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Elections législatives: Un taux de participation de près de 30%
Publié le mardi 31 mars 2020  |  aBamako.com
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de la Mission d’Observation Electorale de la Synergie
Bamako, Le 30 mars 2020 La Mission d’Observation Electorale de la Synergie a tenu une conférence sur les élection législatives
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La Mission d’Observation Electorale de la Synergie a animé un point de presse ce lundi 30 Mars 2020. Au cour de ce point de presse ils ont annoncés le taux participation des élections législatives du 29 mars 2020. Selon la Mission d’Observation Electorale de la Synergie le taux de participation tourne au tour de 30%. Ce taux prouve suffisamment que les électeurs ne sont pas sortie nombreux pour accomplir leur devoir de citoyenneté lors du scrutin.

lors de ce point de presse, une déclaration a été fait par Le Chef de mission de la Synergie Dr Ibrahima SANGHO dont nous vous livrons le contenu:




Conformemément à son rôle de contrôle citoyen neutre, impartial et professionnel, la Mission d’Observation Electorale (MOE) de la Synergie constituée de :

1. Pool d’Observation Citoyenne du Mali – POCIM, constitué de l’’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali (OBSERVATOIRE), le Groupe Pivot/ Droit et Citoyenneté de la Femme (GP/DCF), Le Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJ), les Volontaires pour le Mali (VPM) ;
2. AJCAD ;
3. CONSORTIUM ELE- DHQ, AMILS, JCM-PDH ;
4. CapDH
5. DONIBLOG ;
6. Malick KONATE, et
7. La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH).

A observé le 1er tour des législatives au Mali dont le scrutin s’est tenu le 29 mars 2020, dans un contexte marqué par d’importants défis organisationnels et sécuritaires.

La présente déclaration préliminaire de la MOE de la Synergie est une évaluation du contexte préélectoral et du jour du scrutin.

Elle est basée sur les activités et interactions des observateurs avec les différents acteurs et sur le déroulement du scrutin, le processus de dépouillement et le début de la centralisation des résultats.

La MOE de la Synergie ne saurait se prononcer que sur les observations effectuées à ce stade du processus et publiera ultérieurement un rapport final comprenant une analyse complète du processus.

RÉSUMÉ

Le scrutin législatif du 29 mars 2020 constitue une étape décisive dans le processus de consolidation de la stabilité politique et institutionnelle dans un pays fragilisé par une crise multidimensionnelle depuis 2012.

La campagne électorale a été fortement affectée par la détérioration des conditions sécuritaires et sanitaires dans le pays. Cette situation a limité fortement la capacité de mouvement des candidats et a même rompu l’égalité des chances entre eux.

Le scrutin a été organisé dans le respect du chronogramme électoral publié le 5 février 2020, par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation.

Le taux de remise des cartes d’électeur varie d’une région à l’autre, et selon les statistiques officielles est jugé satisfaisant dans l’ensemble.

Sur 562 candidatures reçues, 547 ont été retenues et 15 rejetées par la Cour constitutionnelle.

Les médias publics et privés ont pu couvrir le processus électoral de manière libre et sans entraves majeures.

La MOE de la Synergie comprend 83 Observateurs à long terme (OLT) et 1 145 Observateurs à Court Terme (OCT) couvrant les 55 circonscriptions électorales. Elle a mis en place son dispositif au sein de l’hôtel Radisson Blu, ACI 2000, Bamako.

Il faut noter que la Synergie, en partenariat avec l’Association Malienne des Interprètes en Langue de Signes, a déployé 45 observateurs sourds.

La Synergie a mis en place trois chambres dont les responsabilités et les rôles sont différents mais intégrés dans un dispositif d’alerte, d’analyse et de réponse au monitoring du processus électoral. Il s’agit de la Chambre de décisions (leaders de la société civile et de la CNDH), de la Chambre intermédiaire (analystes politique, sécurité, genre, handicap, électoral et juridique) et de la Chambre technique (les gestionnaires des données).

CONSTATS ET OBSERVATIONS


1. L’ouverture des bureaux de vote
ü 93,3% des bureaux de votes observés par les 1.145 observateurs de la Synergie ont ouvert à 8h.
ü 5,2% entre 8h et 8h15 ; et
ü le reste après 8h15.

2. La disponibilité du matériel
Les observateurs de la Synergie ont noté que le matériel électoral était disponible et en quantité suffisante dans la plupart des bureaux de vote observés. Cependant, la mission a constaté le manque de produits sanitaires et hygiéniques liés à la pandémie du CORONA Virus et de matériel électoral dans certains centres de vote.

3. Le personnel électoral
Dans la majorité des bureaux observés par les observateurs de la Synergie, le personnel électoral était au complet. Elle a par ailleurs observé des scènes d’intimidation ou d’enlèvement d’agents électoraux notamment dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal.

4. La présence des observateurs et des délégués des candidats
La présence des observateurs nationaux sur l’ensemble du territoire et celle de 2 observateurs de l’Union Européenne déployés à Bamako, ont été remarquées dans des bureaux de vote (BV). Ceux-ci avaient un libre accès aux BV et pouvaient exercer leur rôle sans restriction, à l’exception de quelques cas isolés où des observateurs ont été intimidés voire menacés. Les délégués des candidats ont également été déployés dans les bureaux de vote.

5. Le déroulement du scrutin
Dans les localités où le vote a eu lieu, le scrutin s’est globalement bien déroulé. Le secret du vote a été respecté dans tous les bureaux où les isoloirs étaient bien disposés. Les observateurs n’ont pas constaté une utilisation abusive des procurations (1,20%). Des cas d’achats de conscience, de spéculations sur les cartes d’électeur et de bourrage d’urnes ont été constatés.

6. La clôture et dépouillement
La loi dispose qu’à la clôture du scrutin, le dépouillement se fait immédiatement dans le bureau de vote et en public. Si dans la plupart des bureaux (96,4%) ces règles ont été respectées, les observateurs ont relevé que dans certains centres de Bamako, le public a été tenu à l’écart par les forces de l’ordre. Les opérations de dépouillement s’étant poursuivies dans la nuit, nos observateurs n’ont pas pu y prendre part en raison du couvre-feu en vigueur.

6. Les Média
La mission a noté une couverture médiatique pluraliste marquée par la partialité des médias publics et privés

Les médias ont généralement joui de la liberté de la presse.

La Haute Autorité de la Communication, dans son rôle de régulation des médias a entrepris avec l’Union des Radios et Télévisions Libres, un monitoring des médias avant et pendant le scrutin.

En ce qui concerne les médias sociaux, la Synergie a observé tout au long du processus des dérapages sur les médias sociaux comme la publication des affiches et des vidéos avant la date indiquée de l’ouverture de la campagne. Il a été observé une prolifération de fausses nouvelles diffusées à travers ces canaux en ligne.

La Synergie a mis à profit l’utilisation de ces médias nouveaux pour partager, communiquer et diffuser l’actualité du scrutin.

7. La Participation des femmes

La mission a noté que 51,20% des votants étaient des femmes.

La Cour Constitutionnelle dans le processus de validation des candidatures a visé l’article 60 (nouveau) de loi électorale qui dispose : « La déclaration de candidature, sous peine d’invalidation, doit comporter un nombre de candidats titulaires égal au nombre de sièges à pourvoir. Les listes de candidatures d’au moins trois (3) personnes présentées par les partis politiques, groupements de partis politiques ou regroupements de candidats indépendants, ne sont recevables si elles présentent plus de 70% de femmes ou d’hommes. Les candidats indépendants doivent choisir un titre différent de celui des partis politiques légalement constitués. Le titre du groupement de partis politiques ou de candidats indépendants doit être notifié au ministre chargé de l’Administration Territoriale au plus tard la veille de la clôture du dépôt des déclarations de candidature et figurer en tête de la liste des candidats présentée aux élections. »

8. La société civile
La société civile malienne a démontré sa capacité à s’impliquer dans l’organisation des élections mais aussi dans la sensibilisation des citoyens pour un climat de dialogue social, de réconciliation et d’apaisement.
La synergie déplore l’ambigüité des mesures du Conseil National de Défense sur les messages relatifs à la pandémie du COVID 19, qui a influé négativement sur certaines activités de la société civile.

9. La participation des personnes vivant avec handicap
Selon l’article 92 (Loi n°2018-014) de la Loi électorale : « Tout électeur atteint d’infirmité certaine le mettant dans l’impossibilité de faire son choix ou d’introduire son bulletin dans l’enveloppe ou de le glisser dans l’urne, peut se faire assister par un électeur de son choix. »
Ce scrutin a été marqué par une sensibilisation des personnes vivant avec un handicap notamment les personnes sourdes qui ont eu accès aux messages signés des candidats.

10. Les Recommandations

A ce stade de l’observation des élections législatives et pour améliorer les conditions de la poursuite des opérations, la mission recommande :

Au Gouvernement :
- de préserver les droits des électeurs et des candidats par leur sécurisation et la garantie de l’égalité de chance des candidats ;
- d’étendre les dérogations aux mesures de couvre-feu aux acteurs impliqués dans le processus électoral, notamment les agents électoraux et les observateurs ;
- de mettre un accent particulier sur la formation des agents électoraux aux procédures et règles en matière de tenue du bureau de vote et leur sécurisation ;
- de prendre des mesures pratiques afin de faciliter l’accès aux bureaux de vote aux personnes vivant avec handicap ;
- de mettre en œuvre les mesures de protection des agents électoraux, observateurs et électeurs contre le Coronavirus (COVID 19) et l’insécurité ;
- de poursuivre en lien, avec la société civile, les initiatives d’appels collectifs au calme des populations et de tous les acteurs politiques et réactiver le programme national d’éducation civique ;
- de créer les conditions pour l’effectivité des élections paisibles sur l’ensemble du territoire national.


Aux acteurs politiques :
- de poursuivre dans la voie du dialogue et de la concertation, le règlement de toutes les divergences pouvant naître du processus électoral ;
- de recourir aux juridictions compétentes pour le règlement de tout contentieux électoral.


Aux organisations de la société civile et à la CNDH :
- de poursuivre et intensifier son travail d’éducation civique et de sensibilisation de la population sur toute l’étendue du territoire malien ;
- d’appeler les leaders religieux à poursuivre leur appel à la cohésion sociale, aux respects des règles institutionnelles et électorales.

A la communauté internationale :
- de poursuivre et renforcer son appui multiforme aux acteurs locaux du processus électoral ;
- de renforcer son soutien technique et matériel aux autorités maliennes dans leurs efforts pour l’instauration de la paix et de la sécurité sur toute l’étendue du territoire ;
- d’encourager la coopération entre les Forces Armées Maliennes, les Forces de la MINUSMA, Barkhane et du G5 Sahel dans la coordination et la sécurisation du processus électoral.

La mission poursuit actuellement l’observation de la centralisation des résultats dans les cercles et le District de Bamako. Les procédures s’effectuent jusqu’à présent de manière transparente, avec la participation des représentants de candidats.

La MOE de la Synergie poursuivra l’observation dans les cercles, le District de Bamako et au niveau national jusqu’à l’annonce des résultats provisoires par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MATD).

La MOE de la Synergie salue les efforts du Gouvernement, de la CENI, de la DGE, de la Classe Politique, de la Société Civile, des médias, du Peuple malien et de la Communauté internationale qui ont concouru à la tenue du scrutin du 29 mars 2020.

La Mission encourage les parties prenantes au processus électoral de créer les conditions de paix et de sécurité sans lesquelles la marche vers le développement inclusif n’est point possible.

Enfin, il s’agit, pour tous et chacun, de mettre le Mali au-dessus de tout.

Bamako, le 30 Mars 2020


Le Chef de mission de la Synergie

Dr Ibrahima SANGHO
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