Libérée sous contrôle judiciaire avec la possibilité d’être extradée ! C’est le verdict prononcé par la justice française le 25 mars 2020 à l’encontre de Rokiatou Traoré (Rokia Traoré). Ainsi, la jeune dame et star du showbiz risque 5 ans de prison pour non-respect de la décision de justice belge sur la garde de sa file ou tout simplement parce qu’elle refuse de céder le droit de garde de celle-ci à un père qu’elle soupçonne d’attouchements sexuels sur l’enfant. La bataille juridique ne fait alors que véritablement commencer car elle Rokia n’est pas une mère à se laisser faire. Elle est déterminée à se battre pour que justice lui soit rendue dans cette affaire sans tenir compte de son statut de femme et de sa peau noire.
Dans le bras de fer qui l’oppose à son ex-compagnon (caché derrière la justice belge) Rokia a obtenu une première victoire : Recouvrer sa liberté ! En effet, le mercredi 25 mars 2020, la cour d’appel de Paris a accepté la requête de son avocat de remettre en liberté pour raisons médicales. Rappelons que Rokia depuis son incarcération, le 10 mars dernier, Rokia Traoré observait une grève de la faim. Son emprisonnement constituait également un risque pour sa santé dans la crise sanitaire actuelle que le pays traverse.
Affaiblie, l’artiste a donc quitté sa cellule de Fleury-Mérogis (Essonne), mais sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire. Elle restera à Paris. Car, dans le même temps, la justice française s’est prononcée pour l’extradition de la chanteuse vers la Belgique où elle risque cinq ans de prison. «Nous allons désormais nous battre en utilisant toutes les voies de recours», a promis Me Kenneth Feliho, l’un des avocats de Rokia. Il annonce se pourvoir en cassation concernant la décision d’extradition. Et cela d’autant plus que Rokia est aussi Française (Franco-malienne) et que la France n’extrade pas généralement ses citoyens.
C’est donc une longue bataille juridique en perspective. Pour le fond de l’affaire, nous savons que Rokia Traoré a refusé de se plier à la décision belge pour «protéger» sa fille. Elle a en effet déposé une plainte contre son ex-compagnon en Belgique, en France et au Mali, pour «attouchement sexuel» sur l’enfant. Et nous savons aussi que la justice malienne lui a accordé la garde exclusive de sa fillette par un jugement contradictoire. Ainsi, il est clair que Rokiatou n’a jamais voulu se soustraire à la justice belge, mais il est impossible pour elle de remettre sa fille à un géniteur à qui elle reproche d’être un pervers.
Et on ne peut qu’être indigné que la non-présentation de l’enfant ait été transformée en un chef d’accusation incluant «séquestration, prise d’otage et enlèvement» pour permettre l’émission d’un mandat d’arrêt international. Sans compter qu’on se pose beaucoup de questions sur la compétence de la Belgique sur cette affaire alors même qu’une décision de justice a été rendue au Mali, un pays souverain. Ainsi, les avocats du Rossignol du Bélédougou mettent en évidence «la violation de plusieurs conventions internationales et traités qui prévoient qu’en matière de garde d’enfant, ce sont les juridictions du lieu de résidence de l’enfant qui sont compétentes pour statuer sur sa garde et sur toutes les mesures prises dans son intérêt supérieur. Et l’enfant réside au Mali.
On sait aussi que la jeune star du showbiz international a été également arrêtée alors qu’elle était munie d’un passeport diplomatique malien, donc en violation de son immunité contestée par la police et la justice françaises.
Si ses avocats ne manquent pas d’arguments pour retourner la situation en faveur de leur cliente, celle a toujours besoin de soutiens à travers le monde. La forte mobilisation suscitée par son arrestation le 10 mars 2020, ne doit pas faiblir. Ses fans, les mélomanes, les organisations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme doivent continuer à suivre ce dossier de plus près. A l’image de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) qui a appelé «la justice belge à privilégier l’intérêt supérieur de l’enfant de 5 ans ainsi exposée, innocemment et à son corps défendant, à un probable traumatisme, conséquence d’un duel judiciaire opposant ses parents».
Restons donc mobilisés et vigilants derrière Rokia Traoré et ses avocats pour sauver une fillette innocente des griffes d’un père qui ne mérite pas sa garde !