Du Rwanda, au Sénégal, en passant par la Côte d’Ivoire, le Niger, le Tchad, la quasi-totalité des pays où le COVID 19 a été découvert, se débattent pour atténuer les souffrances de leurs peuples, à cause du confinement dû à la pandémie. Au lieu de s’inspirer de l’exemple de ces pays le gouvernement malien a plutôt choisi de soutirer de l’argent aux banques et autres établissements financiers et même à des individus pour prendre en charge les personnes affectées ou infectées par le virus. Un numéro vert circule en bas de l’écran de l’ORTM pour ceux qui veulent bien venir en aide au gouvernement. Par cette opération ne va-t-on pas assister au même scénario que sous la Transition où le peuple s’est fortement mobilisé pour un effort de guerre contre les terroristes ? Pourquoi le gouvernement ne commence-t-il pas par lui-même en renonçant à deux mois de salaires ? Idem pour les Institutions de la République.
Décidemment, le Mali sous IBK va de mal en pis, car à la crise socio-sécuritaire vient s’ajouter une crise sanitaire, liée à la pandémie du Coronavirus. Ce qui est encore inquiétant c’est la stratégie adoptée par le gouvernement pour arrêter la progression et prendre en charge les cas avérés. Pour une pandémie d’une telle ampleur les mesures les plus adaptées et les plus appropriées sont les seules recommandées pour minimiser la propagation. Beaucoup de pays africains ont compris cette leçon, c’est le cas du Rwanda, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Gabon, du Togo, de la Guinée, pour ne citer que ces quelques pays. Les gouvernements des pays cités ont mis en place un fonds pour venir en aide à leurs populations afin de juguler les difficultés auxquelles elles seront confrontées pendant cette période particulièrement grave. Ce fonds consistera selon les Etats, au ravitaillement en nourriture, en eau et en électricité, bref à une prise en charge sociale pour ne pas souffrir du confinement et du ralentissement des activités économiques. Certains pays ont totalement rendu gratuit l’eau et l’électricité pendant toute la période de confinement.
Au Mali, la réalité est tout autre, car le gouvernement, au lieu de donner le ton en s’imposant des mesures restrictives, allant du renoncement à certains avantages, jusqu’au paiement d’un certain montant pour constituer un fonds de guerre, c’est plutôt le peuple qui est sollicité pour une contribution. Un numéro vert a été rendu public pour d’éventuelles contributions. Pour beaucoup d’observateurs, la stratégie mise en place par le gouvernement pour constituer un fonds, est à la fois mauvaise et contre-productive, car le peuple malien se souvient d’un cas précèdent, celui de la transition où des milliards ont été collectés pour contribution à l’effort de guerre. Jusque-là, ni Dioncounda Traoré, Président de la Transition, ni son ministre des Finances de l’époque Abdel Karim Konaté, dit Empé, n’ont expliqué au peuple l’usage qui a été fait de ces milliards. Donc, avec la corruption à ciel ouvert et dans une impunité totale, créant une crise de confiance entre gouvernants et gouvernés et compte tenu du train de vie dispendieux des autorités, l’appel lancé par le gouvernement ne sera entendu que par des sourds.
En définitive, la charité bien ordonnée commençant par soi-même, il revient aux hautes autorités de la République de donner le premier pas pour que les autres puissent suivre.