Au moins sept personnes, dont trois militaires, ont été tuées entre jeudi et vendredi lors de deux attaques au Burkina Faso, ont indiqué à l'AFP des sources sécuritaires samedi.
"Hier (vendredi), un véhicule du détachement militaire de Toéni (nod-ouest) a sauté sur un engin explosif improvisé. Trois soldats ont été tués et quatre blessés", a déclaré à l'AFP une source sécuritaire."L'attaque a eu lieu sur l'axe Tougan-Toeni, alors que l'unité qui assurait une mission de ravitaillement retournait à la base", a expliqué la même source. "Des dispositions ont été prises pour sécuriser tous les axes et éviter ces pièges qui ont effectivement fait plusieurs victimes depuis quelques semaines", a réagi une autre sécuritaire, confirmant cette "troisième attaque du même genre depuis le début de l'année" dans cette région. Une autre attaque a été perpétrée dns la nuit de jeudi à vendredi contre des volontaires de défense dans le nord du Burkina."Une position des volontaires de défense a été attaquée, faisant quatre morts et un blessé", a indiqué à l'AFP une autre source sécuritaire."Plusieurs individus armés ont attaqué les +résistants+ de Nafo, dans la province du Bourzanga", a confirmé un volontaire de la région sans préciser le bilan de l'attaque. "Nous sommes préparés à tout. Nous avons subi plusieurs pertes dans d'autres localités, mais nous continuerons à résister et à contribuer au retour de la sécurité dans nos localités", a-t-il déclaré, estimant que les actions des volontaires de défense "favorisent des retours (de populations) dans des zones qui avaient été désertées".Les volontaires de défense exercent des missions de surveillance, d'information et de protection, après avoir bénéficié d'une formation militaire initiale de 14 jours.Ils sont recrutés dans leurs zones d'habitation, après approbation des populations locales, et placés sous la tutelle du ministère de la Défense.La loi permettant le recrutement de ces "volontaires" dans la lutte antijihadiste avait été adoptée en janvier par le parlement.Les deux attaques n'ont pas été revendiquées, comme pour la plupart des attaques attribuées par les autorités aux groupes jihadistes. Le Burkina Faso est en proie à de fréquentes attaques jihadistes, souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires, ayant fait plus de 800 morts depuis 2015, et contraint près de 840.000 personnes à fuir leurs foyers.Mercredi, un militaire burkinabè avait été tué et une quinzaine de "terroristes" abattus lors d'une attaque contre le détachement à Toéni, dans le nord-ouest du pays, selon l'état-major des armées.Le 29 mars, trois gendarmes burkinabè avaient également été tués lors d'une attaque à l'engin explosif, dans la même région.Sous-équipées et mal entraînées, les forces de l'ordre burkinabè n'arrivent pas à enrayer la spirale de violences jihadistes malgré l'aide de forces étrangères, notamment de la France, présente dans le Sahel avec 5.100 hommes dans le cadre de l'opération antijihadiste Barkhane.