Probable auteur de l’enlèvement du chef de file de l’opposition dans son fief de Niafunké où ils étaient en campagne pour les législatives, le chef de la Katiba-Macina pose ses conditions pour sa libération. C’est dans un enregistrement audio non encore authentifié par les services de sécurité.
« Soumaïla est un grand chef… Aujourd’hui, il est entre les mains du chef de la Katiba du Macina », assure la voix de l’enregistrement, ajoutant que le chef de file de l’opposition et sa délégation ont été enlevés par « les élèves de Hamadoun Koufa ». Avant de lancer une mise en garde.
Les revendications des présumés ravisseurs
« Nous mettons en garde la Minusma, Barkhane et l’armée malienne contre toute tentative de libérer par la force Soumaïla Cissé. Ils seront responsables de ce qui lui arrivera… C’est un gros poisson et il faut en tirer profit : argent et la libération de nos détenus », indique une voix non encore authentifiée.
En campagne, dans son fief de Niafunké, dans la perspective des législatives du 29 mars, Soumaïla Cissé et sa délégation quittaient Saraféré pour Koumaïra, localité située à une vingtaine de kilomètres de là.
C’est sur cette route qu’ils tombent dans une embuscade, à eux tendue, par des hommes armés. Des coups de feu éclatent. Son garde du corps, Mohamed Cissé est tué sur le coup. Deux autres membres de sa délégation sont blessés.
Au cours du point de presse, animé jeudi dernier par la cellule de crise mise en place par son parti, Me Demba Traoré, chargé de communication de l’URD, annonce que six membres de la délégation de Soumaïla Cissé ont retrouvés. Notamment, le corps inanimé de son garde du corps, des deux blessés de la délégation et de trois autres membres retrouvés indemnes.
« Toutes les dispositions pratiques sont prises pour retrouver les personnalités portées disparues et les ramener à leurs familles », rassure le gouvernement, dans un communiqué rendu public le lendemain.
Dès le lendemain, un enregistrement audio, attribué à Amadou Koufa, chef de la Katiba-Macina, revendique l’enlèvement. Avant de poser ses conditions pour leur libération. Il revendique, entre autres, la libération de ses hommes séjournant dans les prisons ; mais aussi, l’islamisation du chef de file de l’opposition.
Toutefois, rassure la voix de l’enregistrement audio, il ne sera ni maltraité, ni insulté.
Soumaïla Cissé serait bien traité par ses ravisseurs
« Tranquilisez-vous, Soumaïla ne sera ni insulté, ni frappé… Nous le gardons pour lui enseigner le coran et les lois islamiques. Au finish, il va avoir une grosse barbe et il sera couvert de polis ».
Les présumés ravisseurs reprochent à Soumaïla Cissé d’avoir rejeté l’offre l’offre de discussion, faite aux groupes terroristes, par le président IBK.
« Quand IBK a dit qu’il faut discuter, Soumaïla fait partie des gens qui se sont opposés. Selon lui, nous ne sommes pas des démocrates. Maintenant qu’il est entre nos mains, il comprendra qu’il faut discuter avec nous », poursuit la voix de l’enregistrement audio.
Pour l’heure, aucune réaction du gouvernement sur l’authenticité de cet enregistrement audio, ni sur les revendications des présumés ravisseurs du chef de file de l’opposition et de sa délégation.