et frôlent même le désamour. Pour sûr, on est à mille lieux de la lune de miel du début de règne, ponctué d’aveux mutuels et euphoriques d’empathie. L’avalanche de bisbilles a peine surmontables s’est davantage épaissie avec l’épisode du Coronavirus. Lequel aura révélé que l’audience d’IBK auprès des milieux confessionnels n’est plus assez retentissante pour leur arracher une approche commune de la gestion de cette pandémie dans les lieux de culte. Manifestement impuissant, la plus haute autorité de République en a été réduit à un aveu tacite en se contentant de murmure et d’expression de son mécontentement par des sous-entendus qui pèchent par le manque d’entregent. C’est la conséquence sans doute des relations trop complaisantes, familières et démystifiantes que le pouvoir a longtemps entretenues avec un monde de leaders religieux qu’il a par ailleurs lui-même contribué à renforcer au détriment des forces politiques. Mais si l’accession au trône devait passer par cette concession, il n’est pas étonnant qu’elle soit entretenue au prix de tel sacrifice.