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Presidentielle de 2013 au Mali : Un poids, deux mesures
Publié le lundi 12 aout 2013  |  Le Prétoire


© aBamako.com par S.A
Le 2nd tour de la présidentielle malienne : Vote du président Dioncounda Traoré et du candidat IBK
Bamako, dimanche 11 aout 2013. Bamako


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Décidemment, l’armée malienne est loin d’être celle qu’on a connue dans le passé. Aux yeux de beaucoup d’observateurs, notre armée est sortie de son mutisme et de son impartialité. En prenant fait et cause pour IBK.


Depuis le coup d’Etat du 22 mars 2013 ayant précipité la chute des grandes villes du septentrion malien, les militaires ont été soutenu par un candidat en lice, en l’occurrence IBK. Même s’il l’a longtemps caché, lors de la campagne, l’affaire a été dévoilée. Lui-même l’a reconnu sur les antennes d’Africable télévision quand il disait qu’il a condamné le coup d’Etat mais qu’il ne peut pas être en désaccord avec son armée. Ce double langage du bourgeois de Sébénicoro a permis aux gens qui le défendaient mordicus de comprendre que même s’il n’est pas putschiste, il a cautionné cet évènement.

Ainsi, en récompense à son soutien, les militaires ont après avoir essayé de dissimiler leur parti pris, fini par lâcher le morceau. Cela est arrivé avec les commentaires de trop et sans chiffre du ministre de la junte, Colonel Moussa Sinko Coulibaly lors de la proclamation des résultats provisoires du 1er tour du scrutin présidentiel. Il disait en ces termes : « «nous sommes au tiers du dépouillement de l’ensemble de l’ensemble des résultats du processus électoral, nous espérons devoir terminer le dépouillement aujourd’hui, sinon au plus tard demain afin de communiquer les résultats définitifs. Mais déjà, à ce stade, il y a des tendances qui se dégagent. Il y a un candidat, en l’occurrence, le candidat Ibrahim Boubacar Keïta qui a une large avance sur les autres candidats. Les écarts sont important, si ces écarts sont confirmés, il y aura pas de deuxième tour à l’élection présidentielle du 28 juillet.

Néanmoins, toutes les dispositions sont prises pour que si un deuxième tour s’impose nous soyons prêts pour le rendez vous du 11 août». Ce commentaire, du ministre qui ne relève pas de sa compétence fait dire beaucoup d’analystes qu’il a fait un parti pris.

L’autre preuve qui prouve à suffisance que les militaires, cette fois-ci en complicité avec les autorités de la transition, c’est la haute protection d’IBK, entre les deux tours par les policiers, les gendarmes, les gardes alors que son challenger, Soumaïla Cissé était laissé pour compte. Comme si cela ne suffisait pas, le 11 aout, jour du second tour du scrutin présidentiel, Soumaïla Cissé est venu dans son centre de vote presque sans protection des hommes en uniforme. A part des forces de l’ordre chargées de la sécurisation du centre de vote, aucun agent n’était perceptible aux côtés de M. Cissé. Tandis qu’au même moment à Sébénicoro, IBK était dans la peau du Président de la République marchant royalement sous les yeux vigilants des policiers, gardes, gendarme et le corps d’élite de la gendarmerie comme si les résultats étaient déjà connus avant le dépouillement des bulletins de vote. N’est pas là deux poids deux mesures ?
Oumar KONATE

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